L’introduction en bourse de Polestar se fera via une fusion avec la société à fonds perdus Gores Guggenheim pour une valeur estimée à 20 milliards $. La société publique (SPAC) nouvellement créée s’appellera Polestar Automotive Holding UK Limited.
Le double de Renault
Polestar va donc être capitalisée à hauteur de 20 milliards $, soit 17,12 milliards €. Une valeur qui représente quasiment le double de celle de Renault en ce moment. Surtout, elle correspond à au triple des revenus estimés de Polestar en 2023 et à 1,5 fois les revenus estimés pour 2024. Les actionnaires actuels resteront propriétaires de 94 % des parts de lz nouvelle entité.
Toutefois, contrairement à nombre de start-ups qui ont procédé au même type de capitalisation précédemment, Polestar peut faire valoir un portefeuille de produits intéressant. Thomas Ingenlath, son PDG, a d’ailleurs déclaré à nos confrères d’Automotive News Europe : « Notre entreprise mérite la confiance car nous avons passé des années à établir notre crédibilité. Nous sommes sur le marché avec deux superbes voitures [l'hybride rechargeable Polestar 1 et la Polestar 2 entièrement électrique], et nous avons un plan qui n'est pas un rêve fantaisiste. C'est la réalité. » Rappelons que le crossover Polestar 3 sera commercialisé en 2022 et deviendra le porte-drapeau de la marque. Le Polestar 4, SUV coupé qui concurrencera le prochain Porsche Macan électrique, suivra dans la foulée tandis que 2024 verra l’arrivée d’un troisième nouveau modèle dérivé du concept Polestar Precept.
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Que faut-il en penser ?
Si une valorisation au double de Renault peut surprendre, Polestar se voit toutefois dépassé par des marques chinoises ou américaines qui ne peuvent prétendre au même statut : Nio (58 milliards $), Lucid Motors (40,7 milliards $), XPeng (30,2 milliards $) ou Li Auto (27,4 milliards $).
Nous rejoignons le PDG de la marque sur le fait que Polestar peut s’appuyer sur une gamme premium concrète et un plan produit cohérent. Mais également sur la puissance industrielle de la maison mère Geely. Pour revenir à la comparaison avec Renault, le constructeur français est en pleine mutation vers une gamme électrique « généraliste », mais est présent dans des segments de marché qui génèrent peu de marges sans volumes de ventes importants et dans lesquels la compétitivité des modèles électriques est moindre face à leurs homologues thermiques ou hybrides rechargeables. En outre, la plus grande « simplicité » de conception et la flexibilité des plateformes électriques garantit un coût industriel moindre là où les constructeurs traditionnels doivent « faire tourner » en parallèle des usines conçues pour les modèles thermiques ou hybrides et de nouvelles unités pour leur gamme électrique.
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