L'engouement autour de la SU7 ne doit pas tant à son look qu’à ses origines inhabituelles. Xiaomi est le troisième fabricant de téléphones portables au monde. Lors de sa présentation au salon de l'automobile de Pékin il y a quelques mois, il y avait foule pour découvrir la nouvelle Xiaomi SU7. volant de l’un des premiers exemplaires, personne ne nous regarde. Rien d’étonnant : la carrosserie singe les proportions d'une Porsche Taycan, avec des lignes épurées et équilibrées, mais au rendu générique et banal.
L'engouement autour de la SU7 ne doit pas tant à son look qu’à ses origines inhabituelles. Xiaomi est le troisième fabricant de téléphones portables au monde. En Chine, le géant industriel est aussi omniprésent qu'Apple ou Samsung en Amérique et en Europe. Son offre va au-delà des smartphones, puisqu’elle comprend également des robots aspirateurs intelligents et des drones encore plus intelligents. Et désormais une voiture qui permet à Xiaomi de s'attaquer à des concurrents de la trempe des Huawei et Sony.
Habitacle Xiaomi SU7 Single Motor 74 kWh
Si nous prenons place à bord un brin nerveusement, comme on découvrirait une nouvelle attraction à la fête foraine, les premières impressions ne nous emballent pas tout de suite, car Xiaomi semble avoir fabriqué une voiture comme les autres. D'un géant des smartphones, nous attendions plus qu'un module multimédia central avec un énorme écran tactile et deux emplacements à l'arrière pour les tablettes des passagers.
Le système d'infodivertissement fourmille d'applications, mais la concurrence offre déjà cela, de l’utile au futile. La plupart des smartphones se ressemblent tous, finalement.
Pour l'instant, la technologie déçoit, peut-être parce que nous pensions que Xiaomi repousserait considérablement les limites. Pourtant, la SU7 fascine sans effort, même s'il s'agit de choses que nous associons à l'ancien monde (automobile). Nous sommes tombés sous le charme de choix esthétiques comme la clé de contact en forme de modèle réduit et la section du compteur inspirée des instruments de la Bentley Continental. Au début, on ne voit que la silhouette gracieuse de la voiture ; ce n'est que lorsque l'on démarre que l'écran affiche les données nécessaires à la conduite. Avec élégance.
La SU7 exploite mieux sa longueur de près de 5 mètres que ne le fait la Taycan : en étirant autant que possible l’empattement, l’habitacle offre un espace surprenant pour les jambes des passagers arrière. Gare à la tête en raison d’une ligne de toit incurvée, mais une fois assis, il y a non seulement de la place pour les jambes, mais aussi plus qu'assez de dégagement pour la tête sous le toit panoramique. Et le coffre n’est pas en reste.
Spécifications et performances Xiaomi SU7 Single Motor 74 kWh
La SU7 repose sur une plateforme EV développée par Xiaomi et produite par BAIC. La gamme se décline en trois versions. Le modèle d'entrée de gamme que nous avons essayé est équipé d'un seul moteur sur l'essieu arrière, développant 300 ch et 400 Nm, couplé à une batterie de 74 kWh. Cela promet une autonomie de 700 kilomètres, selon le cycle chinois… plutôt optimiste. Le même moteur peut être alimenté par une batterie de 94 kWh, ce qui porterait l'autonomie à 830 kilomètres.
La version supérieure ajoute un second moteur à l'architecture 800 volts, générant 673 ch et 838 Nm. L’autonomie permise par la batterie de 101 kWh s’élèverait alors à 800 bornes entre deux charges. Ainsi motorisée, la Xiaomi SU7 passe de 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes et peut filer à 265 km/h. Certes, cela l’autorise à se poser en alternative digne de ce nom à la Taycan.
La vitesse de charge maximale n'est pas encore connue, mais nous savons d'ores et déjà que 5 minutes de charge rapide suffiraient pour gagner 220 km d'autonomie (et 510 kilomkmètres en 15 minutes).
Conduite et confort Xiaomi SU7 Single Motor 74 kWh
La SU7 n'est pas un smartphone, mais une voiture. Une voiture qui préfère rouler plutôt que de surfer, qui préfère diriger plutôt que de faire défiler. Grâce à sa structure rigide et son centre de gravité bas, la Xiaomi combine une excellente tenue de route à une direction réactive qui invite à explorer les talents dynamiques du châssis.
Tout dépend du mode de conduite choisi, réglé par un interrupteur sur le volant ressemblant étrangement au sélecteur de la Porsche Taycan. Le mode sport n'est pas un simple gimmick : la Xiaomi devient plus nerveuse et réagit plus vivement.
L'engagement n'est pas aussi pur que dans une BMW ou même une Taycan, mais au volant, la SU7 surpasse de loin de nombreuses voitures chinoises génériques et insipides.
Prix Xiaomi SU7 Single Motor 74 kWh
En Chine, Xiaomi jouit du même statut qu'Apple chez nous, mais avec la réputation d'offrir un excellent rapport qualité-prix. En République populaire, la version de base ne coûte pas plus de 28.000 € (convertis), soit toujours 10 % de moins que ce que Tesla facture pour une Model 3. Mais pour une voiture plus longue de 30 centimètres, en plus d'offrir de meilleures spécifications et performances. Pas étonnant que les clients se pressent, avec des délais de livraison dépassant désormais un an.
En ce qui concerne la Belgique, la tarification relève encore de la conjecture. La première question est donc de savoir si Xiaomi et le SU7 arriveront en Europe. Nous osons le supposer, étant donné que le PDG Lei Jun s'est fixé pour objectif de devenir l'un des cinq plus grands constructeurs automobiles au monde dans les 20 prochaines années.
Verdict Xiaomi SU7 Single Motor 74 kWh
La SU7, première voiture du géant technologique Xiaomi, impressionne par sa capacité à rivaliser avec des européennes du calibre de la Mercedes EQE et la Porsche Taycan. Mais elle nous laisse également un peu sur notre faim en termes d’innovations technologiques. Il lui manque un soupçon d’effet Tesla, peut-être ?
Texte : Thomas Geiger
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!