Une étude d’Acerta (groupe de services RH) montre que les émissions de CO2 (participant à l’effet de serre) des voitures de société ont baissé de 17 % en 7 ans. Mais surtout, sur base des données officielles de 2017 (chiffres Febiac), elles émettent 6 % de CO2 de moins que les voitures des particuliers. Les émissions moyennes étaient de 119,2 g/km pour les véhicules particuliers, contre 112 g/km pour les voitures de société. Acerta a aussi compilé les données du parc de ses clients en 2018. Elle est arrivée à une moyenne de 117,85 % g CO2/km contre 142,8 g/km en 2012.
Pourquoi ?
Acerta indique que ces résultats sont une pierre à apporter au moulin des voitures de société. Les explications sont assez « simples ». Le parc des voitures de société (650.000 à 700.000 véhicules en circulation) a une rotation moyenne de 4 à 5 ans contre 8 à 10 ans pour les voitures privées. Les flottes d’entreprise ont donc des véhicules plus récents, respectant les dernières normes environnementales (ainsi qu’en matière de sécurité). De plus, la vague anti-Diesel touche moins le fleet. En effet, les particuliers ont acheté plus de voitures à essence depuis 2017, avec pour conséquences une augmentation des émissions de CO2 des quelque 6 millions de voitures en circulation, à cause de la consommation plus élevée.
Le coût
L’étude d’Acerta relativise toutefois la vertu de la voiture de société. Son coût n’est pas négligeable pour les employeurs. La modernisation, « l’écologisation » des voitures augmente leur prix catalogue. La médiane en 2019 est de 30.152,89 € contre 24.793,39 € en 2012, soit une hausse de 21,62 % ! La transition vers les véhicules hybrides ou électriques va sans doute encore pousser le curseur un peu plus haut. Pour l’utilisateur, par contre, la baisse des émissions de CO2 compense la hausse du prix catalogue pour le calcul de l’ATN. Ce qui finalement équilibre ce qu’il doit débourser au fisc.
Deux cycles différents
Le phénomène des voitures de société comme appui salarial (qui n’est pas totalement une exclusivité belge) est évidemment lié au coût du travail. Ce « privilège » peut être mal perçu par ceux qui ne peuvent en bénéficier, d’autant que c’est un fameux avantage en nature qualifié d’inéquitable par ses opposants. D’autant qu’il reste l’apanage d’une minorité de travailleurs (un peu moins de 12 %), essentiellement masculins (75 % !) et avec les meilleurs salaires. Toutefois, le renouvellement plus rapide du parc fleet influence le marché des voitures neuves. Acheter et gérer le budget d’une automobile privée nécessite des sacrifices financiers qui poussent le consommateur à prolonger la durée de vie de son véhicule. De plus, il peut être tenté par des véhicules de seconde main qui, surtout en Diesel, peuvent ne pas répondre aux dernières exigences environnementales.
Bonne ou mauvaise chose ?
Faut-il dès lors défendre la voiture de société ? Lorsqu’elle est liée à une carte carburant « no limit », elle empêche souvent de limiter l’usage de l’automobile au point que certains en ont un usage excessif sans jamais se tourner vers des solutions de mobilités alternatives ou douce, surtout dans le cadre privé. Ainsi, 23 % du kilométrage total parcouru en Belgique est lié aux véhicules de société. Le kilométrage moyen est donc plus élevé. Faut-il dès lors crier haro sur la voiture société ? Il faudrait plutôt réfléchir sur les solutions pour permettre à tout à chacun de s’équiper de modèles récents et de profiter d’alternatives flexibles, efficaces, sûres et économiquement intéressantes.
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