- Avis Rédaction 16.80 /20
Renault affirme qu’en ville, 80% des déplacement se déroulent grâce au moteur électrique. Par-là, les Français avouent l’essentiel, c’est-à-dire que, bien qu’issu de la Formule 1, ce système hybride ne convient pas à une conduite dynamique sur des portions dégagées. En particulier lorsque l’on souhaite une reprise soudaine, le système ayant parfois tendance à s’étouffer dans les différentes combinaisons. Une contrainte qui s’accompagne d’un temps de réponse plus long que ce à quoi on pourrait s’attendre lorsqu’on écrase l’accélérateur. Les conducteurs enjoués ont intérêt à renoncer aux programmes Eco et Confort et rester en permanence en Sport. Ou alors, ils peuvent explorer les nuances du mode «Perso» pour insister sur l’aspect performance. Attention, pas de miracle non plus, ce dernier mode permet d’affiner (légèrement) la sensibilité de la réponse de l’accélérateur, la direction assistée électrique et l’agilité des quatre roues directrices (sur les versions Iconic et Esprit Alpine), mais pas le fonctionnement du système de propulsion hybride.
Mais n’en faisons pas tout un plat, car qui attend un dynamisme exacerbé de la part de ce SUV familial à vocation paisible et confortable, fut il orné d’un logo Alpine? Et cela n’efface pas le principal: Renault s’est donné beaucoup de mal afin de rendre son Espace agréable à conduire. Mention spéciale en effet pour le réglage des McPherson à l’avant et de l’essieu multibras à l’arrière (en fait, la suspension de l’Austral). Ces éléments ont une carrosserie plus compacte et plus légère (de 215 kg) à gérer par rapport au précédent Espace Diesel sept places, version couramment vendue par Renault dans le passé. La définition de cette suspension - comme pour l’Austral - semble assez rigide lors des premiers kilomètres, mais on découvre vite que ce typage sert l’efficacité générale, sans dégrader le confort de roulage.
Le système 4Control Advanced joue évidemment un rôle dans l’agilité, mais cela reste très relatif. En effet, les roues arrière ne braquant que d’un degré ont une influence sur la stabilité à grande vitesse qui reste plutôt limitée. La valeur ajoutée se vit principalement en ville, où les roues arrière contre-braquent jusqu’à cinq degrés, réduisant le rayon de braquage de 11,6 à 10,4. Ce grand véhicule tourne ainsi aussi aisément qu’une Clio, et ce malgré un empattement de 2,74 m! Rien que pour cet atout, nous conseillons les versions l’Esprit Alpine ou Iconic (la Techno reste dépourvue du 4Control). Attention quand même, avec le 4Control le volant réagit de manière très vive et instantanée, ce qui peut générer quelques surprises, au début. Adoptez cette technologie pas à pas…
Nous aurions aimé être aussi élogieux à propos du confort, mais l’Espace-SUV ne peut atteindre le niveau que la génération 4 et, dans une moindre mesure, celui que la génération 5 avait atteint malgré, déjà, un changement d’esprit. La rigidité supplémentaire induite dans les liaisons au sol freine le déhanchement typique des anciens Espace, et donc il percute un peu plus au passage des irrégularités. Rien d’insupportable – le filtrage des jantes de 20’’ est même assez étonnant – mais s’agissant d’un modèle classé parmi les grandes dévoreuses de kilomètres, cet Espace manque toutefois un peu de souplesse. L’affaire aurait pu se régler avec l’apport (en option) d’amortisseurs actifs/pilotés, mais ce n’est pas le cas. Selon nous, une occasion manquée, compte tenu de la superbe isolation acoustique de l’intérieur et du compartiment moteur.
Dans cet article : Renault, Renault Espace
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