Les journaux et sites de Sud Presse ont repris les données d’une étude Vias indiquant que certains systèmes de sécurité ne séduisent guère les conducteurs belges. Lesquels veulent « garder le contrôle » et ne pas laisser celui de leur véhicule à des logiciels. Ainsi, ISA, le système de détection des limitations de vitesse capable de modifier la vitesse du régulateur de vitesse, est généralement débranché par ceux qui en disposent dans leur véhicule (pour rappel, cet équipement est désormais obligatoire dans les nouveaux modèles). Même chose pour le LKA, à savoir le maintien de voie qui intervient sur le volant pour replacer la voiture au centre des voies de circulation, sauf si le feu clignotant a été enclenché.
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OK pour l’angle mort
Par contre, la détection d’angle mort convainc davantage d’automobilistes belges. Ils sont plus circonspects sur l’aide au stationnement. Ils veulent bien le prendre en option, mais n’en font pas un usage immodéré. Ils se montrent même soupçonneux, surtout si la voiture prend en charge la manœuvre. La détection de somnolence peine également à persuader. De plus, l’étude de Vias montre que toutes ces aides sont souvent mal comprises ou mal utilisées. Il y a, par exemple, 5 % des Belges qui affirment savoir comment désactiver l’ABS. Alors que c’est impossible depuis le tableau de bord, l’antiblocage des freins étant opérationnel en permanence sans modification des systèmes du véhicule.
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Air conditionné
L’automobile préfère nettement investir pour son confort. Si ce n’est pas de série, la climatisation est l’équipement le plus préconisé parmi les options payantes dans une nouvelle voiture (22,3 %). À sa suite, on retrouve la navigation (12,3 %) puis, première aide à la conduite, la détection de l’angle mort (9,6 %). La conclusion de l’étude confirme la méfiance des Belges vis-à-vis des systèmes dirigeant la voiture ou intervenant sur la vitesse ou le freinage. Vias indique même que ceux qui prennent la peine d’investir dans des options de sécurité ne connaissent pas toujours ni leur fonctionnement ni leur finalité. Au point de les utiliser à mauvais escient, ce qui est « dangereux ».
Soupçons
Les systèmes ADAS (sécurité active) peuvent intervenir à la place du conducteur. C’est rassurant quand cela fonctionne. Mais trop souvent, l’ADAS réagit intempestivement. La voiture a alors des réactions erratiques et imprévisibles. Un proverbe chinois nous rappelle que « celui qui a été mordu par un serpent craint les cordes pour toujours ». Il suffit donc d’un coup de frein du freinage automatique intempestif pour un reflet ou d’un volant récalcitrant à cause d’une ligne imaginaire ou d’une accélération devant un radar à cause d’un « panneau » mal lu par ISA et c’en est fini de la confiance aux aides à la conduite. C’est humain et logique. Le trop est l’ennemi du bien… Si bien qu’on préfère couper « tout ce bazar » et conduire en 100 % humain.
En conclusion
Cette méfiance est à la fois le fruit d’infrastructures pas toujours évidentes à décoder pour les systèmes intégrés par manque d’entretien ou de cohérence ainsi qu’au manque de standardisation des règles de conduite entre pays, aux limites de la technologie et aux programmeurs excluant certaines situations. Les erreurs et les fausses alertes sont encore trop nombreuses, finissant par devenir énervantes. Ce n’est pas ce qu’on appelle « un sentiment de sécurité », ni même de « sérénité ». Les automobilistes et passagers étant soucieux de leur confort, une voiture hésitante et peureuse est forcément détestée. Par contre, les systèmes plus discrets ne donnant pas l’impression de prendre totalement le contrôle, comme l’ABS ou l’ESP, pour éviter les accidents, semblent beaucoup mieux acceptés.
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