Mobilité / Les routes wallonnes, les pires d’Europe ?

Pour Carlo Di Antonio, le ministre wallon des Travaux publics, inutile de chercher midi à quatorze heures. La mauvaise qualité du réseau en Wallonie s’explique par les chiffres. Dans un entretien accordé à nos confrères de la Dernière Heure, il précise que l’investissement financier pour les routes wallonnes a été, ces 20 dernières années, « systématiquement inférieur au reste de l’Europe ». Bon, à nouveau, ce n’est pas vraiment un scoop. Mais dans cet entretien, on apprend plusieurs chiffres assez parlants. Selon le cabinet Di Antonio, entre 2005 et 2009, la Flandre a ainsi investi 67.857 € par kilomètre de route, et par an, sur son territoire. En Wallonie, durant la même période, ce montant n’était que de 25.671 €. Un constat qui s’améliore néanmoins un peu ces dernières années puisque l’investissement consenti par kilomètre de route et par an, entre 2010 et 2015, a progressé jusqu’à 41.194 € en Wallonie. 

Travaux à gogo 

Après avoir dressé ce tableau plutôt sombre, le ministre Carlo Di Antonio voit néanmoins l’avenir avec plus d’optimisme. Selon lui, le redressement de la qualité du réseau routier wallon a débuté avec le plan route de 500 millions d’euros, lancé en 2009 par Benoît Lutgen et s’est poursuivi avec le plan suivant, de 640 millions d’euros, de Maxime Prévot. Selon les propos de Carlo Di Antonio relayé par la Dernière Heure « si on comptabilise ces plans avec les autres dépenses qui existaient déjà par ailleurs pour le réseau wallon, on arrive à une dépense en euro par kilomètre qui approche celle des autres pays d’Europe ». Ce redressement devrait néanmoins encore s’accentuer dans les années à venir. Selon les chiffres avancés par le Ministre Di Antonio, l’investissement wallon pour les routes devrait atteindre 49.552 € par an et par kilomètre d’ici 2019. « On voit ce que ça donne aujourd’hui en termes d’implication. Les gens rouspètent parce qu’il y a des travaux » ajoute Carlo Di Antonio. « Mais c’est parce qu’on est en train de rattraper ce sous-investissement en termes de travaux publics » conclut-il.