- Avis Rédaction /20
C’est durant l’été 2022 que la Renault Austral E-Tech Hybrid a remplacé la sage Kadjar avec un style clairement plus contemporain, moins consensuel (pour ne pas dire lisse) que le prédécesseur. Une belle évolution esthétique qui se doublait d’un nouvel intérieur, affichant une qualité perçue de meilleur niveau et une connectivité reposant sur le biotope Google qui marquait une vraie rupture. Depuis, cet univers OpenR Link s’est répandu à la Mégane, à l’Espace et au récent Scénic. Aujourd’hui, l’Austral est disponible en version d'accès avec un petit moteur micro-hybridé de 160 ch et avec ce que Renault appelle l’« E-Tech Full Hybrid ». Contrairement, à ce que l’on pourrait penser, ne désigne pas un hybride rechargeable (PHEV), mais un hybride simple, autorechargeable, qui développe en l’occurrence 200 ch et 205 Nm.
J'ai aimé Renault Austral E-Tech Full Hybrid 200
Le système hybride Renault est assez complexe et je ne vais pas revenir ici sur ses détails de fonctionnement. Mais disons simplement que le moteur à essence est secondé par un moteur électrique, lui-même alimenté par une petite batterie de 2 kWh et par un autre qui sert d’alterno-démarreur. Logiquement, cette petite batterie ne permet pas d’évoluer sur de longues distances en mode électrique. Tout au plus quelques centaines de mètres lors d’un démarrage, voire 1 ou 2 km dans le meilleur des cas, pour soulager le thermique. Mais ça fonctionne et surtout ça ne triche pas. La consommation réelle d’un hybride rechargeable dépend très fort de la fréquence des recharges de sa grosse batterie. Rien de tout cela ici, la petite batterie se recharge en roulant ou grâce à un petit coup de boost du moteur thermique quand c’est nécessaire. Et cela fonctionne. L’électrique donne un coup de pouce au thermique à certains moments ? L’inverse est vrai aussi dans d’autres circonstances. C’est ce qu’on appelle une intégration réussie.
Au total : 200 ch, mais surtout une réponse quasi immédiate à la pression de l’accélérateur, avec à la clé un dynamisme certain, un châssis confortable et maniable, en tout cas avec l’option 4Control (roues arrière directrices : 1.500 €) et une consommation stabilisée au terme de la semaine d’essai à environ 6,5 l/100 km sans forcément faire très attention. Un bilan confort/comportement routier/dynamisme/consommation très favorable donc. Rehaussé par une position de conduite parfaite, des excellents sièges, un système audio Harman Kardon (950 €) de très bonne qualité et une modularité qui bénéficie d’une banquette coulissante.
Cette version haut de gamme Iconic Esprit Alpine se double en outre de sièges spécifiques au maintien accru et d’un généreux revêtement en Alcantara, y compris sur le tableau de bord, qui rehausse grandement l’impression de qualité. Bref, configurée de cette manière, l’Austral fait de son habitacle un véritable cocon dans lequel on prend place avec plaisir. Il y a des voitures accueillantes, d’autres repoussantes, que je suis content de rendre après une semaine. Cette Renault fait clairement partie de la première catégorie.
Je n'ai pas aimé Renault Austral E-Tech Full Hybrid 200
Fluide quand on roule, le système hybride Renault manque un peu de réactivité lors des phases de passages rapprochés marche avant/marche arrière. Ce qui peut causer quelques soucis lors des manœuvres en milieu étroit. On croit avoir enclenché la marche arrière, on accélère et la voiture part… en avant. Gênant. Il faut donc toujours s’assurer que l’indication adéquate (R-N-D) soit bien affichée au tableau de bord. Et puis, en matière d’ergonomie, est-ce bien judicieux d’avoir positionné ces trois modules de commandes à la droite du volant : commande de boîte, commandes audio, commandes des essuie-glaces ? La confusion n’est jamais loin. C’est sans doute un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire… qu’on s’y habitue. Il n’est donc pas rédhibitoire. Et à lui seul, il ne m’empêcherait pas d’envisager l’achat.
Encore faut-il pouvoir le financer. Car le prix de base de cette version haut de gamme « Iconic Esprit Alpine » atteint 44.800 euros. Ajoutez-y les quelques options présentes et la facture monte à 52.600 € pour un engin quasiment «foul opcheuunn». Ça fait beaucoup pour un particulier. Certes, une version de base Evolution E-Tech Full Hybrid 200 se négocie à 36.800 €. Mais sur le secteur fleet, le modèle n’est pas éligible ou en tout cas peu intéressant fiscalement. En voiture de société, le nouveau Renault Scénic E-Tech 100 % électrique tourne, lui, dans la même gamme de prix : de 39.950 à 51.450 € pour des prestations dynamiques fort proches de celles de l’Austral. C’est ce dernier qui est cher, ou c’est l’électrique qui se démocratise ? Allez, tout espoir n’est pas perdu.
Donc Renault Austral E-Tech Full Hybrid 200
Cela fait quelque temps que Renault soigne le design de ses modèles, la qualité perçue, la finition sans pour autant le faire payer cher. Au moment du choix, une Renault Austral ne figurera peut-être pas en tête de liste du vote du client lambda. Il y a un gros travail de persuasion pour faire savoir que les temps changent. Aujourd’hui, Renault commence pourtant à avoir une gamme « qui tient la route ». Et cela commence à se ressentir dans ses chiffres. Cette Austral n’est plus une nouveauté au sens où on l’entend habituellement, mais la prendre à l’essai « à froid » confirme nos bonnes impressions du début. Il est ce SUV familial convaincant et agréable à l’usage. Cela va faire hurler les haters des réseaux sociaux qui, pour la plupart, ne se sont jamais assis dans une Renault contemporaine. Mais, tant pis, je maintiens mes propos. J’ai passé une bonne semaine au volant de cette Austral.
N.B. : Vu la très «bonne» météo belge pendant notre semaine d’essai, nous n’avons pas d’autre choix que de l’illustrer avec les photos de presse d’une version Esprit Alpine à la couleur identique que la «notre».
Dans cet article : Renault, Renault Austral
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