Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Cette semaine, nous leur avons demandé ce qu'ils pensaient de la décision de retirer aux "ancêtres" leur statut "privilégié" en termes d'accès à la zone de basse émission (LEZ) de la ville.
Je voudrais surtout plaider en faveur de règles claires, sans subdivision en catégories et sous-catégories et, surtout, valables dans toutes les villes flamandes et, par extension, dans toutes les villes belges et même européennes où il existe déjà des zones à faibles émissions. L'utilité et surtout le caractère (a)social de ces zones peuvent faire l'objet d'une discussion séparée, puisqu'elles touchent (et punissent) principalement les personnes qui n'ont pas immédiatement les moyens d'acheter une nouvelle voiture ou une jeune occasion.
Mais ici, nous parlons spécifiquement des anciens et donc des voitures de loisirs. En termes de pollution, ils ne feront pas la différence, donc, outre des règles claires, il faudrait également prévoir des tarifs raisonnables pour ces laissez-passer. Qu'ils soient valables pour une semaine, un mois, une année ou peut-être un jour seulement. Allons-nous bientôt limiter également les jours d'ouverture des musées de la ville, des bâtiments de grande taille et donc consommateurs d'énergie ? Ou le nombre de jours pendant lesquels les piscines de Sint-Martens-Latem, situées dans l'arrière-cour de Gand, peuvent encore être chauffées.
Là-bas, dans les garages (également) chauffés, il y a sans doute quelques anciens qui brillent. De la part de propriétaires qui peuvent probablement payer une carte journalière LEZ avec le sourire. Juste pour dire, s'il vous plaît, ne pénalisons pas trop le propriétaire d'une Kadett ou Escort chérie de son enfance, avec laquelle il aime faire des tournées le dimanche.
C'est encore du grand n'importe quoi... Ils viennent de juger que la distinction entre les ancêtres de plus de 30 ans et ceux de plus de 40 ans était discriminatoire. Mais la distinction entre moins de 30 ans et plus de 30 ans, là, aucun problème.
Donc un Gantois qui possède un bel ancêtre, un petit bijou pour lequel il s'est saigné et dont il est hyper fier, ne pourra plus le sortir de son garage que 8 fois sur l'année, juste parce que des gens hauts placés l'ont décidé... Mais ce n'est pas du tout discriminant ça, tout baigne !
Surtout que c'est clair, cette mesure concerne énormément de véhicules sur une ville entière, des véhicules qui roulent énormément. Donc ça va vraiment changer les choses !
En tant que citoyen gantois, j'ai eu beaucoup à faire avec la LEZ. Les amis et la famille qui viennent de loin mais ne peuvent pas se garer à proximité, je dois faire attention aux voitures de presse étrangères... Le règlement étrange pour les anciens était déjà une épine dans le pied, l'exclusion complète après l'arrêt de la RvS était encore davantage une gifle au visage. Bien que je pense (j'espère) que ce n'était qu'une solution temporaire, pour mettre rapidement de l'ordre dans la loi, afin d'introduire ensuite un arrangement plus logique.
Mais alors que j'écris ces lignes, je crains que les chances de réussite ne soient pas très grandes. Après tout, cela fait combien de temps que notre gouvernement municipal n'a pas fait quelque chose de positif pour les automobilistes ? Ce qui ne veut pas dire que j'ai toujours été contre les décisions : le plan de circulation cause des frustrations quotidiennes, mais il a aussi rendu le centre beaucoup plus calme pour les promeneurs et les cyclistes. Et beaucoup de vieilles poubelles malodorantes et pleines de suie sont parties depuis l'introduction de la LEZ.
Alors, s'il vous plaît, M. De Clercq et M. Watteeuw, reconnaissez l'importance culturelle et historique des old-timers et autorisez-les dans la zone R40. Ne serait-ce que pour améliorer l'opinion publique sur les "Verts à l'hôtel de ville".
Le cas de Gand s’annonce intéressant, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de l’intérêt du patrimoine automobile belge, certes, mais parfois mondial, par rapport aux raretés que l’on peut trouver dans notre pays, terre de collectionneurs passionnés depuis toujours. On sent la volonté de réduire les voitures de collection à de vulgaires miniatures que l’on case dans des vitrines.
