Ainsi donc Daniel, tu nous as quittés. Je sais que ce n’est pas ta décision. À la rédaction du Moniteur Automobile, nous le savons tous. Mais cette saloperie ne t’a pas laissé le choix. Elle fut en définitive la plus forte et elle t’a emporté. Comment dire ? Comment traduire cette émotion, cette stupeur qui fut la nôtre à cette annonce que nous redoutions, mais à laquelle nous ne voulions pas croire ? Comment trouver les mots ? Les maux, justement, qui s’y sont mis à deux pour venir à bout, lâchement, de ta détermination, de ton courage, de ton éternel optimisme. Tu es parti, Daniel, mais ton souvenir restera à tout jamais dans nos cœurs. Tu sais que tu faisais l’unanimité dans les équipes ? Parfait bilingue, tu avais toujours un mot gentil pour dire bonjour dans leur langue à ceux que tu ne manquais pas de saluer chaque fois que tu débarquais sur le plateau de la rédaction. C’est-à-dire à tout le monde. Éternellement disponible pour nous accompagner dans les coups les plus foireux, les plus tardifs, les plus approximatifs, les plus improbables. Chercher une voiture à Paris. En ramener une autre à Francfort. Donner un coup de main pour un comparatif dans les Vosges. Assurer un shooting photo en Baie de Somme. Aider à désensabler une voiture sur une plage du mont Saint-Michel que notre photographe avait trouvée jolie. Vite, avant que la marée ne remonte. Appelable à merci pour dépanner jour, nuit et week-end compris. Daniel, au cours des plus de 20 années pendant lesquelles tu as mis ta retraite au service de notre magazine, je crois que personne ne peut dire qu’il t’a vu de mauvaise humeur une seule fois. Ton éternel sourire constamment souligné par ta clope, tout aussi éternelle. « Mais jamais en voiture de presse ! », nous assurais-tu. Ce qui était vrai. Bonne humeur, gentillesse et disponibilité te caractériseront pour toujours, même si ce sera désormais dans nos souvenirs. Ah oui, j’allais oublier : il y avait aussi cette petite Leffe, ou ce petit coup de rouge, de temps en temps, les soirs de fin de comparatif, dans le resto d’un hôtel improbable de France ou de Navarre. Ou chez toi, avec Nicole, sur ta terrasse, quand nous refaisions le monde un soir d’été. Tu es parti une nuit de printemps. Un printemps qui restera définitivement bien gris. Repose en paix, Daniel. Tu l’as mérité, nom d’un chien !
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