Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. C’est pourquoi on a demandé à notre rédaction interne de se prononcer si, d’aventure, chacun de ses membres recevait une prime de 20.000 € de la part de la direction du Moniteur Automobile. Pure hypothèse de travail bien sûr. Mais qu’achèteraient-ils comme roadster ou cabriolet pour se faire plaisir dans l’univers de l’ancêtre…
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Alain – Audi Cabrio (1991-2000)
Je n’ai jamais été un grand fan du style Audi, un peu trop sobre à mon goût, surtout celui des générations A4 et A6 ayant précédé ou suivi de peu le tournant du siècle. En tout cas pas celui des berlines. Quelques traits plus vifs auraient pu faire des miracles, mais ce n’était donc pas le cas. L’A4 Cabrio par contre, c’était une autre histoire. J’aimais beaucoup aussi l’association d’une teinte de carrosserie sombre avec le cuir brun clair de la sellerie intérieure. Plus tard, j’allais encore devenir plus fan de la ligne de l’A5, en coupé ou en cabriolet, mais cette voiture est encore un peu trop jeune pour figurer dans ce numéro Classics. Et donc, mon choix se porte sur l’A4 Cabriolet, qui n’a d’ailleurs été baptisée A4 qu’en 2002. Avant, on parlait simplement de la Cabriolet, qui était basée sur la précédente génération des berlines 80. Voilà donc mon choix. Avec le 5-cylindres. Ou mieux encore, le V6. Et avec le cuir brun clair évidemment!
Cédric – Toyota MR Mk1
La Toyota MR Mk1, c’est un peu ma madeleine de Proust. Régulièrement, je me rendais dans le petit garage du village, celui ou mon père faisait entretenir sa Corolla, pour l’admirer, la toucher, m’asseoir dans ses baquets en velours et respirer à plein nez l’odeur de ses plastiques neufs. Je n’avais pas 10 ans et pourtant, je m’imaginais déjà filer bon train, cheveux aux vent (grâce au double toit targa) tel un pilote de Grand Prix au volant de cette sportive rouge qui, je l’avoue aujourd’hui, se tamponnait parfois avec la Ferrari Testarossa sur l’échelle de mes premières émotions automobiles. Lorsque le patron apercevait le gamin en admiration devant le spoiler de sa MR, il envoyait le vendeur mettre un tour de clé dans le barillet, démarrer le moteur et faire jaillir les phares du capot! Je n’ai jamais eu l’occasion d’en prendre véritablement le volant. Mais je suis certain qu’aujourd’hui, je lui pardonnerais tous ses défauts. Ne dit-on pas qu’un premier amour est éternel?
Frédéric – Opel Tigra Twin Top
J’ai toujours adoré rouler au grand air et posséder un roadster me taraude depuis longtemps. Plutôt qu’un ancêtre, je préfèrerais une petite découvrable à la mécanique fiable, facile à entretenir, capable de résister aux affres du temps et à la jalousie de vandales envieux. Donc un roadster-coupé est tout indiqué. Et quitte à en choisir un, autant qu’il soit compact, original et pratique. Le portrait craché de l’Opel Tigra TwinTop. Avec son toit en dur bien pensé et réalisé, son look frais, sympa et sans ostentation et son 4-cylindres 1.8 de 125 ch increvable et taillé pour la balade «coude à la portière», cette petite Opel me plaît diablement! Outre un coffre assez grand pour un week-end prolongé à deux, et un équipement généreux pour l’époque, la Tigra TwinTop offre même des performances dignes de ce nom avec le 1.8. Pour moi qui adore Opel, c’est le combo parfait!
Hans – Mercedes SL «R129»
Pour moi, ce sera une SL de la grande époque de Mercedes, à la fin des années 80, quand le constructeur souabe construisait encore des voitures destinées à durer une éternité, avec les standards les plus élevés. La R129 est aussi anguleuse que la berline W12 dont elle est dérivée, mais elle porte des habits de loisirs parfaitement taillés par le designer en chef Bruno Sacco. Je trouve cette association entre des traits stricts et des proportions élégantes simplement irrésistible. L’aménagement intérieur de ce grand roadster possède cette même dualité. On est assis près du sol, mais dans un mobilier du plus haut niveau. Ces cadrans intemporels, ces robustes boutons ou ce tapis épais autour du tunnel central, c’est quand même tellement plus noble que les affreux écrans et le plastique brillant des Mercedes d’aujourd’hui. Pour cet exercice de réflexion, j’oublie aussi les critiques des écolos et j’opte donc pour la 600, avec le V12. Une Allemande de qualité qui a la sonorité d’une Ferrari. Génial!
