Mobilité / Les robotaxis bientôt autorisés en Allemagne ?

Les différents acteurs de l’industrie automobile allemande ont introduit auprès du gouvernement une demande d’introduction d’un règlement pour la circulation de véhicules autonomes sur la voie publique. Un règlement qui pourrait ensuite être développé au niveau international. Le 10 février dernier, le cabinet de la chancelière Angela Merkel a présenté un projet de loi qui permettrait aux véhicules dits autonomes de niveau 4 de circuler sur la voie publique dans des zones délimitées. Dans un premier temps, cela concernerait les robotaxis et les bus autonomes. L’objectif étant que ce règlement entre en vigueur dès 2022.

Un coup d’avance

En adoptant une telle législation, l’Allemagne et son industrie automobile prendrait un sérieux coup d’avance sur la concurrence au niveau international dans le développement de véhicules autonomes. Une volonté soutenue par Andreas Scheuer, ministre allemand des transports, qui a déclaré à l’agence de presse DPA : « Nous voulons des voitures et des bus autonomes qui emmènent les passagers à leur destination sur demande - et qui se garent ensuite dans le parking ».

Pour Daimler et Volkswagen, l’introduction d’un tel règlement faciliterait le développement de véhicules partagés à conduite autonome – les robotaxis – et donnerait dès lors un avantage aux constructeurs allemands sur le marché international, à plus forte raison si la réglementation internationale se basait sur celle édictée en Allemagne, comme l’explique la VDA – association des constructeurs et fournisseurs automobiles allemands – en précisant : « Les connaissances et l'expérience qui peuvent être acquises en Allemagne au cours de ce processus offrent la possibilité de servir de base à un cadre juridique européen et à une réglementation internationale ».

Pour autant, la position des groupes Daimler et Volkswagen diffère en ce sens que le premier cité a renoncé au développement d’un robotaxi, préférant investir dan Nvidia pour l’autonomisation des véhicules particuliers tandis que VW a créé un département spécifique au développement d’un modèle destiné à la conduite autonome et à la mobilité partagée en tant que service.

Urgence électorale

Toutefois, si l’adoption d’une telle loi replacerait la réglementation à la point de la technologie, là où elle figure généralement à la traîne, une telle perspective reste tributaire du calendrier électoral allemand. En effet, les prochaines élections générales en Allemagne sont prévues le 27 septembre prochain, ce qui laisse un délai réduit pour faire passer la loi, sachant qu’il faut décompter du temps restant le congé estival de 2 mois. Il reste donc au gouvernement sortant jusqu’à la fin du mois de juin pour valider cette législation en sachant qu’un tel processus prend généralement plusieurs semaines. Sans quoi, il apparaît qu’aucune décision ne serait prise avant 2022, ce qui permettrait au législateur européen de tirer le premier et d’imposer sa vision plutôt que d’offrir aux constructeurs allemands un contexte favorable et défini par leurs soins.