La localisation
Le « Lærdalstunnelen » fait partie de l’E16 reliant Oslo, la capitale de la Norvège, à Bergen, la 2e ville du pays. Il évite de prendre le ferry ou la route départementale passant par la montagne. Ce tunnel est également le plus long du monde que l’on puisse prendre au volant d’un véhicule (sans ferroutage donc). Il est creusé sous la montagne entre Lærdal et Aurland, dans le Comté de Sogn of Fjordane. Il débouche à Nyheim, juste à l'est d'Aurlandvangen (Aurland) après avoir traversé Aurlandsfjellet au départ d’Håbakken, à 5,5 km au sud de Lærdalsøyri (Lærdal).
Les origines
La nécessité d’une liaison sans danger en hiver entre les deux principales villes du pays est déjà discutée en 1973. En effet, la route ouverte en 1967 n’était pas toujours accessible en hiver. De plus, ce trajet n’était pas très sûr en raison des conditions climatiques et de la conception même de la route pas du tout adaptée à un important trafic de transit. Toutes les études aboutissent forcément à la construction d’un tunnel de plus de 17 km. Le parlement norvégien, le Storting, opte pour un tunnel sous le massif du Filefjell en 1975. La localisation du tunnel actuel est finalement définie par le Storting en 1992. Huit ans plus tard, le tunnel de Lærdal devient réalité. Le chantier aura coûté 1,1 milliard de couronnes norvégiennes (100 millions d’euros). Il aura permis de réduire la circulation des poids lourds sur les routes de la région, alors que le trafic du tunnel augmente sans cesse de 1921 véhicules par jour en moyenne en 2015 à 2040 véhicules quotidiens en 2017 (allant de 1500/j en janvier à 3500/j en juillet).
La construction
Les travaux débutent le 15 mars 1995 du côté d’Aurland. Ceux du côté d’Håbakken ne commenceront qu’en 1998. La percée sera terminée le 3 septembre 1999. Il sera finalement inauguré le 27 novembre 2000 en présence de S.A.R. le roi Harald V. Lors du creusement, plus de 2,5 millions de m³ de pierres ont été retirés de la montagne. 700.000 m³ ont par ailleurs été utilisés pour construire une nouvelle route dans la région. Les travaux ont également nécessité 50.000 m³ de béton pour la voûte. Il a également fallu utiliser 200.000 boulons pour sécuriser la galerie. Un système de comptage vérifie qu’aucun véhicule ne soit bloqué dans le tube. En 2015, le tunnel a été modernisé avec une surveillance par caméras et de nouveaux téléphones d’urgence. Un système de traitement purifie l’atmosphère dans le tunnel pour éliminer la poussière et la suie par filtre électrostatique et le dioxyde d’azote NO2 par filtre à charbon actif. Deux gros ventilateurs de 540 W font d’ailleurs circuler l’air dans le tube. Ils sont refroidis par eau en cas d’incendie. Il faut noter que ce tunnel n’a pas d’issue de secours. En cas d’accident, les personnes peuvent se protéger dans des refuges tous les 500 m. Des systèmes d’extinction sont disséminés dans le tunnel, ils ont d’ailleurs fait leur preuve lors d’un accident en 2014. Il existe également des zones pour faire demi-tour lorsque la signalisation l’oblige à le faire. Enfin, il y a des grottes de détente qui peuvent aussi servir à rebrousser chemin en cas d’alerte.
Les dimensions
Le Lærdal est actuellement le plus long tunnel routier du monde. Il mesure 24.509 m de long, soit 24,5 km. Lors de son ouverture, en novembre 2000, il détrône le tunnel du Gothard dans les Alpes suisses. Le diamètre du tunnel bidirectionnel, avec une voie dans chaque sens, est de 9 m. Il se situe à une altitude de 265 m. À certains endroits, l’air libre sur la montagne se trouve à 1400 m au-dessus du plafond de la galerie.
La traversée
Le trafic se croise dans le tube bidirectionnel . Son importance est telle pour les communications entre Oslo et Bergen qu’il est totalement gratuit. Ce qui est rare en Norvège où de très nombreuses routes sont payantes. Le tunnel de Lærdal est unique par ses zones de repos. Trois grottes de 30 m de diamètre ont été creusées pour permettre aux automobilistes de faire une pause durant la vingtaine de minutes que dure la traversée. Elles sont présentes tous les 6 km. Leur éclairage est bleu au lieu des lumières blanches. Il y a également quelques lumières jaunes sur le bord de ces grottes pour évoquer le lever de soleil. Elles permettent notamment de casser la monotonie. De même, pour éviter la somnolence au volant, une bande rugueuse sépare les voies de circulation. Quatre radars, deux dans chaque sens de circulation, vérifient le respect des limitations de vitesse (80 km/h).
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