Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Cette semaine, nous leur avons demandé ce qu'ils pensaient de la hausse record du prix du Diesel et des carburants en général.
L’inflation est flagrante pour de nombreux biens, dont ceux liés à l’énergie. Le pétrole suit la même courbe que le gaz et l’électricité. Il y a évidemment les fluctuations des cours liés à différents facteurs comme l’instabilité politique en Ukraine et la crise sanitaire. Mais le Diesel souffre en plus d’une mise au pilori par les autorités, en grande partie par idéologie. La fiscalité a été adaptée pour ne plus lui laisser l’avantage tarifaire par rapport à l’essence. Et cela se voit à la pompe. Rouler au Diesel n’est désormais intéressant que sur les longs trajets réguliers, à rythme de sénateur. On ne peut que constater un manque de courage politique pour réduire la charge fiscale et pour soulager le portefeuille des citoyens (cela vaut aussi pour l’essence, le gaz – pauvre CNG ! – et l’électricité).
Cette hausse du prix des carburants et de l’énergie s’ajoute à une hausse des prix des voitures neuves et d’occasion. On en arrive à se demander si la mobilité individuelle sera encore accessible aux classes moyennes, du moins en tant que propriétaire du véhicule, dans les 5 ans à venir. La voiture a son impact environnemental, mais le surcoût et les règles antipollution finiront par ériger les villes et régions en citadelles privant chacun de nous, à force de contrainte, de la joie de partir en automobile à la rencontre des siens et à la découverte de l’autre.
Notre gouvernement ne fait que se compliquer la tâche dans la transition vers la mobilité électrique. Ils sont les grands gagnants de chaque augmentation de prix, car il y a de plus en plus d'accises à percevoir (le prix d'achat du carburant lui-même reste relativement stable). Plus le prix du litre est élevé, plus le trou dans le budget sera important si les gens laissent le moteur à combustion (je parle à la fois du Diesel et de l'essence) pour ce qu'il est.
En ce qui concerne spécifiquement le Diesel, il y a également un problème de CO2. Notre gouvernement oriente désormais artificiellement les gens vers l'essence. Bien que ce ne soit pas toujours la meilleure option. Pour donner un exemple concret : j'ai récemment conduit le nouveau Volkswagen Multivan. Pour l'instant, il n'existe qu’avec moteurs à essence, ce qui est totalement ridicule. Une telle taille, combinée à un poids similaire, exige un moteur Diesel, principalement pour maintenir les émissions de CO2 dans les limites.
Et puis, last but not least, il y a l'hypocrisie. Il y a une bonne dizaine d'années, vous étiez payé par l'État pour acheter un Diesel. Des voitures qui, en 2022, ne sont pas du tout usées, mais qui sont néanmoins poussées militairement vers la sortie. Souvent à des prix qui s’écroulent, car plus personne n'en veut ici, notamment grâce aux prix artificiellement élevés du Diesel. Il ne s'agit toutefois que d'un déplacement du problème. Ces vieux Diesels ont une seconde vie dans d'autres parties de l'Europe. Et cela met encore plus de pression sur notre production de CO2. Parce que rien n'est aussi respectueux des émissions qu'une voiture existante.
Certes, le prix des carburants en hausse impose de réfléchir, mais pas encore au point d’acheter une électrique ! L’investissement est tel qu’il vaut souvent mieux garder un bon vieux Diesel (pas trop vieux) aussi longtemps que possible. Par contre, il semble vraiment temps pour beaucoup, de développer leur mobilité, c’est-à-dire en incluant un vélo, un deux-roues motorisé (les scooters 125cc sont de formidables moyens de transport qui ne consomment parfois que 2-3 l/100 km) et/ou les transports en commun qui, quoi qu’on en dise, se révèlent être le moyen de locomotion le moins cher, en particulier avec un coup de pouce de l’employeur.
