4800 personnes ont été blessées lors d’accidents routiers en Région bruxelloise en 2022 selon le Moniteur de la mobilité et de la sécurité routière de juillet 2023. Cela représente 18 % de victimes supplémentaires par rapport à 2019 (avant le Covid). C’est même la pire statistique depuis 2010. Parmi elles, 205 ont été blessées gravement en 2022. Et il y a eu 21 décès. Là aussi, les chiffres sont en hausse. Sauf pour les automobilistes, où le bilan est stable. Les conducteurs et les passagers des voitures sont donc le plus en sécurité. Le passage aux 30 km/h et la légère baisse de l’utilisation de la voiture dans la région ont un effet restreint, car la plupart des accidents avec blessés (75 %) ont lieu sur des axes « rapides » ou laissés à 50 km/h. Des voiries à forte densité de circulation.
Zéro mort : très loin
La politique Good move est-elle un échec en matière de sécurité routière ? On se basant sur les déclarations tonitruantes du « zéro mort » du gouvernement lors de l’instauration du 30 généralisé : oui. On nous promettait des routes plus sûres, surtout pour les usagers faibles et en particulier les cyclistes. Or, ce sont les utilisateurs des deux roues qui ont surtout été touchés par les accidents en 2022. Ainsi, il y a eu 1086 blessés en 2022 contre 992 en 2021, 987 en 2020 et 905 en 2019. Mais dans le même temps, l’utilisation du vélo a crû de 170 % en 12 ans. On comptait déjà 23 morts ou blessés graves en bicyclette en 2010 ! Par contre, du côté des piétons, la situation s’est améliorée avec une diminution de 6 % des victimes. Il y a un autre phénomène qui a gonflé les chiffres néfastes : la mode de la trottinette. Elle a causé 688 accidents avec blessure en 2022, contre 132 en 2019 !
Objectifs
Les autorités bruxellois persévèrent sur l’objectif « zéro décès et zéro blessé grave d’ici 2030 ». La région se focalise notamment sur le « défi » des trottinettes. Une opération déjà initiée durant la 2e partie de 2022 avec de nouvelles règles (vitesse limitée à 25 km/h, âge minimum de 16 ans, interdiction d’être à deux sur l’engin). Il faudra évidemment attendre les conclusions de 2023 et 2024 pour vérifier une amélioration sur le terrain. Pour la sécurité des cyclistes, les services publics vont travailler sur l’infrastructure, surtout sur les voies à 50 km/h et sur celles qui ont enregistré plusieurs accidents graves. Pour que Good move et la mobilité bruxelloise ne tournent pas au fiasco, la hiérarchisation des voiries et des infrastructures séparant les différents usagers sont indispensables. Tant pour les déplacements en voiture qu’avec les autres moyens de mobilité individuelle ou en commun. Et ce sera en 2030 que l’on pourra vraiment parler d’échec ou pas. Mais sans être devin, cela semble difficile d’atteindre l’utopie du « zéro mort et zéro blessé grave ».
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