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Environnement / Tests de pollution RDE : Ségolène Royal a dit que

Rédigé par Olivier Duquesne le 04-02-2016

En réaction au vote du Parlement européen fixant le seuil de tolérance du taux de NOx en conditions réelles, la Ministre française de l’écologie a fustigé des constructeurs « pas dans les clous ».

Le Parlement européen a tranché, avec une étroite majorité, en suivant la Commission sur le seuil de tolérance de 110 % pour les émissions d’oxyde d’azote (2,1 x 80 mg NOx). Une politique « souple » qui ne semble pas au goût du ministère français de l’écologie. La ministre Ségolène Royal a vertement critiqué ce vote lors d’une interview dans le journal Le Parisien. Elle a notamment indiqué que les résultats de tests de la commission indépendante en France ont montré que « Pas un constructeur automobile testé n'est dans les clous. Tous dépassent ce que la réglementation autorise actuellement en matière d'émissions. Avec des niveaux qui peuvent atteindre entre 5 et 11 fois les normes ».

La normalité

En disant cela, la ministre semble oublier que les constructeurs ne font qu’appliquer la loi. Les seuils dépassés le sont en dehors des « zones de test ». La commission française qu’elle cite a appliqué ses propres tests avec ses propres procédures, s’écartant des protocoles actuels. En changeant les règles du jeu, il ne faut pas s’étonner d’avoir d’autres résultats. Comme l’a rappelé Yves Toussaint dans nos colonnes en octobre : en dehors des zones de la procédure d’homologation (établie en 1973), les constructeurs peuvent « faire ce qu’ils veulent ». Compte tenu des coûts de développement et des limites technologiques, les ingénieurs – et les financiers en coulisse – doivent composer avec ces normes tout en garantissant la fiabilité du produit et la satisfaction de la clientèle.

La tolérance

Du point de vue de ceux qui souhaitaient une tolérance moins souple, la décision des instances européennes aurait été influencée par le lobby de l’industrie automobile. Lesquels oublient que leur lobbying a également fonctionné pour imposer, entre autres, le RDE (test en conditions réelles). C’est ainsi que fonctionne la politique, tout simplement. Un jeu de compromis qui ne pourra jamais satisfaire tout le monde, mais qui pourra peut-être proposer un cycle plus compréhensible aux yeux du consommateur en réduisant le risque de triche et d’optimisation. Tels sont les enjeux actuels.

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