Sécurité / Mortalité routière : 2022, mauvaise année

Le nombre de cyclistes augmente sur nos routes. Et malgré les aménagements du Code de la route et, parfois, de l’infrastructure pour les protéger, le taux d’accident mortel les impliquant a fortement augmenté. Jamais, en 10 ans, selon l’institut Vias, il n’y a eu autant de cyclistes tués sur nos routes. Phénomène plus récent, la trottinette électrique est de plus en plus souvent impliquée dans les accidents graves (avec blessé ou tué). Toutefois, tout en étant moins marquée chez certains types de conducteurs, l’augmentation du nombre de victimes sur la route est générale parmi tous les usagers.

Vélos et trottinettes

Le nombre de tués parmi les cyclistes est passé de 31 durant les 9 premiers mois de 2021 à 49 en 2022 (+18). Le nombre de blessés est passé de 7808 à 8749 cas. Jamais les chiffres n’ont été aussi mauvais. En 2013, la pire année en matière de victimes de la route de ces 10 dernières années, tous usagers confondus, il y avait eu 45 cyclistes tués et 6687 blessés durant la même période (3 trimestres) ! Comptabilisée depuis 2020, la trottinette électrique était le véhicule utilisé par 1176 victimes de la route durant les 3 trimestres de 2022, dont 2 sont décédées sur place. En 2021, durant la même période, il y a eu 698 accidents corporels avec une trottinette. Malgré l’adaptation du Code de la route le 1^er juillet, cet engin reste donc particulièrement dangereux avec 5 accidents par jour en moyenne.

Pourquoi les cyclistes ?

Les explications à ses mauvais chiffres sont multiples. Il y a tout d’abord l’augmentation de cyclistes. C’est donc – malheureusement -  une logique statistique de voir le nombre de victimes augmenter si le nombre d’utilisateurs augmente sans changement fondamental des infrastructures. Toutefois, il y a d’autres facteurs. Notamment les pertes de contrôle des vélos à assistance électrique. Ces bicyclettes plus lourdes et avec lesquelles il est plus facile de se déplacer « rapidement » sont aussi potentiellement plus dangereuses. Surtout chez les personnes âgées. Sans obligation de port de casque, ces cyclistes sont peu protégés en cas de chute ou de choc avec un autre véhicule à basse vitesse. Sans pour autant négliger les victimes liées à un comportement inapproprié de conducteurs d’engins motorisés.

Et les automobilistes ?

Du côté des accidents corporels avec une victime parmi les occupants d’une voiture, les chiffres ne sont pas bons non plus. Il y a eu 145 morts (+17 tués) et 13.528 blessés (+474). C’est toutefois mieux qu’en 2019 et avant. L’augmentation pour 2022 peut sans doute être imputable à une augmentation du trafic après la fin des mesures de confinement. Par contre, la relative baisse des victimes par rapport à 2019 peut être vue comme résultant d’une baisse de la vitesse générale (à cause de la densité du trafic, des limitations plus drastiques et d'un comportement volontaire pour réduire la consommation ou pour échapper aux radars en recrudescence), mais également grâce à une meilleure protection à bord des voitures. Par ailleurs, il y a eu moins de tués à bord d’une camionnette en 2022 qu’en 2021 (28 vs 31), malgré une hausse de nombre d’accidents corporels (2673 vs 2465) avec un utilitaire léger.

Note : il y a 50 ans, 1972 était la pire année de l’histoire en matière d’insécurité routière avec 3101 tués sur les routes. La mortalité était tombée à 644 en 2019 et même à 516 en 2021. Mais durant 50 dernières années, près de 80.000 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route.