Concept
Aussi compétente soit-elle et intelligemment conçue par ses ingénieurs, une voiture, quel que soit l'usage, ne sera rien si celui derrière le volant est incapable d’exploiter ses qualités de départ. Si autrefois, un Defender pouvait partir du jour au lendemain pour un tour du monde, il fallait aussi que le conducteur fasse preuve de quelques compétences en conduite tout terrain, ne serait-ce que pour sélectionner à bon escient les gammes courtes, sonder la profondeur d’un gué, bloquer manuellement les différentiels, savoir comment aborder une pente boueuse, se sortir d’ornières sableuses… Il fallait jongler avec les leviers et conduire avec sa tête.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas avec cette génération 2021 du Defender. Grâce à une électronique embarquée faisant fonctionner de manière très cohérente toutes les fonctions liées à un usage off-road, s’aventurer hors des sentiers battus revient maintenant à une conduite presse-boutons. Et encore; dans la plupart des cas, il suffira de laisser faire pour se sortir de la majorité des situations. Cela dit, il y a gros à parier que la plupart des acheteurs de Defender ne sortiront jamais des sentiers battus, raison pour laquelle sans doute ses concepteurs ont aussi travaillé sur le confort au quotidien, adieu les essieux rigides, place à des McPherson pour l’avant et à du multibras pour l’arrière et même, dans le cas de cette version longue «110», à une suspension pneumatique.
S’il faut bien reconnaître que conduire un ancien Def’ sur l’autoroute relevait de la punition, ce n’est plus le cas cette fois et il peut dès lors parfaitement s’envisager comme véhicule de tous les jours (n’était-ce toutefois sa longueur de 5 m !), car nettement plus convaincant qu’un Wrangler par exemple, qui n’arrive pas à se départir de son côté «louvoyant». Voilà dorénavant le Def ‘en alternative tout à fait convaincante à un Discovery, d’autant qu’il est lui aussi disponible en version 7 places.
Comportement
Moins dynamique certes qu’un Q7, X5 ou GLE, mais tellement plus attachant et cohérent, sachant de toute façon que parler de SUV dynamique relève de l’oxymore, le Defender se montre plus polyvalent, apte comme personne au tout terrain et désormais agréable sur la route. Nous l’avons pris avec le moteur Diesel (à technologie microhybride 48V) de 3 litres et 250 ch. Mais surtout de 600 Nm, donnée plus pertinente en l’occurrence. Associé à la boite automatique 8 rapports, ce bloc se montre tout à fait à la hauteur des 2,4 tonnes de l’engin, capable de tracter jusqu’à 3,5 tonnes et de vous emmener au sommet de la montagne de vos rêves d’escapade, ce dont sont incapables les gros SUV teutons.
Direction précise (quelle évolution !), roulis maîtrisé, suspension efficace, niveau sonore contenu, tout concourt à le rendre à l’aise sur la route, même si dans les parties les plus sinueuses, le poids se ressentira malgré tout. En tout terrain, on s’amuse par exemple de la fonction ClearSight Ground View qui permet de «voir» sous le capot moteur ce qui se présente devant les roues ou du Wade Sensing qui permet, via des capteurs dans les rétros extérieurs, de sonder la profondeur d’eau lors des passages à gué. Avec cette suspension pneumatique, le Def’ est capable de passer dans 90 cm, 85 cm avec la suspension mécanique.
Verdict
Certes, nous ne l’avons pas essayé façon Camel Trophy, mais ce Land semble absorber avec une telle facilité toutes les difficultés que sa progression paraît inarrêtable. Après, il faut se demander ce qui se passera en cas de bug électronique en plein désert ou au milieu d’une toundra inhospitalière. Car si son prédécesseur se réparait avec une clé de 13 et un tournevis cruciforme, ce ne sera plus le cas cette fois.
Mais franchement combien de ses acheteurs le pousseront à ce point dans ses retranchements? Car à 71.400 € pour cette version longue 110 en finition SE (65.700 € pour la version courte 90) il ne se met pas à la disposition du plus grand nombre et on a donc plus de chances d’en croiser avenue Louise ou place M’as-Tu-Vu que dans les ornières boueuses du fin fond d’une sombre forêt inconnue…
- Désormais utilisable au quotidien (confort)
- Capacités 4x4 préservées
- Qualité perçue, ligne réussie
- Encombrement de la version 110 (5 m !)
- Fiabilité électronique en tout terrain sévère ?
- Prix de base dissuasif
Dans cet article : Land Rover, Land Rover Defender
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