Durant 6 mois, une navette autonome des TEC a circulé à Louvain-la-Neuve. Un environnement plutôt propice pour ce type d’engin par rapport à d’autres lieux. Les tests ont eu lieu avec de vrais voyageurs, sur des rues accessibles aux autres usagers avec un parcours intégrant même un carrefour avec des feux de signalisation. Le bilan est mitigé. Il y a eu des couacs comme un accrochage et un freinage intempestif à cause d’une brindille sur une bordure que le système a prise pour un pied d’enfant prêt à traverser !
Pas totalement autonome
L’expérience de Louvain-la-Neuve confirme ce qui a déjà été constaté par ailleurs. Une fleur a fait paniquer une navette autonome à Vienne. Et à Tokyo, dans le village olympique, l’une d’elles a percuté un piéton. En outre, ces engins sont capricieux quand la météo l’est aussi. Il faut alors passer en conduite « manuelle » en laissant l’opérateur reprendre les commandes. Pareil que la densité du trafic est forte.
Site propre
Certains autres usagers de la route ont même tendance à adopter des comportements dangereux à leur approche. Intentionnellement ou non. Ainsi, peu de conducteurs semblaient savoir, par exemple, qu’il était interdit de dépasser la navette néolouvaniste. En même temps, elle roulait à 11 km/h ! À l’heure actuelle, les navettes ne sont pleinement efficaces que lorsqu’elles circulent sur un site propre avec infrastructure aménagée, sans interférences. À la manière des métros sans opérateur à Copenhague ou à Lille (mais avec quand même un centre de contrôle).
Navettes contre voitures
Ces navettes devraient offrir des services de transport en commun plus flexibles (comprenez sans chauffeur à payer et aux horaires limités). D’où l’intérêt des services publics pour ce type d’engin. Mais il y a un concurrent de poids : la voiture autonome. Si l’automobile peut prendre en charge la conduite sans contrôle humain, elle aurait alors l’avantage de la voiture et des trains et bus. En effet, il serait même possible de laisser les enfants se déplacer en voiture autonome. En deux mots : plus besoin de permis. Toutefois, les constructeurs automobiles ne sont pas forcément plus avancés que ceux des navettes.
Cerveau vs électronique
Les problèmes rencontrés lors des expérimentations démontrent que la technologie n’est pas encore prête pour la conduite autonome sur routes ouvertes. L’Autopilot de Tesla montre aussi que l’être humain peut tout autant avoir une confiance aveugle à la technologie que la craindre. Mais, surtout, qu’il est capable d’adopter des comportements inadéquats et non élaborés dans les scénarios des algorithmes des ingénieurs. Bref, que l’intuition, l’inventivité et l’improvisation du cerveau humain, tout comme la peur de mourir et l’éthique personnelle, ne sont pas encore faciles à intégrer dans des puces.
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