Sécurité / Les femmes belges font moins d’excès de vitesse

Dans le cadre de son baromètre de la Mobilité, l’organisation automobile flamande VAB a interrogé 1000 Belges francophones et 1000 Belges néerlandophones sur les excès de vitesse et les contrôles de vitesse. On y a apprend que 47 % des femmes belges n’ont jamais eu d’amende pour excès de vitesse en Belgique, contre 27 % des hommes ! Ceci dit, elles ne sont plus que 18 % durant l’année écoulée contre 12 % des hommes. Même si pour faire une vraie comparaison et une analyse plus fine des comportements, il faudrait aussi connaître, par sexe et par région, le kilométrage annuel moyen ainsi que cumulé depuis l’obtention du permis de conduire et les trajets généralement parcourus.

La Wallonie flashe aussi

S’il reste 40 % des Wallons qui n’ont jamais été flashés (ou du moins qui n’ont jamais reçu la facture pour la photo), il y a quand même 34 % de Flamands dans la même situation. Mais cela évolue. Car, en 2015, il y a eu 16 % de personnes interrogées prises en excès de vitesse en Wallonie contre 14 % en Flandre. La VAB s’amusant à rappeler que les idées reçues sur le laxisme wallon semblent être mises à mal. Du moins en 2015, année à partir de laquelle les autorités wallonnes ont décidé de renforcer les contrôles de vitesse sur ses routes. À part sur les routes à 50 km/h hors agglomération (peu courantes dans le sud du pays), on flashe désormais plus en Wallonie qu’en Flandre, y compris sur autoroute et dans les zones 30.

Mobiles plus efficaces

La VAB constate qu’en Belgique, le radar le plus efficace est encore le mobile. Ainsi, 68 % des infractions verbalisées, tant en Flandre qu’en Wallonie, l’ont été suite à un contrôle avec un trépied, un lidar ou un véhicule caché sur le bord de la route. Les radars fixes n’ont été efficaces que pour 24 % des personnes flashées en Flandre et 23 % en Wallonie. Les radars tronçon sont encore moins efficaces, ou le traitement des données récoltées, avec seulement 2 % des excès de vitesse constatés. Il faut dire qu’ils sont rares et connus des automobilistes comme le tunnel de Cointe, le viaduc de Gentbrugge ou la portion de l’E40 entre Wetteren et Erpe-Mere. Par ailleurs, les néerlandophones sont surtout attrapés, à 48 %, pour un « petit » excès de vitesse de 50 €. Pour le Wallon, c’est plus partagé avec une légère majorité de 31 % ayant des prunes de 51 € à 100 € et même 26 % entre 101 € et 200 €, alors qu’ils ne sont que 6 % dans ce cas en Flandre.

Prendre exemple

En France, les statistiques des types d’appareil de contrôle sont très différentes. Les radars fixes sont vraiment efficaces, drainant 73 % des excès de vitesse. 15 % des PV sont issus de contrôles opérés à partir de véhicules banalisés se noyant dans la circulation. Difficile, voire impossible, à détecter par les systèmes d’aides à la conduite, ils piègent donc de nombreux automobilistes. Aux Pays-Bas, malgré des données lacunaires, les radars tronçon, assez courants, peuvent être jugés efficaces avec 29 % des excès de vitesse constatés. D’ailleurs les Belges ne s’y trompent pas. Ils sont 43 % à juger qu’il y a plus de contrôles dans les pays voisins et 38 % de les juger plus « visibles » que chez nous.

En guise de conclusion

En partant de ces données, la VAB s’interroge sur pertinence de nos politiques de contrôle routier. Elle voudrait tout du moins une évaluation de leur efficacité. Elle préconise aussi davantage de radars tronçon, au lieu d’appareils fixes ou mobiles ne contrôlant la vitesse que sur un endroit précis. Enfin, il peut être surprenant de constater que pour les automobilistes belges interrogés, le sentiment de sécurité sur les routes des pays voisins est essentiellement lié aux contrôles, et un peu au style de conduite des autochtones, plutôt qu’à la qualité des routes et à leur infrastructure.