En bref
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Mécanique
Le 5 cylindres ne manque pas de caractère, mais sa bande son s'avère trop étouffée. On ne l'entend pas, ou presque. Linéaire, le 2,5 litres offre un sacré répondant à partir de 4000 tr/min, seuil à partir duquel il devient vraiment expansif. Quel tempérament! La boîte S-tronic seconde bien la mécanique, mais elle est sujette aux à-coups, même en conduite douce. Performant à souhait, le 5 cylindres est en revanche porté sur l'Eurosuper 95: de 11 à 13 l/100 km selon l'utilisation. Mais jamais moins.
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Tenue de route
La direction manque singulièrement de centrage et ça perturbe le suivi à haute vitesse ou en conduite soutenue. Dommage, car elle est plus communicative que la majorité des directions Audi. Cela dit, si le comportement n'est pas aussi agile qu'attendu pour un produit RS, il est en revanche redoutable d'efficacité. Le RS Q3 est une vraie ventouse. Étonnant. Les freins sont à la hauteur de la puissance. A l'avant, les grands disques en forme de fleur sont endurants.
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Sécurité
Le RS Q3 n'a rien de raisonnable, mais il offre malgré tout pas mal de possibilités quant aux équipements de sécurité. On peut disposer des capteurs d'angles morts, d'aide au maintien sur la bande ou d'un lecteur de panneaux. Pas mal. Une fixation Isofix optionnelle existe de surcroît pour l'arrimage d'un siège d'enfant à côté du conducteur.
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Confort
Bien que le RS Q3 soit dépourvu d'amortissement piloté, il offre un bon compromis de suspension. Certes, l'ensemble reste encore un peu sous-amorti (roulis), mais c'est léger et, au moins, ça permet d'offrir un confort de bon aloi, du moins avec les roues de 18 pouces. Avec les autres, ce devrait être une autre histoire... Si l'habitabilité est bonne à l'avant, elle l'est moins à l'arrière, où l'accès est difficile (portes étroites) et la garde au toit limitée.
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Sens pratique
Eu égard à sa longueur, le Q3 n'offre pas un coffre très généreux. Et sûrement pas dans cette variante RS, laquelle en voit le volume raboté d'un bon 100 l après le déplacement de la batterie dans le coffre. L'accès est en revanche assez facile, mais il n'existe pas encore de hayon motorisé. La modularité est classique, mais la finition largement au-dessus de ce qui se fait ailleurs.
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Budget
Le badge RS a sérieusement fait grimper le tarif: 56.500 euros, c'est le prix à payer pour s'offrir une exclusivité dans le segment. Ça fait tout de même beaucoup, car l'équipement n'est vraiment pas à l'avenant. Le prix d'achat risque donc de s'alourdir copieusement à la sortie de la salle d'exposition.
D'accord, un SUV sportif est un non-sens complet. Car il ne faut pas prétendre vouloir réinventer la physique, et la sportivité ne naît jamais d'un véhicule lourd et au centre de gravité élevé. Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le RS Q3 nous a malgré tout beaucoup plu. D'abord parce qu'il affiche un niveau de performance totalement inédit dans la catégorie, ensuite parce qu'il est une machine diablement efficace. Pour le reste, il aurait aussi très bien pu s'appeler SQ3 en particulier parce que son logotype RS apparaît un peu usurpé que ce soit pour la présentation, la bande son (trop timide de l'intérieur) ou l'agilité et la précision à haute vitesse, qui ne sont pas du niveau que l'on est en droit d'attendre d'un produit RS. Mais ça, les Chinois n'en n'auront sans doute cure...