Conduire dans le centre de Gand en voiture est une aventure. Tout a été fait pour éviter la circulation automobile de transit avec un cloisonnage des quartiers depuis le printemps 2017. Une chasse à l’automobiliste du centre-ville qui semble porter ses fruits pour l’activité économique gantoise. Car, contrairement aux prévisions pessimistes, la réduction du trafic automobile n’a pas provoqué de désastre économique. La nouvelle évaluation montre une augmentation des nouveaux commerces (+ 20%) et une baisse des faillites (-7 %) entre 2017 et 2018. Forcément contesté lors de sa mise en application, le plan semble fonctionner. Il entend rendre la ville plus agréable pour ses habitants et visiteurs. Un choix que les Gantois ont même clairement soutenu aux dernières élections (communales de 2018 et nationales de 2019).
Comment ça fonctionne ?
À Gand, il n’est plus possible de traverser la ville en voiture depuis avril 2017. Elle est cloisonnée en 6 zones autour du piétonnier de 50 hectares. Il est ainsi impossible de passer d’un secteur à l’autre par l’intérieur avec un véhicule. Il faut nécessairement prendre un contournement. Ce qui oblige les habitants à opter pour d’autres moyens de locomotion. Le visiteur de passage en voiture n’est pas forcément rejeté à l’extérieur de la ville. Il doit toutefois être conscient qu’il ne pourra pas la traverser de part et d’autre. Des parkings dans l’enceinte de la cité et des parkings P+R aux portes de la ville lui permettent de laisser son véhicule avant de continuer à pied, en bus ou en tram. Au début du plan, ce fut compliqué avec plus d’embouteillages dans et autour de la ville flamande. Mais depuis, les statistiques ne montrent pas une forte augmentation des bouchons en périphérie et sur le Ring. Preuve que les usagers se sont adaptés. Certes, cet été, cela sera compliqué avec un gros chantier sur l’autoroute E17.
Attention aux loyers
La baisse de la pression automobile semble attirer un nouveau public. Le taux d’inoccupation recule. Les commerces qui baissent pavillon le doivent surtout à cause de la concurrence des achats en ligne ou à une mauvaise gestion, pas à cause du plan de mobilité. D’ailleurs, les rues commerçantes et leurs quartiers attirent le chaland. Cela a toutefois un effet secondaire. Les loyers commencent à grimper à Gand. Et la ville devient le rendez-vous de nombreux événements publics et touristiques, ce qui pourrait nuire à la qualité de vie des riverains, tout autant qu’un trafic soutenu. Les autorités gantoises doivent en prendre conscience pour ne pas créer de nouvelles nuisances. Même si un certain nombre de nouveaux habitants sont peut-être à la recherche de ce type d’émulation… Pour son plan de mobilité, le système politique gantois a su montrer de « l’audace » et de « l’empathie », à croire Bart Eeckhout, le Rédacteur en chef du quotidien flamand De Morgen. Elle devra sans doute faire de même pour éviter les effets pervers que pourrait provoquer son initiative : hausse exponentielle des loyers, nuisances festives et tourisme incontrôlable.
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