Essais blog / Que pensez-vous du Audi E-tron Sportback?

À mes yeux, le concept de combiner un gros SUV et un moteur électrique me semblait un peu contradictoire, alors je voulais vérifier par moi-même ! Ce qui frappe d’emblée, c’est évidemment la taille de l’engin : près de 5 m de long et 2 m de large pour un poids de 2,5 tonnes. Niveau légèreté, on repassera. Mais le design est terriblement réussi ce qui fait que la voiture reste très agréable à l’œil. Inutile de dire qu’avec une voiture pareille, on ne passe pas inaperçu.

Chouette

Avec de telles mensurations, on aurait pu craindre pour la maniabilité, mais ce n’est pas le cas, même si ce n’est évidemment pas une voiture pour la ville. La multiplication des capteurs et la vue virtuelle de la voiture dans son environnement permettent en outre au conducteur de sortir de toutes les situations. Et l’avantage de la taille est aussi qu’elle est facile à retrouver dans un parking : c’est la seule qui dépasse ! Petite déception cependant sur la taille du coffre, qui n’est malheureusement pas à l’avenant : pour y placer le vélo de ma petite fille, il fallait le faire au millimètre.

Une fois en route, les sensations qui m’envahissent ne sont que pur bonheur : confort, silence (forcément) et luxe. Cette voiture avale les kilomètres comme un bateau navigue sur l’eau, le mal de mer en moins. Malgré son poids, la puissance du moteur permet d’atteindre les 100 km/h en 6,6 secondes selon les chiffres officiels et la batterie de 95 kWh permet de rouler 300 à 350 kilomètres. C’est assez pour des besoins normaux, mais cela donne une sacrée consommation quand même (316 à 271 Wh/km). C’est qu’il en faut des kilowatts pour tirer ses 2,5 tonnes ! Même si elle peut encaisser une recharge à 150 kW, il faudra compter 4h30 pour une charge complète de la batterie à 22 kW sur les bornes les plus courantes. Cela demande un peu d’organisation pour les longs trajets.

Dommage

Qui dit voiture électrique, dit évidemment aussi technologie. Et avec cette Audi, je suis servi. En comptant les rétroviseurs et le tableau de bord virtuels ainsi que l’affichage tête haute, j’en arrive à compter 6 écrans. En y ajoutant les nombreux boutons, il est quand même un peu difficile de s’y retrouver et de maîtriser tous les paramètres du véhicule demande un petit temps d’adaptation. Idem pour les rétroviseurs virtuels, pour lesquels il m’a fallu quatre jours d’adaptation et qui, il faut bien le dire, n’apportent rien en matière de visibilité.

Passé cette période d’adaptation, l’ensemble se révèle plutôt intuitif, la connexion avec le téléphone est facile et les paramètres de conduite peuvent être adaptés aisément. Le seul bémol majeur à mentionner est la navigation, pour laquelle entrer une adresse peut être un vrai parcours du combattant. Même en commande vocale, difficile d’entrer la bonne adresse. Sans doute faudra-t-il plus d’une semaine d’adaptation…

Et donc

Après cette semaine d’essai, difficile de dire que la e-tron Sportback est une mauvaise voiture. Au contraire. Elle est superbe, dynamique, confortable et luxueuse. Disons plutôt qu’elle a les défauts de ses qualités et que celui qui a 100.000 € à dépenser dans une voiture de ce genre y trouvera sans nul doute son bonheur… et se fera des amis en chemin. Mais je reste convaincu qu’un peu plus de légèreté et de simplicité auraient été à son avantage. C’est là le problème des constructeurs automobiles « traditionnels » : ils créent des voitures électriques sur la base de leurs modèles à motorisation thermique alors que, à mon sens, la motorisation électrique nécessite de réinventer la voiture.