Loin de moi l’idée ici de vous raconter mes vacances comme vont sans doute demander de le faire institutrices et instituteurs à leurs élèves à l’occasion de cette rentrée scolaire. Mais quand même; on dit des voyages qu’ils ouvrent des horizons et des fenêtres sur le monde. Cet été, j’ai ainsi pas mal sillonné la Slovénie, en voiture, mais aussi à pied lors d’un trek de sept jours en montagne autour du Triglav, point culminant du pays. Une découverte. Des routes, principales comme secondaires, en état impeccable, des pistes cyclables diablement bien conçues, car physiquement séparées des routes empruntées par le trafic motorisé et donc totalement sécurisées. Une propreté de tous les instants sur la voie publique. Des services de navettes modernes, confortables et souvent gratuites. Des refuges de montagne neufs, pimpants, à l’architecture s’intégrant parfaitement dans le paysage. Des gens charmants, souriants. Des jardinets entretenus, des maisons proprettes, une nature préservée, une gestion raisonnée d’un tourisme naissant. Un décor de carte postale. Ou de train Märklin, c’est selon. Depuis notre petite Belgique fatiguée, on est parfois tenté de considérer avec condescendance ces pays de l’ex-bloc de l’Est comme faisant partie d’une autre époque. Celle d’un communisme ex-yougoslave en l’occurrence, éclaté depuis longtemps.
Depuis notre petite Belgique fatiguée, on est parfois tenté de considérer avec condescendance ces pays de l’ex-bloc de l’est…
Et on est aussi parfois tenté de donner des leçons. Or, on en aurait beaucoup au contraire à recevoir sur la manière de gérer un pays et les deniers publics. Quel décalage! Aujourd’hui, le pays décrépi, c’est le nôtre qui s’enfonce dans un marigot communautaire et budgétaire dont on ne voit pas le bout. Dont l’état des infrastructures à bout de souffle n’a plus rien à envier à celui des pays de la pire période soviétique. En Hollande, je me suis fait arrêter par la police pour… n’avoir pas mis mon clignotant en sortant d’un rond-point. Carte d’identité, permis de conduire, documents du véhicule demandés sur un ton très affable, poli, souriant et courtois par une policière, grande blonde au charme fou. Et puis… rien. Simple avertissement. «Merci monsieur, au revoir, soyez prudent et passez de bonnes vacances.» Quelques semaines auparavant, je m’étais fait aboyer et postillonner dessus par une policière belge rougeaude aussi large que haute dont on se demande comment elle fait pour «courir après les bandits». Ceci pour avoir insuffisamment marqué l’arrêt à un stop. Sirène, gyrophares à la Starsky & Hutch provenant d’un Combi sale et (lui aussi) décrépi, comme si j’avais été Pablo Escobar en personne. Et P-V à la clé. Pas de bonjour, pas de merci, pas d’au revoir; juste un «papiers» et un «circulez!» Petite mentalité aigrie.
Soyons clairs; j’aime la Belgique qui reste un pays de cocagne – quoiqu’on en dise – et je ne voudrais pas paraphraser Sylvain Tesson en disant que «la Belgique est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer.» Mais à cette Belgique politique sans âme ni relief, je préfère celle de Brel, Stromae, Geluck, Wizorek, Arno, Eddy, Remco, Nafi, Hergé, Poelvoorde, Magritte, Ickx, Franquin, Toots, Kim, Justine, Eden, Kevin… Car eux, ils me font vibrer. «M'dame, j’ai fini.»
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