Le salon de Genève a-t-il perdu son statut de rendez-vous incontournable après les annulations Covid et son déménagement au Qatar en novembre prochain (ben quoi ; cela fait longtemps que le Dakar ne passe plus Sénégal) ? Le rendez-vous annuel au bord du lac Léman pourrait céder sa place à celui que l’on connaît bien à deux pas des boules de l’Atomium. Même si le succès public a été mitigé en 2023 avec 271.000 visiteurs (au lieu des 300.000 espérés et du demi-million avant le Covid). Même si le nombre de halls disponibles était limité. Et même si la place aux voitures « achetables » par les particuliers a été parfois négligée, le Brussels Motor Show (BMS) a peut-être réalisé un coup de maître en janvier dernier.
Coup de poker ?
Obligé de se réinventer pour sa 100e édition, le salon de Bruxelles a pu attirer les regards de la presse internationale et des dirigeants du monde de l’automobile en préservant vaille que vaille le concept du salon automobile. Point d’orgue de cette édition, non pas la pluie de premières mondiales, mais le dévoilement de la voiture européenne de l’année (COTY 2023). En même temps, c’est logique à Bruxelles. De plus, contrairement à Paris, on comptait peu d’absents. Même des marques de luxe avaient leur stand.
CEO de Mazda séduit
L’événement a aussi plu apparemment aux patrons de Mazda, Opel et Alfa Romeo, selon un compte-rendu d’Automotive News. Ainsi, Martijn ten Brink, le CEO de Mazda a eu le plaisir de dévoiler une première mondiale à Bruxelles, la MX-30 R-EV. Ce qu’il a retenu pourtant, ce n’est pas cet instant sous les projecteurs, mais les résultats en dehors des Palais du Heysel. À ces yeux, c’est un salon « avec "un business case" intéressant du point de vue de la vente ». Il apprécie donc l’émulation autour du salon pour parler automobile et attirer les acheteurs en concessions.
Patrons d’Alfa Romeo et Opel aussi
Du côté du patron d’Alfa Romeo au sein du groupe Stellantis, Jean-Philippe Imparato c’est le même son de cloche : « Le salon génère chaque année 30 % du chiffre d'affaires de nos concessionnaires belges ». Il veut donc continuer à y participer à condition de « contrôler les coûts ». Florian Huettl, le patron d’Opel, également du groupe Stellantis, n’en pense pas moins : « Il faut développer le produit et nous travaillerons avec les organisateurs du salon de Brucelles pour trouver un moyen pertinent d'utiliser ce type de communication ».
Efforts nécessaires
La formule du salon de Bruxelles, à la fois foire pour les professionnels et salon orienté vers la vente pour le grand public, semble (enfin) séduire les grands patrons de l’industrie automobile. Les coûts des grands événements comme ceux de Paris et Genève ont poussé de nombreuses marques à renoncer aux salons depuis la crise sanitaire. Le salon de Bruxelles de 2023 semble avoir eu un effet thérapeutique contre cette nouvelle phobie. Mais pour perdurer, le BMS doit veiller à rester financièrement accessible et à ne pas oublier sa fonction première : communiquer sur l’automobile vers les futurs clients, tout en gâtant les passionnés et les amoureux de belles carrosseries. Et donc, ne pas devenir un événement mondain et bling-bling à grands coups de shows marketing focalisés uniquement sur les premières et les modèles hors de prix.
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