Kevin – Fiat/Bertone X1/9
J’ai toujours trouvé que la Fiat X1/9 était une petite voiture fascinante. On dit parfois d’elle que c’est une mini-Ferrari, ce qui est sans doute exagéré puisqu’avec sa mécanique modeste (le 1.3 de 75 ch de la 128 ou le 1.5 de 85 ch de la Ritmo), ses performances n’ont rien de comparable. Mais avec sa transmission aux roues arrière, sa masse de quelque 900 kg et son moteur en position centrale, elle a le comportement d’une voiture de sport. Et un look du même acabit, avec ses traits angulaires et naturellement ses phares escamotables! Son intérieur douillet et sa sonorité sont également aussi italiens qu’une pizza calzone. J’opterais toutefois pour un exemplaire le plus jeune possible, commercialisé sous l’appellation Bertone X1/9 plutôt que Fiat X1/9. La différence est nette sur le plan de la qualité de fabrication et de la finition, même si le modèle originel des années 70 est plus pur sur le plan du design. Si vous trouvez un bel exemplaire, vous avez la garantie de prendre bien du plaisir et de ne pas passer inaperçu.
Klaas – Suzuki Cappuccino
J’aime bien le café. Et le matin, ça peut être un cappuccino. Et si en plus, il y a une petite fleur de barista dans la mousse de lait, c’est le bonheur total. Cette Suzuki a le même effet sur mon humeur. Un simple regard sur sa ligne sympathique, et le sourire se forme sur mes lèvres. Toit déposé, on peut partir à l’assaut du monde. Tout y est: le moteur de ce roadster japonais entraîne les roues arrière et la répartition des masses est parfaite entre l’avant et l’arrière (50/50). La carrosserie partiellement en aluminium permet de limiter le poids à 725 kg. Et le 3-cylindres turbo n’a donc guère de mal à propulser l’engin. Cependant, ce n’est pas une voiture de sport. Mais si la Cappucino est capable de prouver quelque chose, c’est bien que le plaisir de conduire ne s’exprime à travers le nombre de chevaux, les chronos ou les records sur la Nordschleife. On le mesure à la largeur du sourire. Comme celui qui apparaît en dégustant un cappuccino le matin. Que ce nom était bien choisi!
Laurent – Mini Roadster «R59»
La Mini «MkII» de l’époque BMW m’a plus d’une fois tapé dans l’œil. C’était encore l’époque où Mini osait tout ce que ses créatifs imaginaient. La citadine chic d’Oxford n’était pas encore boursoufflée de partout et affichait un gabarit encore relativement mini. La GP, le Clubman, le Coupé et surtout – la perle! – ce Roadster. Une délicieuse réinterprétation moderne du concept de roadster anglais 2 places et capote en toile. Il s’agit pour moi de la Mini (de l’ère moderne) la plus sexy (ce pare-brise couché…) et qui risque de le rester encore longtemps car la marque ne produira plus JAMAIS de roadster 2 places thermiques aussi audacieux. Alors, bien sûr, ce concept peut paraître totalement superflu par rapport aux origines de la Mini, elle est inconfortable et tellement peu pratique (quoique, pour 2, le coffre de 240 litres est largement suffisant), et puis il ne s’agit pas d’une propulsion. Mais elle donne tant de saveur à la route! Et même pas besoin d’une Cooper S, je m’en régalerais en moteur de base 1.6 de 122 ch, un peu poussif mais qui nous rappelle que pousser dans les tours, c’était très marrant. Et ça change des Mazda MX-5, non?
