Musique à fond, fenêtre ouverte et canette bourrée de caféine dans le porte-gobelets n'y changent rien : la somnolence ne s'estompe qu'après une bonne petite sieste. L'IBSR a d'ailleurs publié une étude sur cet état au volant qui serait à l'origine de 20 % des accidents de la route. Menée auprès de 2.500 conducteurs, elle démontre que « 1 trajet sur 20 est effectué par un conducteur somnolent ». Il y aurait même 1 conducteur sur 200 qui a du mal à rester éveillé. La sécurité routière française indique par ailleurs que la somnolence est liée dans 1 accident mortel sur 3 sur autoroute.
Pourquoi ?
L'IBSR précise que le risque de somnolence augmente en fonction de certains comportements. Ainsi, conduire 4 h d'affilée, sans vraie pause, multiplie ce risque de 8 fois ! En ayant dormi moins de 4 h durant la nuit, le risque est multiplié par 5. D'autres facteurs doublent le risque de somnolence :
- Horaires de travail irréguliers;
- Insomnie chronique;
- Avoir dormi entre 4 et 8h;
- Avoir un cycle veille-sommeil irrégulier avec des déplacements fréquents de plus de 2h;
- Avoir consommé entre 2 et 4 verres d'alcool avant de prendre le volant;
- Souffrir de somnolence diurne excessive;
- Conduire sur une longue distance;
- Être un jeune conducteur ayant fait récemment un accident ou quasi-accident;
- Obligation de se lever tôt.
Comment la déceler ?
Avant le départ et pendant le trajet, il est bon de sentir si la fatigue est déjà présente avec des raideurs dans la nuque, des douleurs dans le dos ou une concentration perturbée. Dans ce cas, une petite pause détente est nécessaire. Par contre, la somnolence se décèle notamment par des bâillements à répétition, des périodes d'absence, des envies de changer constamment de position, des paupières lourdes et des picotements aux yeux.
Que faire ?
Rouler la fenêtre ouverte ou avec l'airco au minimum ou avec la musique à fond ou en chantant n'a que peu d'effet sur l'état de somnolence. Dans ce cas, si vous ne roulez pas seul, le plus simple est de passer le volant à un passager du véhicule en état de conduire et de profiter du relais pour vous reposer. Quand on est seul au volant, une vraie sieste est alors indispensable. Mais à condition qu'elle ne dépasse pas les 15 à 20 minutes de sommeil. Un petit café ou une boisson rafraîchissante après ce petit dodo n'est pas déconseillé.
Au lit
Si les « symptômes » de somnolence persistent et s'accompagnent de difficulté à maintenir une vitesse constante ou la trajectoire, voire même à ne plus réagir à la signalisation ou à ne plus la comprendre : arrêtez-vous au plus vite ! Il est parfois nécessaire d'envisager une nuit à l'hôtel avant de terminer le trajet. Trajet qui doit se faire avec des pauses régulières, de préférence toutes les 2 h de conduite. Attention : le café et les boissons énergisantes ne donnent qu'une fausse sensation de coup de fouet lorsque le corps et l'esprit sont vraiment fatigués.
Un travail des autorités
L'IBSR indique également que les autorités doivent agir face à ce problème de somnolence. Tout d'abord en généralisant les bandes rugueuses pour « réveiller » le conducteur au bord du sommeil. Ensuite, en sécurisant davantage les aires de service et de parking pour encourager les automobilistes à s'y reposer sereinement. Il y a également la démarche de sensibilisation. Une orientation qui aurait également d'autres bénéfices en termes de santé publique en insistant sur l'importance du sommeil. Enfin, les détecteurs de somnolence et les aides au maintien de trajectoire et de freinage automatique des voitures peuvent aider les conducteurs à déceler leur somnolence ou à réduire les dégâts en cas de sommeil au volant.
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