Premier essai / Ford Focus

Le concept

La Focus reçoit donc un restylage de milieu de carrière qui, disons le tout de go, est assez profond, même si les fondamentaux restent les mêmes. Bien que légèrement renforcée au niveau des ancrages de suspension, la plate-forme n'a pas changée et elle détermine toujours trois carrosseries, berline à hayon (4,36 m), break Clipper (4,56 m) et, sur certains marchés seulement la berline 4 portes. Côté esthétique, faces avant et arrière ont été retravaillées afin de conférer au modèle l'air de famille de la dernière Fiesta ou de l'imminente Mondeo. À noter que les deux C-Max (court et long) subissent la même remise à jour.

Ce qui change

Le restylage subit par la Focus amène des avancées dans bien des domaines dont le confort qui s'améliore ici significativement du fait de l'emploi de beaucoup plus d'éléments insonorisants notamment pour les passage de roue et le compartiment moteur. La suspension a été revue dans la même optique avec de nouvelles liaisons élastocinématiques, des flexibilités de ressorts plus douces et des tarages d'amortisseur revus à la baisse. Sans doute pour compenser cet assouplissement, Ford a en revanche accru le centrage de la direction et donc sa réponse, mais dans le même temps, ils ont aussi réduit la montée en effort de celui-ci. Nous y reviendrons.

Côté moteurs, le chamboulement est important. Ou va l'être dans les prochains moins car il faut s'attendre au remplacement du 1.6 TDCI (qui continue pour l'heure sa carrière, 95 ou 115 ch) par le 1.5 TDCi (Euro 6 ici) déjà vu dans la Fiesta et qui sera décliné dans des puissances allant de 95 à 120 ch. Pour l'heure, il n'est disponible que dans sa déclinaison écologique Econetic (105 ch) qui revendique 88 g/km. En essence, c'est un 1.5 Ecoboost qui fait son entrée - il vient épauler l'excellent 1.0 ltre de 100 et 125 ch - et remplace le 1.6 Ecoboost (dont il est dérivé en partie) avec deux niveaux de puissance : 150 et 182 ch.

Enfin, la Focus évolue aussi au chapitre de la sécurité avec un nouvel ESP désormais doté d'un système de contrôle transitionnel sensé améliorer la stabilité en cas de dérapage dans les phases transitoires (les situations d'évitement par exemple). Le système de parking automatisé fonctionne désormais aussi pour les manœuvres dites « en épis » (c'est-à-dire perpendiculaires à la route) et il est doté d'une alerte signalant les véhicules en approches (et invisibles pour le conducteur, rear traffic alert).

Comment ça roule ?

Qu'on se rassure : la Focus reste une moyenne à conduire, un fait qui se vérifie autant à bord des versions Diesel que des essence. Très bien équilibrée, la voiture allie précision et agrément, même si sur ce dernier aspect, elle s'est assagie par rapport à sa devancière car l'amortissement détaré laisse parfois transpirer l'un ou l'autre mouvement de caisse en conduite musclée sur les chaussées déformées. Même constat pour la direction : elle manque quelque peu de montée en effort, une caractéristique plus perceptible encore à bord des versions Ecoboost, moins chargées en poids sur l'avant.

Là où le modèle marque de gros progrès en revanche, c'est pour le confort. Car si la suspension se montre plus douce, l'insonorisation n'a quant à elle plus rien à voir avec ce que l'on connaissait précédemment. Voilà du bon travail, sachant de surcroît que le 1.0 Ecoboost n'a rien perdu de sa verve et de sa bonne volonté. Le 2.0 TDCi reste quant à lui très généreux. Il affiche 150 ch et a subi quelques modifications pour satisfaire aux normes Euro 6.

Budget/Équipement

Critiqué pour l'ergonomie de la planche de bord, Ford lance une toute nouvelle interface embarquée baptisée SYNC 2. Outre les fonctions de navigation, de connexion téléphonique et de radio, celle-ci offre également une fonction de pilotage des MP3 (stockés sur clé USB ou sur un appareil Bluetooth) ainsi qu'une borne internet qui permet de générer un point WiFi à l'attention de tous les passagers. Voilà qui est complet et, surtout, bien plus pratique qu'auparavant grâce à un écran qui est aujourd'hui tactile. Seul bémol : le foisonnement d'informations (notamment pour la navigation) qui nuit à la lisibilité et donc à la facilité d'utilisation. Le mieux est parfois aussi l'ennemi du bien.

Les concurrentes

Les tarifs restent globalement stationnaires, ce qui signifie qu'on a toujours affaire à l'une des meilleures offres du marché. On s'en félicite d'autant plus que les prix des options ou packs d'options reste raisonnables. On en compte évidemment plus les concurrentes dans le segment. Parmi les grandes rivales de la Focus, il faut évidemment citer la Volkswagen Golf, mais aussi la Peugeot 308, l'Opel Astra et la Renault Mégane. Le cœur de l'offre (et des achats) est là et la Focus pourrait bien prendre l'avantage en matière de prix, surtout face à la Golf et la 308, sensiblement plus chères.

Notre verdict

Le remise à jour de la Focus amène beaucoup de bon : des équipements à foison, une nouvelle interface ultracomplète à la manipulation bien plus aisée et des mécaniques plus performantes et plus sobres répondant toutes à la norme Euro 6 (sauf le 1.6 TDCi dont les mois sont comptés). La voilà repartie pour un tour, même si les puristes trouveront qu'elle a quelque peu perdu sur le strict aspect des sensations de conduite. Mais comme le confort en sort gagnant...

Fiche technique
(2.0 TDCi 150 Stop&Start)
Moteur : 4 en ligne, 1997 cm3
Puissance : 150 ch/110 kW à 3750000 tr/min
Couple : 370 Nm à 2000 tr/min
0-100 km/h : 9,0 s
Vitesse maxi : 210 km/h
Consommation mixte : 4,0 l/100 km
Rejets de CO2 : 105 g/km
Prix de base de la version essayée : 25.500 €
Prix de base du modèle : 16.100 € (5 portes 1.6 TI-VCT)