- Avis Rédaction /20
La Corolla, c’est affaire qui roule chez Toyota au travers de 50 millions d’unités vendues en 55 ans de carrière. Mais au long de ce plus d’un demi-siècle d’existence, elle n’avait jamais eu droit à cette déclinaison qui fait aujourd’hui fureur et sans laquelle, point de salut semble-t-il : un SUV. Ou plutôt un crossover en l’occurrence même s’il faut admettre qu’on s’y perd un peu. Qu’est-ce qui, en effet, aujourd’hui, différencie un SUV d’un crossover ? Je laisse des docteurs ès marketing et les discussions de comptoirs sur Facebook disserter sur la question. Elle ne m’intéresse pas. Toujours est-il qu’après avoir rehaussé sa Yaris pour en faire une Cross, Toyota se penche maintenant sur le cas de la Corolla. Qui en profite pour adopter une nouvelle génération de chaîne hybride. L’occasion de faire le point sur deux nouveautés en une… et de découvrir ce « SUV » supplémentaire dans une gamme qui s’étale de l’Aygo (X) au Land Cruiser, sans oublier ce méconnu qu’est le Highlander.
J'ai aimé Toyota Corolla Cross
Difficile de reconnaître une Corolla dans les traits de cette version Cross. Et si c’est un peu dommage vu que le berline affiche désormais une vraie personnalité visuelle qui la distingue de la masse, il faut admettre que cette version SUV est assez équilibrée et ne surjoue pas les faux aventuriers. A 4,46 m, soit 4 cm de moins qu’un Citroën C5 Aircross à titre d’exemple, elle reste d’un gabarit raisonnable vu qu’elle est 19 cm plus courte qu’une Corolla Touring Sports (break). Cette compacité est agréable en ville et ne grève en rien l’habitabilité, qui reste acceptable pour 4 adultes, en particulier parce qu’il est possible de glisser les pieds sous les sièges avant et d’incliner (légèrement) le dossier de la banquette (fractionné 40/60) pour gagner un peu en garde au toit, déjà généreuse à la base. Et cet espace habitable est facile d’accès grâce aux portes qui s’ouvrent généreusement et à la hauteur d’assise qui n’impose pas de se laisser «tomber» sur le siège. Au quotidien, c’est appréciable.
J’ai pu rouler quelques jours avec la version 2 litres hybride 4WD dont on sait que, depuis le début de cette année, elle a fait l’objet d’évolutions (dont la boîte-point plus légère de 15%, batterie plus compacte mais à la puissance supérieure parmi d’autres choses…) portant sa puissance systémique à désormais 197 ch, résultat d’un moteur thermique de 152 ch et de deux moteurs électriques (un par essieu dans le cas de cette version 4x4) de 111 ch à l’avant et 41 à l’arrière. Mais le travail le plus appréciable reste celui sur l’atténuation de l’effet «moulin à café», si désagréable quand le régime du moteur ne correspond pas avec la vitesse effective de la voiture. C’est un effet que l’on rencontre traditionnellement sur les boîtes CVT et sur ce système à train planétaire cher à Toyota depuis la nuit de temps. Je n’ai pas dit qu’il avait disparu : il est atténué. Mais suffisamment pour rehausser l’agrément de conduite au quotidien, qui devient en l’occurrence bien réel. Bonne position de conduite, commandes bien disposées, espaces de rangements en suffisance, bonne visibilité périphérique, système d’infodivertissement (qui garde des boutons physiques, c’est bien vu !), performant et agréable,… Tout est réuni pour faire de se SUV un engin aussi à l’aise sur la route/autoroute, qu’en centre urbain ou sa maniabilité et sa vivacité (merci l’électrique) font merveille. Tout cela pour une consommation qui a constamment oscillé entre 6 et 6,5 l/100 km. Un Diesel aurait certainement fait mieux. Mais c’est un autre débat.
Je n'ai pas aimé Toyota Corolla Cross
Bien sûr cette compacité se paie quelque part et en l’occurrence, c’est au niveau du volume de coffre : 433 l (1337 banquette rabattue) c’est nettement moins que le break Corolla, qui frôle les 600 l. Mais au moins il est de forme pratique et il faut admettre qu’au quotidien, c’est suffisant. Regrettons toutefois que le banquette ne coulisse pas, ce qui aurait permis de moduler l’espace arrière en fonction des besoins et que dossier rabattu, il n'est pas possible d’obtenir un plancher plat : il faudra se coltiner une marche d’une quinzaine de cm de haut, pas vraiment pratique au moment de charger des objets encombrants. Et tant qu’on en est aux griefs, il faut signaler cet accoudoir central trop en arrière et non coulissant, sur lequel on peut à peine poser le coude. Quasi inutile donc. Et bizarre sachant que de la Corolla il coulisse vers l’avant. Ah oui, j’allais presque oublier le point qui fâche : Toyota a mis à notre disposition la version 2.0 Hybrid 4WD Premium qui s’affiche à… 47.670 €! Bien sûr, à ce prix-là, tout est compris ou presque, mais quand même : ça n’en fait pas une familiale accessible au plus grand nombre. Surtout dans le contexte actuel. Ceux qui, pour une raison ou pour une autre, doivent impérativement cocher la case «4x4» pourront y avoir accès pour 43.460 € (en version Style). Le premier prix en 2.0 2WD (traction) étant fixé à 39.280 €. Et en Wallonie ou à Bruxelles, il faudra ajouter 1.239 € de taxes de mise en circulation (à cause des 112 kW du moteur thermique), contre… 171,69 € euros (122 g/km de CO2) en Flandre. Cherchez l’erreur ! Certes, il existe une Corolla Cross 2.0 Hybrid qui commence à 37.880 euros 2WD en version Dynamic un peu dépouillée (mais pas nue). Mais si cette version 2.0 est agréable par sa puissance et ses ressources, gageons que la version 1.8 serait la plus cohérente dans une optique familiale, elle dont le prix débute à 37.880 €. Et moins exigeante sur le plan fiscal puisque sa TMC à Bruxelles et en Wallonie chute à… 123 € tandis ( !) qu’en Flandre, elle baisse à 112,7 € !
Donc Toyota Corolla Cross
La Corolla Cross n’est pas une voiture passion, émotionnelle ou «aspirationnelle» comme disent les «marketeux». Mais elle n’est pas une voiture ennuyeuse pour autant. Cela n’a jamais été une corvée d’en prendre le volant tout simplement parce qu’on saute dedans comme on saute dans un vieux jean confortable : sans se poser de questions. Agréable à vivre au quotidien, pratique en dépit d’un coffre au volume limité et à la modularité discutable, maniable, agile et vive, on y trouve vite ses marques et elle se révèle au fil des jours une compagne très agréable. Jusqu’au moment où on regarde son prix. Et là, on se dit on se dit que la version 1.8 est peut-être à envisager, sauf par ceux qui ont impérativement besoin d’une transmission intégrale. Pour largement compenser la perte de dynamisme par une homogénéité sans doute supérieure et un prix… inférieur. Reste enfin l’argument des 10 ans de garantie (ou 200.000 km), accompagné de 10 ans d’assistance routière, pour rassurer les sceptiques. S’il en restait…
Dans cet article : Toyota, Toyota Corolla cross
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