Essais blog / Qu’avons-nous pensé de la Peugeot 408 1.2 Puretech 130 2023 ?

Depuis un certain temps souffle un vent de fraîcheur en matière de design chez Peugeot, un design en grande partie initié par Gilles Vidal, depuis lors passé chez l’ennemi, Renault. Mais entre création artistique et processus industriel, il y a un temps de latence qui nous vaut aujourd’hui une gamme Peugeot agréablement remise au goût du jour avec un style bien affirmé, qui semble faire mouche. À tel point qu’il s’applique depuis peu à l’univers un peu bancal des «SUV-crossovers-coupés» dont on n’a toujours pas bien cerné l’utilité réelle. Pourtant, et contre toute attente, ce 408 fait mouche. On vous explique pourquoi.

J’ai aimé Peugeot 408 1.2 Puretech 130 2023

Je ne suis pas fan des SUV coupés, euphémisme. Mais je dois reconnaître à celui-ci un style cohérent, équilibré et dynamique. Le hayon qui se termine en pente douce par un petit becquet fluide allège la ligne, dont la personnalité sort renforcée par les épaules bien marquées, musculeuses. Il y a beaucoup de plis inutiles, d’arêtes superflues, on surjoue un peu maladroitement une pièce que l’on aurait voulue plus prestigieuse, mais n’empêche, cette ligne fait se retourner les têtes, ce qui apparaît toujours de bon augure. Personnellement, je suis plus adepte d’un design fluide et sobre à la Mazda, mais je reconnais à cette Peugeot un attrait indéniable. Attrait qui se prolonge à l’intérieur avec des matériaux de qualité et une finition à l’aspect soigné. Les sièges sont accueillants et l’on se sent immédiatement bien. Et personnellement je n’ai rien contre ce petit volant qui fait couler tant d’encre depuis son avènement.

Cette version d’essai est équipée du petit 3-cylindres turbo 1.2 Puretech en configuration 130 ch, d’office accolé à la boîte automatique. En matière de ressources et d’agrément dynamique, il suffit à exalter les qualités d’un châssis qui a déplacé le curseur du dynamisme vers plus de confort, ce qui est en l’occurrence tout à fait logique. Il y a longtemps en effet que la vivacité extrême d’une 309 GTI-16 a été remisée au placard. On a affaire ici à une voiture neutre et parfaitement sécurisante, qui filtre correctement malgré les jantes de 19 pouces. Cette Peugeot 408 Puretech n’est pas un modèle de dynamisme, mais on prend du plaisir à enchaîner les kilomètres dans un silence relatif et relativement longtemps, vu la moyenne raisonnable de 7 l/100 km enregistrée. Et si le profil de coupé pouvait laisser poindre des craintes en matière d’habitabilité arrière, il faut reconnaître qu’il n’en est rien. Derrière un conducteur de 1,80 m, il reste en effet encore assez de place pour les genoux et la tête d’un passager de… 1,80 m.

Et puis, sur cette version non hybride, le volume de coffre de 536 litres (pas mal !) a pu être préservé, modulable via une banquette 60/40, mais qui, rabattue, ne permet pas d’obtenir un plancher plat. Finalement, cette 408 affiche plus d’atouts de familiale cohérente que sa ligne pourrait le laisser penser. Il faut dire qu’elle mesure 4,69 m, soit exactement la longueur d’une Audi Q5 Sportback et 24 cm de plus qu’une Peugeot 3008 (4,45 m) ! À titre de comparaison, une Renault Arkana est à seulement 4,57 m. La 408 n’est donc pas aussi fluette que sa ligne équilibrée pourrait le laisser penser.

J’ai moins aimé Peugeot 408 1.2 Puretech 130 2023

Dans cet univers cossu et raffiné, on se serait attendu à écouter la douce musique d’un V6 mélodieux, onctueux. À la place, il faut se farcir le bruit de crécelle du 3-cylindres lorsqu’il est en charge (parce qu’à vitesse stabilisée, il se fait oublier). Et se coltiner aussi les hésitations d’une boîte automatique qui s’emmêle les pinceaux lors des manœuvres à basse vitesse et qui réagit tardivement au Stop&Start, ce qui m’a valu certaines phases de conduite un peu déconcertantes en ville. Et puis, s’il y a de la place à l’arrière, les occupants devront courber un peu la nuque pour observer le paysage par les vitres latérales, l’arche de pavillon descendant assez bas, limitant de facto la hauteur des surfaces vitrées. Cela sent un peu le confinement.

Et donc ? Peugeot 408 1.2 Puretech 130 2023

Cette version de la Peugeot 408 1.2 Puretech 130 et boîte automatique a le mérite de continuer à proposer une alternative non électrifiée aux particuliers, aux familles qui n’ont que faire d’une électrique, pas les moyens ou simplement pas envie de dépenser 50.000 euros et plus pour la voiture du ménage. Ici, à environ 35.000 € en premier niveau de finition déjà correctement équipé, on a une voiture plus habitable et pratique qu’elle n’en a l’air. Et qui ne manque pas d’allure ni de prestance. Reste que ce moteur 3-cylindres turbo Puretech, avec sa courroie de distribution qui trempe dans l’huile moteur («mais qui a bien pu imaginer une solution comme ça?», me disait un ami, très versé dans la mécanique), ne jouit pas d’une excellente réputation en matière de fiabilité, malgré les efforts constants de Peugeot depuis plus de 10 ans pour l’améliorer et un changement de conception en 2022. Mais une fois qu’une réputation est établie, l’inertie pour la corriger est souvent pesante… C’est dommage, car pour tout le reste, cette 408 est véritablement agréable.