Comparaison n’est pas raison, dit-on. En montrant l’exemple de Grenoble et d’Helsinki lors de la conférence de presse de présentation de Bruxelles 30, la Région a présenté des situations bien différentes. Grenoble métropole et ses 500.000 habitants représente 49 communes dont 43 ont choisi de suivre la politique de « métropole apaisée » avec une généralisation du 30 km/h en 2016. Avec 425.000 habitants directement concernés, on pourrait facilement comparer Grenoble à Bruxelles. Cependant, le maillage des axes à plus de 30 km/h est plus dense (18 % vs 15 %). Et, malgré des boulevards à 30 km/h, il existe davantage de voiries plus rapides. Les fameux axes « structurants ».
La multivitesse d’Helsinki
La comparaison est moins évidente encore avec Helsinki. Tout d’abord parce que les vitesses dans la capitale finlandaise s’échelonnent sur un large panel : 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80 voire, sur le réseau autoroutier la traversant, 100 et 120. Le 30 km/h est la norme dans les zones résidentielles. Toutefois, les quartiers sont généralement entourés ou quadrillés de rues à 40 km/h considérées comme essentielles pour les déplacements. Elles permettent de relier des axes à 50, 60 ou même 70 ou 80 km/h. Cette carte en ligne permet d’avoir une vision d’ensemble de cette cartographie des vitesses assez particulière.
Compromis finlandais
Les autorités helsinkiennes ont planifié l’évolution du plan de trafic pour des raisons de sécurité routière depuis les années 70. Mais elles ne sont pas contentées de réduire la vitesse. Tout cela a été accompagné d’aménagements et d’une réflexion sur l’organisation de la circulation des différents usagers. Ainsi, dans les zones résidentielles, les rues ne sont pas « inutilement » droites. Les responsables locaux ont également choisi d’installer des ronds-points pour casser la vitesse, ainsi que le rehaussement de certaines zones d’intersection et l’installation d’îlots aux arrêts de bus et de tramways. Néanmoins, ils n’ont pas toujours pu éviter les casse-vitesses traditionnels. Cependant, ils ont surtout veillé à détourner la circulation automobile vers des itinéraires plus attractifs et mieux adaptés à la voiture, d’où les rues à 40 km/h.
Bruxelles moins hiérarchisée
Le plan 30 d’Helsinki diffère donc nettement de celui de Bruxelles où le 50 et parfois le 70 sont réservés à quelques axes pénétrants et à une grande partie de la Petite ceinture (50 km/h). Certaines chaussées très utilisées pour entrer ou quitter Bruxelles, ou pour la traverser ou rejoindre les quartiers voisins restent fixées à 30 km/h. Parfois avec des trams sur la voirie, alors que ceux-ci ne sont – en théorie – pas tenus de respecter la vitesse de 30 km/h ! Et malgré la promesse d’aménagement des quartiers, cela prendra une décennie au moins, et sans retard dans les travaux, avant que l’infrastructure ne soit adaptée à la vitesse souhaitée. En attendant, il faudra garder les yeux sur son compteur pour éviter la photo souvenir des nouveaux radars prévus.
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