Le TEC et la ville d’Ottignies-Louvain-La-Neuve ont débuté en mars dernier une phase d’expérimentation avec une navette autonome. Cette dernière a été impliquée dans un accident de la route au passage d’un carrefour à feux de signalisation. Si l’incident n’a causé aucun dégât physique pour les personnes à bord des deux véhicules, cet accrochage met le programme entre parenthèse, le temps d’analyser ses tenants et aboutissants. Mais sera-ce un coup d’arrêt définitif ?
Navette autonome : feu rouge temporaire ?
Cet accident survient alors que la navette était entrée dans une nouvelle phase de l’expérimentation sur route ouverte. Depuis le 8 mai 2021, la navette a été autorisée à franchir un carrefour à feux de signalisation spécialement aménagé pour cette expérience. Situé au croisement du Boulevard Baudoin 1er et de l’Avenue Einstein (Louvain-La-Neuve), c’est là que l’accident s’est produit. Il ne s’agit que d’un accrochage sans gravité qui n’a imputé que de légers dommages matériels.
Simon Collet, chef de projet au TEC, a déclaré : « La navette autonome s’est fait couper la route par une voiture. Le système de freinage s’est enclenché mais il y a quand même eu un contact léger entre les véhicules. Les personnes à bord ont évidemment été surprises, de même que la personne qui conduisait l’autre voiture. Mais tout est bien qui finit bien. »
Quelle responsabilité ?
S’agissant d’un accident sur la voie publique, qui plus est impliquant un véhicule d’une institution publique, un constat a été dressé en bonne et due forme. Reste à établir la responsabilité de chacun et déterminer si un tel événement est lié strictement au fonctionnement de la navette autonome ou si une personne au volant aurait pu l’éviter.
En l’état, les éléments du constat semblent indiquer que c’est le conducteur « humain », au volant de l’autre véhicule, qui soit responsable de l’accrochage. Toutefois, il s’avère que le système de conduite autonome de la navette n’a pas été en mesure d’éviter le contact, bien que le système ait freiné le véhicule, mais pas suffisamment. Reste à voir si une personne aux commandes de la navette aurait su empêcher l’accident. Seule l’analyse de l’accident et de ses paramètres détaillés permettra, peut-être, d’apporter une réponse à cette question.
Programme maintenu
Certes l’accident est malheureux, mais heureusement sans conséquences humaines. Pour autant, pour regrettable qu’il soit, il ne remet pas en cause la suite de l’expérimentation. Cette dernière reprendra une fois l’analyse de l’accident terminée. Cette dernière pourrait contribuer à mieux comprendre l’interaction entre l’intelligence artificielle qui gère la conduite autonome et l’être humain qui est aux commandes d’un véhicule tiers dans le cadre précis du franchissement d’un carrefour à feux.
Pour Simon Collet, cet incident fait partie de l’apprentissage : « Un accident comme celui-ci fait partie de l’expérience, on s’attendait à ce que cela puisse arriver. À première vue, mais l’analyse est en cours, le fait que ce soit un véhicule autonome n’a pas influencé l’accrochage. Mais on doit évidemment vérifier tout cela avec les données qui sont à bord du véhicule. Les procédures mises en place ont été activées. C’est une mauvaise nouvelle temporaire pour le projet, mais il n’y a rien de surprenant dans ce qui s’est passé. »
En attendant que des conclusions scientifiques puissent être tirées de cet accrochage et que la navette puisse reprendre le cours de l’expérimentation, il ressort déjà un constat évident : la conduite autonome ne sera probablement sûre que lorsqu’elle constituera la norme exclusive de déplacement ou que l’entièreté du parc automobile roulant et des équipements de voirie seront connectés et interactifs entre eux. Autant dire qu’à cette condition, la conduite 100 % autonome pour les véhicules particuliers n’est pas pour tout de suite…
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