Les constructeurs consacrent apparemment de plus en plus de ressources pour réduire les émissions de CO2 de leurs automobiles. Il faut dire qu’avec un seuil fixé à 95 g/km – soit 4,1 l/100 km d'essence ou 3,6 l/100 km de Diesel aux 100 kilomètres par l’Europe dès 2021, il y a encore du pain sur la planche puisqu’en 2015 cette même limite était de 130 g/km (calculé sur la moyenne de la gamme proposée par le constructeur). Il s’agit d’un grand pas à encore franchir car cela représente tout de même une réduction de 27% en 6 ans seulement. Et si les quotas ne sont pas respectés, les amendes sont salées : l’Europe sanctionnera les constructeurs à raison de 95 € par gramme de CO2 excédentaire et ce pour chaque voiture produite.
Le problème de la disparition du Diesel
Il va de soi que, après les affaires de trucage, le Diesel va perdre du terrain, non seulement en Europe, mais partout dans le monde. Or, ce carburant aidait fortement les constructeurs à atteindre leurs objectifs du fait d’une consommation plus contenue – les rejets de CO2 étant liés à la combustion, donc directement mis en relation avec le niveau de consommation. Et il faut s’y résoudre : la chute des ventes de Diesel est « nettement plus rapide que les constructeurs ne l'avaient pensé » a indique à l’Agence France Presse Christophe Aufrère, vice-président chargé de la stratégie technologique de l'équipementier Faurecia lors d’une interview.
Augmenter les investissement R&D
Christophe Aufrère indique également que « un Diesel émet environ 15 % de moins de CO2 par kilomètre ». Le calcul est donc vite fait : avec 30 % de Diesel en moins, on augmentera de 5 % le niveau émissions de CO2. Il faudra donc compenser et notamment en investissant massivement car il est de plus en plus difficile d’aller chercher les grammes de CO2. Les solutions techniques mises en œuvre vont donc être de plus en plus complexes. Mais aussi de plus en plus chères. Selon plusieurs sources, les investissements en R&D ont quasiment doublé en l’espace d’une décennie et il faut en outre savoir que plus de 50 % des dépenses de R&D concerne des mises aux normes.
Des perspectives
Cela dit, les solutions existent ont expliqué à l’Agence France Presse plusieurs équipementiers dont Laurent Burelle, PDG de Plastic Omnium qui assure « il y a encore beaucoup de grammes à aller chercher, par l'électronique, par les matériaux, par le design, par l'aérodynamique... » Question matériaux, il faudra d’ailleurs réduire le poids des voitures à l’avenir, sachant que 12 kg d’économisés permettent de gratter un gramme de CO2. De nouvelles architectures, de nouvelles méthodes d’assemblage, des matériaux innovants devront être utilisés, mais à condition aussi d’en abaisser le coût. Ce qui semble en bonne voie car en 5 ans, on aurait déjà pu réduire de 20% le prix de ces nouvelles technologies.
Les équipements aussi
Cela dit, les équipements proprement dits aussi devront évoluer. Et notamment les consommateurs d’énergie tels que les ampoules remplacées par des diodes. Ou encore développer les dispositifs d’échappement pour en récupérer l’énergie sous forme de chaleur qui alimenterait une turbine (Faurecia). Reste évidemment à savoir ce que tous ces efforts coûteront au consommateur car c’est bien ce dernier qui paiera la note. Bref, il reste du chemin à parcourir sachant aussi que les constructeurs sont maintenant tous d’accord sur la nécessité de réduire le poids des automobiles – auparavant un statu quo leur suffisait. On parle pour ce poste de l’allègement d’un coût actuel de 2 à 4€/kg. Ça va faire vite cher.
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