Olivier – Lotus Elan M100
Ce modèle n’a pas été un brillant succès commercial. Pourtant, il avait un sacré style, aguicheur. Surtout en jaune comme dans le showroom Lotus près de chez moi. Car c’est bien pour cela que je l’apprécie. C’est un souvenir de jeunesse. Ayant à peine le permis en poche, je passais régulièrement près d’une concession Lotus sur le chemin entre mon domicile et celui de ma grand-mère. Et cette Elan jaune sur son podium me faisait de l’œil. Me distrayant de ma conduite encore hésitante. Cette Britannique, outre son look dans l’ère des nineties, avait un moteur japonais. Son 4-cylindres Isuzu 1.6 turbo offrait 165 ch. Il emmenait, par les roues avant, ce cabriolet de moins d’une tonne grâce aux matériaux composites de sa carrosserie. Ce qui devait assurer de belles sensations avec un 0 à 100 km/h en 7 secondes. Lotus voulait en faire un modèle best-seller. Raté! La marque, alors sous tutelle General Motors, sera revendue en 1993 et la concession près de chez mes parents finira par disparaître du paysage…
Steven – Smart Roadster
Le fait que mes premières sensations au volant, je les ai ressenties dans une Smart Roadster Coupé, a certainement joué un rôle dans mon choix. Mais cette Smart possède suffisamment de qualités intrinsèques et ce n’est pas qu’un amour de jeunesse. Ça débute déjà avec le ronflement addictif du petit 3-cylindres de 700 cm3. Surtout quand on le fait monter dans les tours. La zone rouge, il faut la titiller pour garder le rythme. Car même si ce roadster pèse moins d’une tonne (un peu moins de 800 kg pour le Roadster, un peu plus pour le Roadster Coupé), la puissance de 61 ou 82 ch – les choix proposés d’origine – restait quand même sommaire. Idéalement, j’opterais pour la Brabus et ses 101 ch. Mais il faudra faire avec la misérable boîte robotisée, qui réclame un temps d’adaptation. Le délai entre le geste et le changement de rapport est long et il faut donc bien planifier les passages de vitesses. Mais une fois que vous avez compris le truc, le plaisir se conjugue au pluriel.
Werner – MG TF
Un youngtimer ‘découvrable’ avec un budget de 20.000 euros? Pas besoin d’autant. Avec le tiers de la somme, je peux trouver mon bonheur. Et je n‘ai pas besoin de réfléchir longtemps: depuis des années, je me délecte des petites annonces de MG TF, une voiture qui a conquis mon cœur dès que j’ai commencé à parcourir le Moniteur Automobile. Ce n’est pas tant que cette voiture était particulièrement bonne (quand j’y repense, elle avait même quelques défauts), mais elle avait – et a – une telle personnalité! Que le toit soit en place ou replié, ce roadster biplace est toujours aussi séduisant. La TF, c’est à la fois Hugh Grant, le séducteur parfait, et le sprinter Linford Christie. Avec un soupçon des Spice Girls en plus. Son intérieur est tellement plus charmant que celui de ses concurrentes de l’époque. J’opterais de préférence pour l’une des séries spéciales, une Oxford SE verte ou une 80th Anniversary LE noire par exemple – dotée de toutes les options (la clim’!) et de quelques améliorations puisées sur le marché des accessoires.
Xavier – TVR Chimaera 400
Les TVR d’antan, c’est un peu de l’esprit des Cobra Shelby qui revit sous les brumes anglaises. C’est cette philosophie que l’on adore autant pour les balades tranquilles que pour le caractère du V8 qui fait se tordre la coque sous l’effet de son couple. Démarrer une Chimaera (ou une Griffith, mais là, on explose le budget), de grand matin, voir ce long capot en fibre osciller sous les coups d’accélérateur destinés à réchauffer la mécanique, savoir que l’on part d’office pour une séance de conduite musclée tant l’absence d’aides à la conduite, si elle est réjouissante, impose un minimum de respect vu les ± 240 ch (selon les cylindrées et les millésimes) pour à peine plus d’une tonne… Autant d’éléments qui font des TVR de cette époque des roadsters à la personnalité inégalée. Et puis, cerise sur le gâteau, ce bon gros V8 Rover, avec cet arbre à cames central et ses culbuteurs, se révèle fiable et peu couteux à l’entretien. Un roadster de caractère que l’on ne verra pas à tous les coins de rue? Votez TVR!
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