Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Cette semaine, nous leur avons demandé ce qu'ils pensaient des alternatives à la voiture électrique à batterie pour des véhicules 0 émission.
Cela dépend de ce que l'on entend par véhicule électrique ? Dans le secteur des transports, l'hydrogène semble être une alternative valable, simplement en raison du gain de temps. Mais pour les voitures particulières ? Non, je ne le crois pas. Les smartphones nous ont déjà appris à quel point la technologie des batteries peut aller vite.
Je vois plutôt une évolution de la capacité énergétique des packs de batteries existants. Obtenir plus de kilomètres avec une seule charge sans que les cellules prennent plus de place ou de poids. Cela dit, je ne pense pas que nous devions rejeter ces autres solutions comme étant du pur marketing.
Nous nous trouvons actuellement dans une phase de transition où il convient de peser les différentes alternatives avant de pouvoir prendre une position ferme pour l'avenir. Disons simplement que l'hydrogène et les autres alternatives sont les solutions de soutien qui perpétueront le mouvement des batteries à long terme.
L’avenir idéal est au mix énergétique. Où chacun fait son choix en connaissance de cause en fonction de ses besoins, de son habitat et de ses convictions, tout en profitant des évolutions technologiques. C’est ce que nous disent les spécialistes et experts des universités et centres de recherche. Un discours malheureusement inaudible de nombreux politiciens qui focalisent tout sur la voiture électrique à batteries. Tout au plus sont-ils ouverts à l’hydrogène et au e-CNG pour le transport des marchandises.
Pourtant, toute alternative à l’électricité mérite leur attention, et la nôtre. En installant les filières adéquates (donc neutres en carbone), le carburant synthétique pourrait nous permettre de garder les moteurs thermiques quelques années de plus (et de ne pas devoir électrifier les ancêtres pour ne pas les laisser vieillir dans les musées). En outre, l’hydrogène et la pile à combustible ne pourront s’installer dans nos voitures qu’avec, là aussi, tout un écosystème permettant la production décarbonée et l’économie circulaire. Même si le plus simple, en matière d’infrastructure, est l’e-fuel. On a déjà les pompes. Il ne reste plus qu’à le produire intelligemment.
Je pense qu'après cette période de transition, nous nous dirigerons lentement vers un avenir où les groupes motopropulseurs seront plus diversifiés, même si certaines solutions resteront destinées à un public de niche. L'électrification forcée (mais aussi nécessaire et tardive) d'aujourd'hui va de pair avec les budgets limités des constructeurs et des gouvernements, si bien que l'accent est mis sur la solution la plus simple : les voitures électriques à batterie et les stations de recharge.
Une fois que nous aurons franchi le seuil où nous n'aurons plus à nous soucier des émissions de CO2 (car celles-ci doivent de toute façon être nulles ou proches de zéro) ou de l'approvisionnement en énergie, l'industrie pourra relâcher son emprise et chercher d'autres solutions pour séduire certains marchés. Des carburants synthétiques ou des moteurs à combustion à l'hydrogène pour les voitures de course ou de sport afin de retrouver le son classique, pourquoi pas ? Je considère la pile à combustible à hydrogène comme la meilleure alternative pour le fret routier, c'est aussi vers cela que le secteur semble se diriger. Mais je ne doute pas que la voiture électrique à batterie (BEV) prendra le dessus dans les années à venir.
Non, toutes ces alternatives possibles à la voiture électrique "classique" ne sont certainement pas des coups de marketing. Il s'agit d'énormes efforts en matière de recherche et de développement de la part de l'industrie automobile et de toutes les entreprises actives dans ce domaine.
Les voitures équipées d'une pile à combustible à hydrogène fonctionnent très bien depuis des années. J'ai moi-même fait le tour du monde avec elle il y a huit ans. Reste à savoir s'il y aura un jour une véritable percée. C'est une question de production, de distribution, de sécurité, de prix de revient... Mais le fait que plusieurs acteurs continuent à y croire et à y investir mérite d'être salué. Il en va de même pour les carburants synthétiques.
L'industrie se renouvelle constamment, toujours par essais et erreurs. C'est la seule façon - parfois - de progresser. La voiture électrique à batterie ne sera probablement jamais la solution idéale pour tout le monde, et certainement pas toujours. Toutes les initiatives dans la recherche d'alternatives sont donc les bienvenues.
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