Désireux de réduire la mortalité et les risques d’accident sur les routes de Wallonie – qui coûtent cher chaque année à la collectivité –, le Ministère de la Sécurité Routière, poste détenu par le CDH Maxime Prévot, vient de passer un accord de partenariat avec la société Coyote dont la gamme d’appareils est désormais davantage axée sur la sécurité plutôt que sur la détection des radars. Ce que les remontées des utilisateurs confirment par ailleurs: aujourd’hui, 93% des remontées d’informations concernent des perturbations (véhicules arrêtés, accidents, objet sur la voie…)
Win-win
Le partenariat qui lie Coyote et la Région Wallonne est de type « gagnant-gagnant » assurent Maxime Prévot et Vincent Hébert, PDG de Coyote, puisqu’aucune des deux parties n’est engagée financièrement. Autre bonne nouvelle : tous les usagers bénéficieront des informations échangées et pas seulement les abonnés Coyote. En effet, la convention prévoit que Coyote partage les informations remontées par ses utilisateurs avec le centre Perex qui gère le trafic en Wallonie et en particulier les alertes relatives à la sécurité routière (rétrécissements, chantiers mobiles…) Ces informations seront alors ensuite communiquées aux automobilistes via les canaux habituels tels que les infos routières radiophoniques, les systèmes GPS ou les sites internet dédiés au trafic. En contrepartie, la Région Wallonne enverra à Coyote ses propres informations de trafic qui pourront alors être envoyées vers les possesseurs d’un boîtier ou d’une application smartphone Coyote.
Des statistiques
De cet échange d’informations, la Région va également pouvoir tirer de précieuses statistiques. Coyote développera à cet effet une interface logicielle qui permettra de déterminer les lieux à risque et décider ensuite des éventuels aménagements à y consentir. Et, dans l’autre sens, la Wallonie partagera avec Coyote les emplacements de ses propres zones à risque de façon à inviter les utilisateurs des boîtiers à ralentir à leur approche. Bonne idée, sauf peut-être pour une chose : le risque que le Coyote perturbe l’attention au volant. Car avec la densité du réseau routier belge, on peut craindre que le boîtier ne fasse plus que sonner…
Pas en Flandre ni à Bruxelles
L’accord conclut ne concerne malheureusement que la Wallonie. Ce qui est bien dommage, mais une fois de plus assez représentatif de la piètre efficacité que peut avoir un paysage politique morcelé, éclaté comme le nôtre. Car pour que ce genre d’accord profite aussi à Bruxelles et à la Flandre, il faudra une démarche des ministres compétents nommés dans ces régions. Ce qui ne manque du coup pas d’aboutir à des situations ubuesques, comme lorsqu’on bouclera un Bruxelles-Liège sur la E40 qui passe sans cesse de la Flandre à la Wallonie.
Données personnelles assurées
Cet échange d’informations entre Coyote et la Wallonie – et donc la Police de la route – pose toutefois la question de la vie privée et de l’utilisation des données récoltées. Car peu de gens apprécieraient que les données de leurs déplacements – un traçage à la Google – soient ensuite transmises à des entités tierces. Sur ce sujet, Vincent Hébert de Coyote se veut cependant rassurant et il explique que les données transmises sont totalement anonymes (elles sont découplées du boîtier en question) et qu’elles sont ensuite effacées car « il serait impossible de toutes les conserver sur des serveurs ». Voilà qui va dans le sens du respect de la vie privée imposé par l’Europe, même si on se dit que Coyote aurait aussi la possibilité à l’avenir de faire usage de ces données pour les futures voitures autonomes qui devront communiquer entre elles pour éviter ou gérer les accidents ou les problèmes de trafic qui entravent leur route. Mais ça, c’est une autre histoire…
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