- Avis Rédaction /20
Si un jour un historien de l’automobile se met en tête de recenser toutes les séries spéciales dérivées de la petite Fiat 500 des temps modernes, dessinée par Frank Stephenson, on lui souhaite bien du courage. La tâche s’avère en effet au moins aussi complexe que de faire avaler une pizza à l’ananas à un vrai napolitain. Mais bon voilà, quand on a un ingrédient de base qui fonctionne, autant le décliner à toutes les sauces, non ?
En l’occurrence, celle-ci est du genre arrabiata. Car quand Fiat/Abarth se souvient de son riche passé en compétition et en rallye plus particulièrement, il remet à l’honneur sa vraie machine à gagner qu’était l’Abarth 131 Rally, victorieuse de 18 manches mondiales et de 3 titres en 77, 78 et 80. Mais 40 ans après la dernière course de cette légende, la donne a changé.
Chouette
Cet hommage rendu par la petite Fiat 500 devenue Abarth se présente donc comme une série… spéciale, produite à 695 exemplaires. Mécaniquement, elle n’a bien sûr rien à voir avec son aïeule. L’hommage se fait au travers d’une couleur spécifique Blu Rally et d’un toit noir Scorpion Black. Visuellement, on note aussi l’adoption d’un aileron arrière réglable de 0 à 60° via une petite clé Allen. Il parait que réglé au plus haut, il procure 42 kg d’appui aux alentours de 200 km/h et à plat, il soigne la finesse aéro. Oui, sans doute. On va les croire. Doutant un peu de l’intérêt réel, on dira juste que c’est sympa et que ça fait son effet.
Tout comme les belles jantes de 17’’ et la quadruple sortie d’échappement. Sous le minuscule capot, se cache le sempiternel 1.4 T-Jet en version 180 ch et 250 Nm, entraînant bien évidemment les roues avant, et accolé à une boîte manuelle… 5 rapports. Vu les ressources à mi-régime du 4-cylindres, ça suffit et ça prend moins de place. Avec l’aileron réglé au plus horizontal, la vitesse maxi atteint parait-il 225 km/h. Quelle que soit sa position, le 0-100 km/h est plié en 6,7 secondes. Mais ce n’est pas le plus important. Ce qui réjouit en l’occurrence c’est le caractère, la personnalité de cette teigne qui, si elle fait dans l’esbrouffe esthétique, se montre très compétente d’un point de vue dynamique.
Les amortisseurs Koni font un excellent boulot de maintien de caisse, les freins Brembo (avec des étriers fixes 4 pistons pour l’avant) se montrent puissants et endurants. Il faut dire qu’il n’ont pas une grosse masse à ralentir. La direction est précise, communicative et le train avant assure une excellente motricité. L’engin est vivant, plaisant, à des années-lumière de l’insipidité des SUV électriques chinois. Monter à bord est un plaisir sans cesse renouvelé, conduire ce scorpion, une joie devenue rare. Quel que soit le rythme adopté, l’Abarth étale sa cohérence : agile et pratique en ville (on n’a pas dit hyper confortable…), elle ne demande qu’à aborder une petite route de campagne déserte pour s’exprimer et distiller ce qui est devenu trop rare, un vrai plaisir de conduire.
Dommage
En bonne italienne qui se respecte (profitons-en vu la vitesse à laquelle les Français prennent le pouvoir chez Stellantis), cette Abarth n’est pas exempte de défauts. La position de conduite est à peu près celle que procure un tabouret de cuisine, des grincements de mobilier se font vite jour, les espaces de rangement sont inexistants ou presque, régler son siège demande d’être à l’arrêt tant les commandes sont inaccessibles,… Bref des détails qui agaceraient chez une Japonaise mais qui, ici, sont bizarrement pardonnés. Autre pierre d’achoppement, le prix. 34.090 euros, ça commence à faire cher la bombinette. Et si malgré tout, vous voulez craquer, bonne chance pour en configurer une sur le site officiel Stellantis/Abarth. Comme si la groupe ne souhaitait pas (ou plus ?) en vendre…
Et donc ?
Voilà un pot de yaourt au bifidus (très) actif. Vous cherchez un engin de caractère avant que cette espèce ne soit définitivement en extinction sur nos territoires en route vers le tout électrique, ce que sera d’ailleurs la toute prochaine (et première) Abarth 500 portant sur ce suffixe «e» ? N’hésitez pas plus longtemps. Certes, l’engin n’a rien de rationnel même s’il peut faire un parfait «daily», mais quel générateur de sourires. Et ça, avouez que dans le contexte actuel, c’est trop rare pour être souligné. Que puisse cette petite mamie faire de la résistance encore très longtemps !
Dans cet article : Abarth, Abarth 500
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!