Nouveau modèle / Citroën C5 X : Retour aux origines

Errare humanum est, perseverare diabolicum… Il est permis de se planter, mais persévérer est idiot, en d’autres mots. Cet adage, Citroën - qui opère depuis quelques années un retour aux affaires en ressortant de la naphtaline tous les ingrédients qui faisaient son succès avant une longue période d’errance - entend bien se l’approprier pour cette nouvelle tentative dans un segment qu’elle avait délaissé depuis, grosso modo, la C6, morte en 2012. Pour beaucoup, la dernière «vraie» Citroën, de celles qu’on aime ou qu’on déteste mais qui ne laisse pas indifférent. Une berline originale de ligne mais classique de facture.

Attiré par les marges plus importantes dégagées par les modèles luxueux plutôt que par de petites citadines de base, Citroën retente l’aventure avec cette fois un concept inédit, baptisé C5 X: un mélange entre une berline et un break, le tout sur un châssis surélevé de SUV. SUV: le mot magique est lancé, celui qui emballe d’un papier cadeau irrésistible un type de véhicule dont le succès ne se dément pas. Pourquoi se gêner, donc?

Mélange des genres

«Originale, C5 X fait la synthèse entre l’élégance de la berline, le dynamisme du break et la posture surélevée d’un SUV» annonce fièrement le communiqué officiel. De fait, à la vue des photos, on ne peut qu’être surpris par cette stature imposante, haute sur patte, cette ligne de pavillon fuyante comme un coupé, mais pas trop comme un break, tandis qu’on a un peu plus de mal à reconnaître les gênes d’une berline. C’est notre compatriote Pierre Leclercq, le designer, qui a réussi cette synthèse alors qu’il ne partait pas d’une feuille blanche et qu’il s’est penché sur le projet à mi-parcours du parcours industriel, devant partir du concept CXperience, dévoilé au salon de Paris 2016. En 5 ans, de l’eau a coulé sous les ponts et il est difficile de retrouver des traits du concept dans la version définitive. Mais la résultat final a le mérite de l’originalité.

Entre une 508 et une Passat

Techniquement, cette C5 X repose sur la plateforme  EMP2 largement utilisée ailleurs dans le groupe. Mais ici dans sa version à l’empattement allongé: il atteint 2785 mm, soit à peu de choses près celui d’une Peugeot 508 ou d’une VW Passat pour planter le décor de la concurrence. Et pour rester dans la concurrence, avec ses 4,80 m, la Citroën est 5 cm plus longue qu’une Passat et 7 cm plus courte qu’une Mondeo. En revanche, et malgré sa garde au sol surélevée, elle ne culmine pas beaucoup plus haut que ses rivales (1,48 m), signe d’une ligne de pavillon basse participant à son profil élancé, protéiforme. Ces proportions particulières ont été mises à profit pour soigner l’habitabilité, que Citroën annonce royale, y compris à l’arrière, et pour conférer à l’habitacle un environnement zen, relaxant, sans prise de tête.

Objectif confort !

Pour parler des sièges, la marque utilise les termes «matelassage», «surmatelas» comme pour insister sur le fait que le confort est vu ici comme une priorité absolue. Un confort qui revient à l’avant-plan à tel point que Citroën use de l’expression «tapis volant» qu’il collait à quelques-unes de ses plus anciennes réalisations, qu’il s’agisse des DS ou des CX d’antan. Mais ce confort de marche n’est cette fois plus obtenu par une suspension hydropneumatique, abandonnée depuis longtemps pour sa complexité et son coût, mais par la suspension Advanced Comfort et à ses butées hydrauliques, couplée pour la première fois à un amortissement piloté, ce qui ouvre la voie à des modes de conduite.

La garde au sol surélevée, appréciable autant pour l’accès facile à l’habitacle que pour s’accommoder d’un réseau routier belge, est aussi le fait de grandes jantes d’un diamètre de 720 mm, équipées de pneus tall&narrow (hauts et étroits) de 19 pouces. Mais le confort passe aussi par de multiples espaces de rangement dans l’habitacle qui fait la part belle au numérique et au tactile, et par un volume de coffre appréciable, oscillant entre 545 et 1.640 litres, accessible via un hayon motorisé.

On le voit, avec la C5 X, Citroën opère un retour vers ce qui faisait sa force auparavant, l’originalité et le confort, au travers d’un modèle à la silhouette inédite. Silhouette qui commencera à arpenter les routes belges dès le 2e semestre de cette année encore.

1 hybride, 2 essence et des ADAS en nombre

A l’heure actuelle, Citroën reste discret sur les motorisations à venir. Tout au plus sait-on qu’une version hybride rechargeable de 225 ch sera de la partie et reprendra la technologie du C5 Aircross. Au programme: 50 km et 135 km/h 100% électrique. Deux moteurs à essence  sont également prévus, sans plus de précisions à ce stade, mais a priori, pas de version 100% électrique au programme. Mais il ne faut jamais dire jamais…

Les ADAS (Advanced Driver Assistance Systems), soit les aides à la conduite, font de la C5 X une voiture autonome de niveau 2 avec le régulateur de vitesse adaptatif et le maintien dans la voie regroupés sous le vocable Highway Driver Assist. Mais on retient aussi la détection de présence dans l’angle mort à longue portée, le Rear Cross Traffic Alert, la vision «hélicoptère» à 360°, l’affichage tête haute,…