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Edito / Édito - Le chef, il réfléchit!

Rédigé par Xavier Daffe le 20-04-2022

Alors que la Wallonie annonçait fièrement que sa fiscalité automobile allait enfin sortir de l’âge du bronze pour entrer dans celui de la modernité, force est de constater que le système préhistorique est toujours de rigueur...

Cette fois, ça devait être la bonne. Promis juré, la fiscalité automobile wallonne allait évoluer au 1er janvier 2023 et on allait voir ce qu’on allait voir ! À l’automne 2021, la Wallonie annonçait fièrement que sa fiscalité automobile allait enfin sortir de l’âge du bronze pour entrer dans celui de la modernité. Depuis toujours ou presque, elle ne prenait en effet en compte que la puissance fiscale des voitures, basée sur la cylindrée, et la puissance réelle des moteurs pour établir les montants des taxes annuelles et des taxes de mise en circulation. Puis, en 2014, on a vu apparaître la notion d’émissions de CO2. Avec d’abord un bonus pour les modèles peu émetteurs, et un malus pour les moins vertueux. Rapidement cependant, le bonus a disparu pour ne laisser subsister que le… malus.

Ben tiens. Pourtant, depuis… 2012, la Flandre est passée à un système autrement plus neutre et «orientant» de fait le choix des automobilistes vers des modèles a priori plus respectueux de l’environnement en prenant par exemple en compte la norme de dépollution Euro, le type de moteur (essence, Diesel, hybride-essence, hybride-Diesel, électrique, éthanol, CNG, hydrogène, LPG… ), mais aussi le prix du véhicule, sa cylindrée (puissance fiscale), son âge, ses émissions de CO2, le fait de savoir s’il s’agit d’un véhicule neuf ou d’occasion, immatriculé en personne physique ou morale, etc. Le tout sur un simulateur très bien fait. Mais dans sa réflexion, la Wallonie a voulu aller plus loin en intégrant un facteur « poids » pour viser les SUV, ces mécréants. « Oui, mais chef, si on fait ça, comment on fait avec les électriques, vu qu’elles aussi sont lourdes ? ». « Bien vu, Robert. Eh ben… J’en sais rien », a répondu le chef.

Pourquoi vouloir réinventer la roue si c’est pour la faire tourner « carré » ?

Du coup, on attend. « Eh chef, qu’est-ce qu’on fait avec les voitures de leasing, vu qu’elles sont majoritairement immatriculées par des sociétés basées en Flandre ? ». Et le chef de se demander si Robert avait encore beaucoup de questions comme ça. C’est vrai, après tout, est-ce qu’il s’en pose lui, des questions, le chef ? Du coup, ben, le chef, il attend. Il réfléchit. Cela aurait pourtant été bien de le faire avant les effets d’annonce de l’automne 2021, non ? Et comme le grand chef a dit au chef qu’il fallait que la fiscalité automobile contribue grandement aux finances publiques dont les caisses sont vides, il sait qu’il va devoir frapper un grand coup. Mais comment ? Être chef, ce n’est décidément pas toujours de tout repos. « Bon, ben, les gars, on va réfléchir, on va réunir les autres chefs des autres tribus et essayer de trouver une solution ». En attendant, la date qui avait été annoncée comme « butoir » il y a un an et demi n’est donc plus si « butoir » que ça. Le système actuel, préhistorique, a encore de beaux jours devant lui. Ce n'est pourtant pas si compliqué de s’inspirer d’un système qui fonctionne bien ailleurs. Pourquoi vouloir réinventer la roue si c’est pour la faire tourner « carré » ?

 

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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