Changer de style de conduite peut aussi compenser un certain niveau d’augmentation. Bref, rien ne sert de se lamenter, car il y a des évidences dans ce monde : le prix des carburants fossiles augmentera, toujours plus. Chacun à sa façon, il faut se bouger, s’adapter, car nous n’avons pas le choix. Un exemple récent entendu à la rédaction : un couple avec deux enfants se sépare d’une des deux voitures. Réorganisation des déplacements (oui, partir plus tôt, déposer les enfants plus tôt à l’école), partage de la voiture et alternance de celui ou celle qui prend le train ou le vélo électrique. Bilan : entre 300 et 400 € regagnés chaque mois.
Les prix de l'énergie dans le monde entier sont au plus haut, il n'y a donc guère d'autre choix que d'avaler la pilule amère à court terme. Nous pouvons compter sur le gouvernement pour l'adoucir, comme avec les tarifs sociaux pour le gaz et l'électricité. Mais pour l'essence ou le Diesel, c'est bien sûr beaucoup plus difficile à organiser de manière équitable.
Le seul aspect positif de cette situation est qu'elle pourrait inciter de nombreux automobilistes à reconsidérer leur consommation. Dans la circulation, vous constatez que tout le monde est loin de conduire de manière aussi économique que possible. Et peut-être que tous les déplacements en voiture ne sont pas strictement nécessaires ? Si vous laissez votre voiture à la maison pour un court trajet par semaine et que vous prenez votre vélo ou marchez, vous avez déjà compensé une partie de l'augmentation des prix.
Je n'ai même plus vraiment de mots pour commenter ce genre de nouvelles, tellement j'ai l'impression qu'il n'y a plus que ça... Se déplacer devient de plus en plus un luxe que seuls les gens riches pourront se permettre. On a maintenant le choix entre acheter un véhicule thermique et se faire dézinguer en taxes pour la faire rouler, puis perdre un morceau de rein à chaque plein, acheter une électrique certes - pour l'instant - avantageuse fiscalement, mais horriblement chère à l'achat, ou acheter l'entre-deux en hybride, qui combine les deux problèmes mais atténués. Le tout sous la belle excuse écologique, alors que c'est uniquement politique... Oui, il y a comme un hic !
Ne parlons même pas des passionnés que nous sommes : si c'était une passion chère avant, elle devient maintenant un gouffre à pognon sans fond. Un conseil, lisez votre Moniteur Automobile aux toilettes et dans votre lit le soir uniquement, cela évitera à votre enfant le risque de se mettre à aimer quelque chose qui va le mener à sa ruine...
Le monde tourne sot dirait ma grand-mère et elle n’aurait certainement pas tort ! Le Diesel, n’en déplaise à nos débiles – pardon édiles – politiques, reste roi dans le trafic routier belge et c’est normal puisqu’il y a quelques années, nos gouvernants ont poussé ce type de carburant avec force fiscalité et justifications pseudo-environnementales. Aujourd’hui, ces girouettes qui aiment à se souffler dessus pour le plaisir de tourner à tout vent ont encore retourné leur veste pour ériger l’électricité en énergie-reine. Dès lors, le Diesel, hier encore chéri, se voit désormais pestiféré.
Alors certes le prix que le bon citoyen belge paie à la pompe pour son carburant, quel qu’il soit, dépend du cours du pétrole au niveau mondial, mais il est également soumis à une manipulation fiscale complexe et compliquée établie par le gouvernement qui a fait de cette taxation l’une de ses poules aux œufs d’or. Le pouvoir de maintenir une tarification raisonnable et abordable à la grande majorité des automobilistes reste donc entre les mains des décideurs politiques. Oui ceux-là même capables de vous pondre une poignée de nouvelles règles, directives, lois et autres décrets selon l’humeur d’un virus coquin, mais incapables de comprendre les problématiques du quotidien de leur bons moutons payeurs – pardon, le terme légal est citoyens – parce qu’ils ont basé une bonne partie de la santé économique de notre belle nation sur la taxation de carburants qu’ils ont décidé de bannir à moyen terme… Mais que voulez-vous, pandémie « oblige », les Belges roulent moins, donc consomment moins, donc achètent moins de carburant… donc il faut bien récupérer le fric quelque part.
Au final, la ritournelle reste la même, la liberté – de se déplacer - a un prix que moins en moins de Belges auront les moyens de se payer… Alors on a le choix, soit on raque, soit on saque (gilets jaunes !?)… soit on s’adapte.
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