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Industrie et économie / Audi Brussels a définitivement fermé

Rédigé par Xavier Daffe le 28-02-2025

C'était évidemment dans l'air depuis plusieurs mois, avec des menaces qui planaient depuis des années; ce 27 février dernier, Audi Brussels fermait définitivement ses portes. Avec à la clé, ces images bouleversantes d'employés venant à la hâte rechercher leurs affaires personnelles, dans d'immenses halls vides. Seules quelques carrosseries nues et vite compressées, destinées à la ferraille, rappelaient qu'on y assemblait jusqu'il y a peu des... voitures.

En fermant ces portes, Audi clôt une belle histoire entamée en 1948, quand Pierre D'Ieteren posa la première pierre, c'était le 27 septembre, d'une usine Studebaker à Forest: les «Anciens Établissements D'Ieteren Frères» étaient nés. La première voiture sortira de chaîne le 7 avril 1949. L'histoire est en marche.

En 1954, le site bruxellois entame l'assemblage de Coccinelle pour le compte de Volkswagen, au rythme de 75 voitures par jour. Le VW Transporter y sera également produit en 1954, ainsi que la Packard en 1955, la Karmann Ghia en 1957 et la Porsche 356 en 1961. Fin 1970, la famille D'Ieteren cède le lieu à Volkswagen AG: le site devient officiellement «Volkswagen Bruxelles S.A.» La même année, débute l'assemblage de la Passat.

Dès 1980, Bruxelles reçoit cette fois la construction de la Golf, de l'Iltis et même de la Golf Rallye en 1987. Suivront les Seat Toledo et VW Lupo en 2001, l'Audi A3 entre 2004 et 2009 et la Polo en 2006. Volkswagen cèdera ensuite le site à Audi en 2007, qui commence à y assembler l'A3 Sportback, l'A1 en 2010 et la S1 en 2014.

On ne le sait pas encore, mais l'année 2018 sera le premier clou dans le cercueil d'Audi Brussels qui se voit attribuer la production du gros SUV électrique e-tron, devenu par la suite Q8. Pour ce faire, l'usine se transforme aussi en site d'assemblage de batteries ultramoderne. On croit encore alors au progrès et au rôle central d'Audi Brussels pour les Allemands. D'ailleurs, en 2023 l'usine se prépare à recevoir le Q4. C'est au contraire le début de la chute; en 2006, Volkswagen Bruxelles sortait près de 180.000 voitures. En 2024, Audi Brussels en a sorti... environ 22.000!

Triste fin pour un ancien fleuron, qui s'inscrit dans la lignée des fermetures de British Leyland à Seneffe (1981), Renault Vilvoorde (1997), Opel Anvers (2010), Ford Genk (2014),... Autrefois championne du monde de la production automobile par tête d'habitants, la Belgique a disparu de la carte... Reste Volvo Gand. Pour l'instant.

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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