Le gouvernement wallon MR-cdH a donc adopté un plan de mobilité qui s’étalera sur les 6 prochaines années, et ce donc juste avant les élections de ce mois de mai 2019. Pour les autorités, il s’agit de se pencher sur la mobilité, mais aussi sur les infrastructures. Pour rappel, la Région avait déjà mis en place un premier plan en 2015, mais il était nettement moins ambitieux puisque ce ne sont « que » 640 millions d’euros qui avaient été consacrés à ce secteur.
Quelle répartition ?
La majeure partie de l’enveloppe budgétaire sera engloutie par la rénovation du réseau routier. Le gouvernement y consacrera 1,1 milliard d’euros en ce compris l’aménagement de 800 km de pistes cyclables. Car depuis peu, un décret prévoit que toute rénovation routière doit prendre en considération le déplacement des cyclistes. À côté, 78 millions seront consacrés aux transports publics (aménagement de voies spéciales) et encore 240 autres millions pour la sécurité routière afin de réduire la mortalité. L’objectif est de réduire à moins de 200 le nombre de morts sur le réseau wallon à l’horizon 2020.
Les voies hydrauliques aussi
Le plan mobilité dépasse naturellement les infrastructures consacrées aux véhicules. Ainsi, 350 millions seront investis dans la rénovation des 450 km voies navigables wallonnes qui soulagent nos routes traditionnelles de 2 millions de camions, selon le gouvernement.
Quel financement ?
On pourrait se demander où le gouvernement trouvera l’argent pour financer ces grands travaux. Et bien pour une fois, c’est la logique qui prévaut et pas une enveloppe globale. En effet, la Sofico (société publique de financement des infrastructures) allongera 150 millions par an, soit 900 millions au total des six ans, des fonds qui proviendront directement par le prélèvement kilométrique pour les poids lourds. Les 438 millions restants seront eux financés via des crédits classiques accordés à la Région. Cette enveloppe sera-t-elle suffisante ? Carlos Di Antonio, Ministre de la mobilité (cdH), a indiqué que « la Wallonie travaillera avec le souci de la maîtrise de ce cadre budgétaire » et que « si on devait aller au-delà de ceux-ci, il faudrait envisager de faire des choix dans les chantiers et de reporter certains d’entre eux à un plan ultérieur ».
Plus uniquement la voiture
Si la voiture reste sans doute le moyen de transport privilégié d’ici quelques années, l’ambition du gouvernement est toutefois de réduire son utilisation. En effet, l’objectif est de réduire son utilisation de 23% (de 83 % à 60 %) d’ici 2030 tout en faisant passer le nombre de passagers par voiture de 1,3 actuellement à 1,8. Parallèlement, les autres moyens de transport devront se développer : +4% pour le train (de 9 à 15 %), + 6% pour le bus (de 4 à 10 %), +4% pour le vélo (1 à 5 %) et + 2% pour la marche (de 3 à 5 %).
À bras le corps
La perception de la piètre qualité des routes belges et wallonnes en particulier n’est pas qu’une idée. Comme l’a rappelé Willy Borsus (MR), les investissements pour les infrastructures n’ont cessé de diminuer. « Entre 1970 et 2015, les investissements dans les infrastructures sont passés de 5 % à 2,4 % du PIB. Avec des conséquences graves : une dégradation du patrimoine qui s’apparente à une dette sur le futur, une perte d’attractivité et une baisse de la qualité des services attendus par la population et les entreprises ». Comme on dit : mieux vaut tard que jamais !
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