Sécurité / La mortalité routière probablement en hausse en 2019

Malgré un été 2019 moins meurtrier de 3% par rapport à l’été 2018, cela ne suffira pas à rattraper un début d’année plus que difficile. Paradoxalement, le nombre de blessés a baissé, de 35.805 personnes à la même période en 2018 à 34.815 en 2019, tout comme le nombre d’accidents, de 28.129 à 27.700. Le nombre d’accidents atteint même un niveau plancher record sur les 9 premiers mois de l’année. « Même si les choses se sont légèrement améliorées au cours du 3e trimestre, le bilan pour les neuf premiers mois de l’année est évidemment dramatique et interpellant », commente François Bellot. « Il faudra attendre la fin de l’année pour tirer un bilan définitif, mais il est d’ores et déjà acquis que le nombre de tués sur les routes sera en hausse en 2019, ce que nous ne pouvons que déplorer. »

En Wallonie et à Bruxelles

Si, durant les 9 premiers mois de cette année, le nombre de tués a augmenté passant de 319 à 372, le constat est encore plus sévère en Wallonie. « Il y a plus de tués sur les routes wallonnes que sur les routes flamandes, alors qu’il y a plus d’habitants en Flandre », explique Benoit Godart, porte-parole de l’institut Vias. « Cela s’explique par le fait que les accidents ont été beaucoup plus graves et mortels cette année. D’une part, les cyclistes sont impliqués dans de nombreux accidents avec des véhicules motorisés ce qui donne toujours des accidents plus graves. D’autre part, le nombre d’accidents avec des camions a également augmenté. La gravité d’un accident avec un camion est toujours multipliée par deux. »

Usagers faibles

Si, au niveau national, le nombre de tués augmente pour les occupants des voitures, en Wallonie et à Bruxelles, ce sont surtout les usagers faibles qui ont payé un lourd tribut aux accidents de la route. Le nombre de cyclistes tués est passé de 3 à 15 au sud du pays et le nombre de piétons tués est passé de 1 à 6 à Bruxelles. À Bruxelles, ce sont surtout les piétons qui ont été les victimes de la mortalité routière alors qu’en Wallonie, ce sont les cyclistes. Un résultat qui peut également remettre en question les infrastructures routières pour les usagers faibles.

En Flandre

À l’exception du Brabant flamand, toutes les provinces flamandes connaissent un statu quo ou une diminution d’accidents. En Flandre occidentale, le nombre de décès est passé de 14 à 10 et dans le Limbourg, de 15 à 9. Mais tout n’est pas rose pour autant au nord du pays. « Nous devrons faire plus pour réduire le nombre de morts », commente le ministre flamand démissionnaire de la Mobilité Ben Weyts. « Le prochain gouvernement flamand devra poursuivre une politique de sécurité routière vigoureuse. » Si, contrairement au sud du pays, le nombre d’accidents impliquant un camion a diminué en Flandre, passant de 50 à 32 morts, le bilan pour les motocyclistes est négatif. Le nombre de motards décédés est passé de 24 à 33, en Flandre.

Jeunes et autoroutes

Parmi les tendances inquiétantes au niveau national, il y a notamment la hausse du nombre de tués parmi les jeunes automobilistes passant de 37 à 63. Le nombre de tués sur les autoroutes a également augmenté passant de 57 tués en 2018 à 77 en 2019. Le nombre d’accidents sur les voies rapides est, lui, resté quasi identique, passant de 2135 à 2161 accidents, soit +1%.

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