Je fais bien évidemment partie des gens qui estiment avoir le droit de rouler, un minimum et à peu près librement, avec la vieille voiture (ou moto) de mon choix. On les pointe du doigt pour leur potentiel de pollution, car l’automobile au sens large, reste la cible facile du moment. Les interdire à ce point (du moins, dans la première intention de la ville de Gand) est dénué de tout bon sens. Car alors que faire, on l’a déjà dit, des bateaux, marchands ou non ? Tant qu’ils y sont, pourquoi pas les tondeuses à gazon et autres outillages de jardin motorisés, présents dans tous les foyers, et qui ensemble causent sans doute plus de tort au monde que des voitures.
Le WE, en été, dans certains quartiers, ça pétarade et ça pue la « 2 temps » comme lors d’un Grand Prix de Motocross ! Alors quoi, on les interdit tous également ? Bref, foutez nous un peu la paix avec nos vieilles brêles. L’interdiction totale, même dans une ville, comme Gand, n’a aucun sens. Des limites et des règles, bien sûr, mais pas des coupes totales.
Je dois l'avouer : dans toute ma naïveté, je n'avais pas vu venir la solution que l'échevin en charge a sortie de sa manche en réponse à l'arrêt du Conseil d'État. D'un jour à l'autre, les voitures anciennes de plus de 40 ans ne pourront circuler dans la ville qu'après avoir acheté une carte journalière, et seulement 8 fois par an.
Hormis la question de la sécurité juridique, il y aura probablement peu d'arguments à opposer, mais cela ne rendra pas le conseil municipal de Gand populaire auprès des amateurs de voitures anciennes. D'ailleurs, ce n'est pas tellement un problème pour les propriétaires de voitures anciennes venant de l'extérieur de la ville, car peu d'entre eux éprouveront le besoin de faire la queue dans le centre-ville avec leur voiture ancienne entre les autres véhicules pour leur plaisir. C'est particulièrement injuste pour les propriétaires d’ancêtres qui vivent dans l'enceinte de la ville.
Et tant qu'Anvers n'adapte pas ses règles en conséquence, nous avons maintenant des règles différentes pour les trois plus grandes zones à faibles émissions de notre pays (Anvers, Bruxelles et Gand). Je sais : une question de compétence, mais un peu d'uniformité ne ferait pas de mal, je pense.
Par ailleurs, si je me souviens bien, les zones à faibles émissions ont été créées principalement pour améliorer la qualité de l'air dans les villes, notamment en réduisant la production de particules fines. À juste titre, à mon avis, et je suis prêt à supposer que la qualité de l'air s'est effectivement améliorée à cet égard depuis lors. Mais c'est surtout parce que d'innombrables vieux diesels ayant des centaines de milliers de kilomètres au compteur et qui étaient encore utilisés quotidiennement ont disparu. L'influence des voitures à essence bien entretenues qui ne parcourent qu'un nombre limité de kilomètres, en partie à cause des limitations de la plaque O, n'est pas si grande du tout, vous tirez donc un coup de fusil sur un moucheron. Enfin, je me demande si les personnes qui ont payé une entrée annuelle à Gand vont maintenant récupérer cette somme...
Les autorités gantoises n’ont manifestement pas digéré la décision du Conseil d’État de ne pas autoriser une différenciation entre les ancêtres trentenaires et ceux de 40 ans et plus. Au lieu d’acter l’arrêté et de réduire l’âge limite pour le pass annuel, elles ont décidé de pénaliser l’ensemble des utilisateurs d’oldtimers. Une réaction d’un odieux cynisme d’orgueil idéologique. Car c’est bien le parti Groen qui a fait pression pour supprimer la dérogation. Gand devient la seule ville d’Europe à bannir tous les véhicules anciens de ses rues (sauf 8 jours par an à 35 € par jour).
Légalement, elle en a le droit, mais doit-on toujours agir « parce qu’on a le droit de le faire » ? Je ne le pense pas. Il faut savoir reste conciliant et tolérant. Les oldtimers ont un kilométrage limité, avec des contraintes liées aux plaques O. Gand aurait dû abaisser la limite d’âge au lieu d’agir comme un gamin entêté et un peu stupide. Il est clair que la partie qui avait déposé le recours du Conseil d’État ne va pas se laisser faire. Cela prendra sans doute du temps, mais en réaction, ils vont maintenant entamer la bataille judiciaire pour l’accès gratuit des oldtimers avec plaque O dans toutes les LEZ. Et s’ils gagnent, Gand aura tout perdu avec sa crise d’urticaire.
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