C’est acté, l’usine Audi Brussels à Forest en région bruxelloise arrêtera la production de l’Audi Q8 e-tron et de sa variante Sportback fin 2025. C’est également officiel, aucun autre modèle du groupe Volkswagen ni aucune autre activité dudit groupe – production de batteries par exemple - n’y prendra la suite. La direction du site a donc ouvert un appel à candidature pour la reprise de l’outil flambant neuf. Si divers repreneurs sont envisageables, une piste très sérieuse pointe le constructeur chinois Nio en candidat idéal. Spécialisé dans les voitures électriques haut de gamme, Nio verrait en l’usine de Forest un atout potentiel pour son implantation en Europe, nécessaire pour éviter. Mais quels sont les atouts et les défauts d’une reprise par Nio ?
Lisez aussi notre premier essai de la Nio ET7
Un outil ultramoderne
Parmi les points positifs, l’usine Audi Brussels peut s’appuyer sur les investissements colossaux consentis par le constructeur allemand et les pouvoirs publics bruxellois pour convertir le site à la production exclusive de véhicules électriques. De même, il dispose d’une main d’œuvre hautement qualifiée et d’un réseau de fournisseurs et sous-traitants établi et performant.
En sus, la Belgique se trouve au cœur du marché européen et offre de belles facilités logistiques avec les aéroports de Bruxelles Zaventem, Charleroi et Liège ainsi que le port d’Anvers. Enfin, nul doute que nos chères – au sens financier plus qu’affectif - instances politiques seront enclines à aider un projet de reprise solide, histoire de ne pas voir les millions d’euros de subsides consentis ces dernières années auprès d’Audi s’évaporer pour ne leur laisser qu’un carnage socio-économique sur les bras.
Un potentiel limité
Toutefois, pour aussi séduisante qu’elle puisse paraître, l’usine de Forest doit également composer avec quelques écueils, avérés ou potentiels. Première réalité cruelle, le coût très élevé de la main d’œuvre en Belgique ne joue pas en faveur du site bruxellois, même si – semble-t-il – ce facteur n’empêcherait pas l’opération d’être moins onéreuse que de payer les frais de douane majorés imposés par l’Europe.
L’autre souci, potentiel celui-là, concerne le contexte géographique de l’usine. Située au cœur d’un environnement urbain, elle a déjà atteint sa taille maximale et n’offre donc pas de perspectives d’expansion en cas de grand succès des modèles Nio qui y seront produits, au point de nécessiter une capacité de production supérieure.
Le positionnement « haut de gamme » de Nio et son identité chinoise permettraient-ils d’assurer suffisamment de ventes pour justifier le recours à un site de cette taille ? Si c’est pour reproduire le scénario du Q8 e-tron, quel serait l’intérêt ?
Quelles alternatives ?
Soyons honnêtes, à l’heure actuelle, en dehors d’un constructeur automobile ou de véhicules électriques, il est difficile d’imaginer qui pourrait reprendre un tel site aussi spécialisé sans que cela n’implique des coûts démesurés de reconversion. De même, une telle issue n’assurerait pas automatiquement le maintien total ou en grande partie des près de 3000 emplois concernés, sans même parler des centaines de salariés dépendant de l’activité de l’usine, en tant qu’indépendants, fournisseurs ou sous-traitants. Gardons à l’esprit qu’une reprise du site ne signifie pas automatiquement qu’il n’y aura pas de licenciements massifs. Des premiers éléments de réponse devraient arriver ce lundi 23 septembre lorsque la direction d’Audi Brussels devrait clôturer son appel à candidatures pour la reprise de l’usine.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!