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Essais blog / Qu'avons-nous pensé du Hyundai Staria 2.2 Diesel ?

Rédigé par Xavier Daffe le

Est-ce une navette spatiale ? Un aquarium géant ? Ou le dernier représentant d’un espèce quasi éteinte, celle des monovolumus familiae T-dieselex ? S’il est un peu de tout ça, le Staria est avant tout un engin sacrément intelligent. Pourquoi ?

Prix
NC
  • Avis Rédaction /20

Il fut un temps où les monovolumes familiaux faisaient la loi dans la sphère des véhicules familiaux pratiques, voire des navettes VIP, en mettant en avant des aspects rationnels, d’optimisation de l’espace intérieur, de volume et de capacités de charge n’imposant pas un tri des bagages à l’heure de prendre la route des vacances. Il s’agissait alors de voitures à vivre, conviviales à souhait. Et puis, pour une obscure raison, le darwinisme s’est appliqué au monde de l’automobile et cette espèce qui n’a pas su muter s’est vue balayer par une vague scélérate appelée SUV. Quasi du jour au lendemain, leurs constructeurs le sont abandonnés à leur triste sort pour investir à tout prix cette nouvelle vogue : adieu les Chrysler Voyager, Renault Espace, Citroën Picasso, Ford Galaxy, Seat Alhambra, VW Sharan,… L’évolution de l’espèce a aussi son lot de mystères. Mais aujourd’hui, Hyundai lance un mutant : un Staria venu de nulle part et qui reprend à son compte les bonnes recettes d’antan. Un bon gros (très gros !) monovolume tel qu’ont les appréciait encore à la charnière des XX et XXIe siècle.

J'ai aimé Hyundai Staria 2.2 Diesel

Avant tout, et même si c’est éminemment subjectif, j’aime la démarche de Hyundai qui marche à contre-courant et qui le fait avec style. Des Staria, on n’en croisera pas à tous les coins de rue et pourtant il n’a pas besoin de sa rareté pour se faire remarquer. Sa ligne excentrique lui suffit. Avec en particulier cette face avant qui semble dénuée de phares et cette ceinture de caisse qui évolue très bas, dégageant une énorme visibilité et une ambiance lumineuse réjouissante. Cette mode des grandes surfaces vitrées avait déjà été lancée par… le Fiat Multipla dont la            laideur supposée en fait paradoxalement aujourd’hui un objet quasi culte de la pop-culture. Outre ses bienfaits sur la qualité de vie à bord, cette générosité des surfaces vitrées allège aussi un peu visuellement le profil d’un engin qui atteint quand même 5,25 m de long (soit 8 cm de plus qu’un Multivan à empattement long).

J’ai pu disposer pendant quelques jours d’une version 9 places (3 rangées de 3), dont le dossier du siège central avant peut se rabattre vers l’avant pour devenir accoudoir central et rangement fourre-tout très pratique. Les deux rangées arrière (non escamotables, c’est dommage) coulissent généreusement et, même reculées à fond, dégageant alors un énorme espace aux genoux pour tous les occupants, elles ménagent encore un volume de coffre pour le moins généreux.

La position de conduite est excellente et les commandes principales, dont celles de la boîte automatique 8 rapports, sont à portée de main. Bien sûr, à la conduite, il faut tenir compte du gabarit et de la démultiplication de la direction qui impose de mouliner du volant. Mais sur un engin de ce gabarit, une direction trop directe n’aurait évidemment pas été souhaitable. Le plein fait (75 litres de Diesel), c’est parti pour près de 900 km d’autonomie, ce qui pourra se faire presque d’une traite (n’étaient les pauses pipi), tant le confort global encourage les longues heures au volant. Pour ma part, un retour du Jura suisse se sera ainsi fait d’une seule traite. Un vrai voyageur au long cours, ce Staria ! À l’aube de l’avènement de la voiture électrique, voilà qui est réjouissant et un tout petit peu anachronique !

Essai blog - Hyundai Staria 2.2 Diesel - Moniteur Automobile

Je n'ai pas aimé Hyundai Staria 2.2 Diesel

Il a la «bip-bipitte» aigue ce Staria : pour un oui ou pour un non, une sonnerie, un bip-bip, retentit quelque part, notamment en provenance de l’alerte de franchissement de ligne vraiment stupide et impossible à déconnecter en permanence car elle se réarme par défaut à chaque nouveau démarrage. Il faut à chaque fois retourner dans les menus pour la couper. Agaçant !

Tant qu’on est dans les détails agaçants, il faut mentionner la difficulté de masquer les bagages de la vue des badauds en l’absence d’un cache-bagages digne de ce nom et de vitres teintées sur notre exemplaire d’essai.

Il faut signaler aussi que, sans doute victime de son gabarit et de sa masse (2,3 tonnes !), le Staria (qui n’existe qu’en 2.2 Diesel de 177 ch et 430 Nm) consomme à la carte et son appétit varie grandement en fonction des circonstances. Sur un long trajet autoroutier à vitesse constante de 120-130 km/h, chargé de 5 personnes et des bagages pour 5 jours de trek en autonomie dans le coffre, il n’a certes demandé que 7,5 l/100 km. Mais dès l’autoroute quittée, sur les petites départementales sinueuses et le relief s’accentuant, la conso est vite grimpée à 11 l/100 km. Bref : sa consommation est très sensible au style de conduite et son autonomie réelle pourra donc varier dans de grandes proportions. Et puis avec ses rejets de CO2 (222 g/km), il est victime de la rage taxatoire, pour une fois plus virulente en Flandre qu’en Wallonie ou à Bruxelles. Et pour l’heure, pas de version hybride à l’horizon...

Essai blog - Hyundai Staria 2.2 Diesel - Moniteur Automobile

Donc Hyundai Staria 2.2 Diesel

Vu leurs indéniables qualités d’agrément de vie à bord, on se demande encore comment et pourquoi les monospaces d’hier se sont effacés au profit de SUV moins pratiques à l’usage, moins rationnels dans leur exploitation de leur volume intérieur. C’est ce qu’illustre à merveille ce Staria 177 ch, certes très généreusement dotés en volume exploitable, mais qui utilise ce potentiel à bon escient. L’intelligence de sa conception intérieure, voir son style si particulier, le pose en concurrence directe d’un Volkswagen Multivan, génération T7. Mais en version 9 places tout équipée quasiment de série, il s’affiche à 47.000 €. Un Multivan, qui n’existe pas en 9 places il faut le rappeler, fait débuter son offre en Diesel 150 ch à plus de 53.000 € et près de 55.000 € pour la version longue de base. Soit une différence de quelque 8000 € à gabarit similaire. Et donc, personnellement, je salue l’initiative de Hyundai d’oser un engin comme celui-là dans un monde qui a tourné dos à cette catégorie. Comme quoi, il peut parfois se montrer intelligent d’endosser le rôle de rebelle dans un monde de moutons. On peut ne pas aimer son style particulier, certes. Mais on se doit de saluer l’initiative de vouloir proposer quelque chose de différent dans un monde automobile tendant de plus en plus vers l’uniformité visuelle…

Photos : Jonathan Godin

 

Dans cet article : Hyundai, Hyundai Staria

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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