Comme vous le lirez par ailleurs dans ce numéro, les marques chinoises se sont lancées depuis le début de cette année dans une conquête de l’Ouest sans précédent. Certes, des tentatives attendrissantes de lancement de modèles chinois en Europe avaient déjà eu lieu il y a 10 ou 15 ans (BYD, Brilliance…), mais cette percée trop hâtive s’était fracassée sur le mur des normes et des crash-tests occidentaux, et les Chinois de s’en retourner, la queue entre les jambes, vexés dans leur amour-propre, vers chez eux pour s’occuper de leur marché intérieur. Les quolibets arrogants d’alors masquaient le véritable péril qui allait pourtant doucement naître à l’Est, car un Chinois vexé est un Chinois qui ne rit plus. Et aujourd’hui, 10 ou 15 ans plus tard, que constate-t-on? Que la Chine est devenue un eldorado pour des jeunes start-ups puissantes, riches en capitaux et en savoir-faire, et qui, en très peu de temps, ont créé de toutes pièces des marques, voire des empires (Geely…) et des gammes de modèles électriques ou électrifiés de plus en plus menaçants, d’autant qu’ils commencent à être commercialisés par des réseaux officiels, encore certes souvent embryonnaires, mais dont le potentiel de développement paraît immense. Notre dossier «Le Grand Tournoi» voit en l’occurrence s’affronter, au travers de 4 matches, des modèles européens classiques et des modèles chinois commercialisés officiellement chez nous. De cette issue que vous découvrirez dans ce numéro, on peut tirer deux grands enseignements. D’une part, les constructeurs européens gardent pour l’instant l’avantage au décompte des points, preuve d’un savoir-faire bien établi et patiemment construit depuis des décennies. Mais d’autre part, l’offre chinoise n’a aujourd’hui plus rien des modèles ridicules d’antan, pâles et dangereuses copies de modèles occidentaux, et leurs produits progressent à un rythme si effréné qu’il impressionnerait Henri Ford lui-même. La victoire européenne doit donc être vue comme celle à un instant «T», comme une photo de l’état de la situation aujourd’hui. Mais, au rythme où ça va, qu’en serait-il si on rejouait le match dans 5 ans? Car cette toute jeune industrie automobile chinoise a les dents longues et les moyens de ses ambitions. Soyons clair: je ne m’en réjouis pas, je dresse un constat et tire la sonnette d’alarme. Mais ceci ne m’empêchera pas de vous souhaiter d’excellentes vacances, moins… confinées que celles de l’an passé. Et je vous donne rendez-vous dès le 28 juillet pour le prochain Moniteur Automobile avec plein d’essais (sans Chinoises, cette fois) et de passion dedans. À très vite!
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