En supprimant la TMC et la taxe de circulation pour imposer une « redevance » kilométrique intelligente, le gouvernement bruxellois a généré un flot de réactions virulentes ou inquiètes, à tout le moins. Et ce qu’il s’agisse de nos lecteurs ou d’organismes officiels.
Pour Touring, une telle formule contribuerait à isoler la capitale de la Flandre et de la Wallonie : « Dans le contexte économique actuel, il est irresponsable de punir l'usager de la route avec une taxe supplémentaire. » Et d’ajouter : « Nous ne comprenons pas que Bruxelles agisse de sa propre initiative, sans tenir compte des autres régions, et met ainsi un couteau sous la gorge politiquement contre les automobilistes et les navetteurs. Avec un péage urbain ou une taxe de congestion, seuls ceux qui en ont les moyens pourront toujours se déplacer librement ou se rendre au travail en voiture. Alors que nous devrions en fait renforcer le pouvoir d'achat au lieu de charger le consommateur d'une taxe forfaitaire supplémentaire ». Et Touring de prôner une révision du tableau fiscal complet de la mobilité automobile, via un système uniforme pour tout le pays, sans augmenter la facture de l’automobiliste.”
Du côté de la Flandre, la levée de boucliers est ferme de la part des ministres des Finances et de la Mobilité, Matthias Diependaele (N-VA) et Lydia Peeters (Open Vld), qui refusent que les navetteurs flamands soient discriminés, comme le précise Mme Peeters : « Je veux donner toutes ses chances à la concertation avec la Région bruxelloise mais soyons clairs: le navetteur flamand ne peut pas être discriminé par le péage urbain que cette Région veut instaurer ». Au CD&V, Peter Van Rompuy va même plus loin : « Cette taxe pour le navetteur automobile flamand est totalement inacceptable. Si Bruxelles devait persévérer, nous utiliserons tous les moyens depuis le parlement flamand pour nous y opposer ». Toujours au CD&V, Bianca Debaets est convaincue qu’une telle mesure isolerait Bruxelles et pourrait amener plusieurs entreprises à quitter la capitale. Elle ajoute : « On ne peut pas introduire ce genre de mécanisme sans concertation préalable, sinon on construit en fait un mur autour de Bruxelles. Cela semble joli, mais hélas cette règle ne vaut pas pour les Flamands et les Wallons qui viennent à Bruxelles avec leur voiture. Dans leur région respective, ils devront toujours payer les différentes taxes automobiles et au niveau de la capitale, ils devront s’acquitter de paiements supplémentaires ».
Dans le giron économique, la Febiac, Traxio et Renta se disent plutôt favorables à la mise en place d’un système de péage routier intelligent en lieu et place de la taxe d’immatriculation et de la taxe de circulation pour autant qu’il s’agisse d’un système équitable, commun à toutes les régions et compréhensible pour tous, sans en faire une forme d’augmentation d’impôts.
Son de cloche similaire à la chambre de commerce de Bruxelles (Beci) dont le conseiller mobilité Ischa Lambrechts explique : « Une taxe kilométrique intelligente doit être introduite simultanément avec les autres Régions du pays. Ici, le résultat sera que les navetteurs à Bruxelles seront taxés deux fois. Si les employeurs ou les navetteurs non bruxellois doivent payer cette nouvelle taxe supplémentaire et que la question se pose de délocaliser l’entreprise ou de payer une taxe en plus pour travailler à Bruxelles, les entreprises vont choisir de partir. » Il met ensuite en doute l’intérêt en tant que solution aux problèmes de mobilité dans la capitale : « En plus, un péage urbain risque de simplement déplacer les problèmes de mobilité en périphérie, pas de les résoudre. »
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