- Avis Rédaction /20
Une semaine passée derrière le volant d’une Giulia Q4 Competizione nous rassure sur le fait qu’Alfa Romeo sait encore faire des voitures attachantes, dédiées au plaisir de conduire, sans s’encombrer d’autres considérations oiseuses, prétextes à du green washing de bas étage. Pourtant, elle ne présente rien de fondamentalement neuf, hormis un léger face lift touchant ses feux avant et arrière. Tout le reste est connu et en l’occurrence , l’appellation Competizione, fièrement évoquée sur les ailes avant, n’est rien d’autre qu’un niveau de finition. Mais à l’usage, quels peuvent bien donc être ses atouts et… ses faiblesses ?
J'ai aimé Alfa Romeo Giulia Q4 Competizione
Le look. La Giulia est pour moi l’une des dernières belles berlines sur le marché, à l’heure où une BMW Série 3 se poudre le nez qu’elle a gros d’une ligne faite d’arêtes multiples et complexes, la plupart du temps inutiles. C’est tarabiscoté, là où l’italienne joue la carte de la finesse, de la sobriété et de l’élégance. Les proportions sont harmonieuses, les flancs lisses, la ligne fluide. Rien à dire. Depuis qu’elle est apparue en 2015, la Giulia séduit le regard des esthètes.
Et l’intérieur, aussi. La Guilia n’a en effet pas encore cédé aux sirènes des écrans géants et du multimédia de gamer attardé. C’est beau, c’est simple, c’est fonctionnel. Pas hyper connecté ? Et alors ? On y est assis bien bas, avec une bonne position de conduite qui permet de faire corps avec la voiture, ce qui tombe bien pour une voiture à conduire. Dans cette version Q4 Competizione, elle reçoit les amortisseurs pilotés, la transmission intégrale, l’excellente boîte automatique ZF 8 rapports et le 4-cylindres 2.0 turbo de 280 ch. Tout cela lui confère un comportement plaisant mais rassurant, amusant mais sûr, avec en particulier un train avant qui encaisse sans se laisser embarquer dans du sous-virage assassin à la première sollicitation. La motricité est évidemment sans faille, les mouvements de caisse sont bien maîtrisés, le confort de roulage excellent malgré les Pirelli P Zero Runflat de 255/35 – 19. On se prend au jeu d’actionner les grandes palettes (fixes) de part et d’autre du volant pour une conduite plus engagée, faite de rétrogradages rapides, presque comme avec une boîte séquentielle.
En écrivant ceci, je me rends compte que cela devient très rare d’exprimer de telles notions liées au plaisir automobile dans un monde qui nous pousse vers une soi-disant autonomie de conduite (quelle horreur !) et une électrification galopante dont je ne dis pas qu’elle est sans intérêt mais qu’elle procure des sensations, disons… différentes. Rien que pour cela, cette Giulia devrait être citée en exemple.
Je n'ai pas aimé Alfa Romeo Giulia Q4 Competizione
Quitte à mettre le plaisir à l’avant-plan, peut-être cette Alfa Giulia Q4 Competizione aurait-elle pu pousser le bouchon encore un peu plus loin. Par exemple en soignant sa sonorité, qu’elle a, en l’état, très quelconque. Certes, on ne pas évoquer ici la musicalité intemporelle d’un V6 italien en voie d’extinction, mais pour la bande-son de son 4-cylindres, on pouvait néanmoins espérer une sonorité plus en phase avec son excellent comportement dynamique. En l’occurrence, c’est rauque et sans grande noblesse. Et c’est donc… dommage.
Par ailleurs, sa consommation a beaucoup de difficulté à rester dans une zone ne serait-ce qu’acceptable. Au terme de notre semaine d’essai, réalisé la plupart en mode « père de famille responsable », elle s’est en effet constamment cantonnée dans une fourchette comprise entre 9 et 9,5 l/100 km de moyenne, ce qui est élevé, même mis en rapport avec les 280 ch.
Mais surtout, Alfa Romeo n’y va pas avec le dos de la cuillère en matière de tarifs. Cette version Competizione se négocie à 64.750 €, auxquels il faut ajouter les 1250 € de cette couleur semi matte Grigio Moonlight Opaco et encore 1500 € pour le pack complet d’aides à la conduite. Un petit « V de calandre » en carbone ? 568 €. Des coques de rétros en carbone également ? 839 €. À titre de comparaison, une BMW 330i xDrive (pour comparer des transmissions intégrales) de 258 ch est à 53.300 €, soit 10.000 de moins. Et la même, en version propulsion est, cette fois, à environ 50.000 €. L’Alfa a certes beaucoup d’atouts objectifs. Mais un tel tarif devient dissuasif.
Donc Alfa Romeo Giulia Q4 Competizione
L’Alfa Romeo Giulia Q4 Competizione est une survivante au royaume des « belles voitures ». Mais ses qualités ne sont pas que plastiques. Sur la route, elle affiche en effet en tempérament enthousiasmant, jouissif pour qui ne se laisse pas subjuguer par les sirènes d’une conduite « presse boutons ». Un côté « old school » très attachant mais… qu’elle fait payer au prix fort. Plus de 64.000 € pour ce qui n’est somme toute qu’un niveau de finition, ça devient problématique, surtout au vu de ce que propose la concurrence. Une concurrence qui se raréfie, certes. Mais c’est un autre problème…
Dans cet article : Alfa Romeo, Alfa Romeo Giulia
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