Manifestement, l’idée d’une taxe kilométrique pour les automobiles qui entrent dans Bruxelles n’a pas fini de faire couler de l’encre. Ce matin, d’Elke Van den Brandt la nouvelle ministre bruxelloise (Groen) de la Mobilité indiquait dans une interview parue dans L’Écho que Bruxelles « n’a pas le luxe d’attendre » la taxe kilométrique. Pour elle, l’accès à la capitale en voiture sera donc soumis à une taxe dont le prix dépendra de l’heure et du type de véhicule. Dans ses plans, cette mesure devait être mise en place d’ici 5 ans.
Temporisation
Mais c’est déjà la cacophonie. En effet, le ministre bruxellois Sven Gatz (Open VLD) juge que les déclarations de la nouvelle ministre sont prématurées. Il indique que « il est écrit dans l’accord de gouvernement que la Région bruxelloise se concertera, dans le cadre du Plan national Climat, avec les Régions wallonne et flamande sur un prélèvement kilométrique intelligent à Bruxelles. Tant que les gouvernements wallon et flamand ne sont pas formés et tant que cette concertation n’a pas eu lieu, toute déclaration sur ce point de membres du gouvernement bruxellois est prématurée ». Bref, pour lui, pas question donc d’agir en solo, indépendamment des autres régions.
Entre les deux
Tout est manifestement question d’interprétation des textes. Car dans l’accord de gouvernement, c’est la notion de « souhait » qui est exprimée pour un potentiel accord de coopération. Dès lors, du côté du cabinet d’Elke Van den Brandt, on estime que si la concertation n’aboutit pas, il faudra avancer, et ce avant 2024.
Le MR aussi
L'Open-VLD n'est pas le seul parti à contester les propos de la nouvelle ministre. En effet, du côté du MR, on se dit favorable à une refonte de la taxation automobile. L'idée des libéraux est d'instaurer un bonus fiscal progressif basé sur l'évaluation de l’« ecoscore », un outil interrégionnal qui prend en considération de nombreux paramètres écologiques des automobiles. Mais il n’est pas question pour les libéraux d’instaurer une taxe supplémentaire. « Par ailleurs, Bruxelles n’est pas une île qui vit indépendamment des deux autres Régions tandis qu'il faut avoir une vision plus large des enjeux bruxellois et réfléchir aux implications d’une telle taxe kilométrique qui serait prise sans un accord avec la Flandre et la Wallonie. Le risque d’une surenchère de taxe, instaurée par les deux autres Régions, pénaliserait l’attractivité économique de Bruxelles et coûterait cher au portefeuille des automobilistes bruxellois… sans résoudre les problèmes de mobilité ! » ont expliqué les députés Françoise Schepmans et Vincent De Wolf.
Défi et le cdH
De son côté, DeFi n'a pas manqué de réagir non plus, qualifiant la sortie de la ministre de « tempête dans un verre d'eau ». La position du cdH est en revanche plus radicale. Le député bruxellois en charge de la mobilité, Christophe De Beukelaer (cdH) a qualifié les propos de « ahurissants », ajoutant que « c’est le flou et la cacophonie complète au gouvernement bruxellois. Un sujet aussi fondamental se passerait bien d’une communication politicienne de rentrée ». Quoi qu'il en soit, la mobilité suscite les plus vifs débats dès la mise en place de cette nouvelle législature. Et il y a fort à parier que ça ne fait que commencer.
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