Pour sa course à domicile, Sergio Pérez a pu compter sur plus de 390.000 spectateurs sur l'ensemble du weekend, venus le supporter avec l'espoir de le voir s'imposer. Mais au-delà de cette liesse populaire, le Grand Prix du Mexique présente surtout l'intérêt de se dérouler à haute altitude, à plus de 2000 m au-dessus du niveau de la mer. De quoi rebattre certaines cartes dans la hiérarchie avec des monoplaces équipées d'ailerons pour très fort appui aérodynamique, histoire de compenser la perte de 20 % de densité de l'air. En outre cette caractéristique pouvait jouer de mauvais tours en termes de fiabilité mécanique, le turbo devant souffler plus fort pour compenser la richesse moindre de l'air. Enfin, en cas de victoire, Max Verstappen pouvait s'emparer seul du record du nombre de victoires obtenues en une seule saison.
Résumé du grand prix
S'élançant depuis la pole position, Max Verstappen profitait de ses gommes tendres pour garder le meilleur au premier virage, devant la Mercedes de Hamilton parti troisième tandis que Russel - qualifié en première ligne - se voyait dépassé par son équipier et Sergio Pérez. Ayant fait le choix des pneus Medium au départ, les Mercedes espéraient faire la différence face aux Red Bull grâce à une stratégie à un seul arrêt. Las, les températures légèrement plus fraiches que les journées précédentes souriaient à Verstappen et Pérez qui pouvaient imiter les flèches d'argent. Certes Russel observait un second arrêt à deux boucles du terme afin de chausser des pneus Soft, mais il devait se contenter de la quatrième place, non sans avoir signé le meilleur tour en course dans la dernière boucle. Verstappen remportait son quatorzième grand prix cette saison - nouveau record absolu - et devançait Hamilton et Pérez, ce dernier ayant espéré un instant offrir le doublé à son écurie quand le septuple champion du Monde devait assurer, en proie à des coupures moteur. Derrière ces quatre-là les Ferrari évoluaient en formation, mais seules au monde, incapables de suivre le rythme des deux autres top teams.
C'est derrière les monoplaces rouges que le spectacle était le plus intéressant. Et l'homme en vue fut... Daniel Ricciardo ! Capable de retarder son premier arrêt très tard dans la course, après avoir écopé d'une pénalité pour une collision avec Tsunoda, l'Australien repartait en piste le couteau entre les dents et croisait la ligne d'arrivée à une très méritante septième place. Il devançait l'Alpine d'Esteban Ocon et la seconde McLaren de Lando Norris, tandis que Valtteri Bottas, qui s'était élancé en sixième position entre les deux Ferrari, marquait le dernier point de la dixième place, profitant de l'abandon de Fernando Alonso, victime d'une casse mécanique au niveau du moteur. Tous les pilotes au-delà de la sixième place concédaient un tour au vainqueur... à l'exception de Latifi qui accusait deux tours de retard.
Résultats du GP d'Austin
1. Max VERSTAPPEN (Red Bull)
2. Lewis HAMILTON (Mercedes)
3. Sergio PEREZ (Red Bull)
4. George RUSSEL (Mercedes)
5. Carlos SAINZ (Ferrari)
6. Charles LECLERC (Ferrari)
7. Daniel RICCIARDO (McLaren)
8. Esteban OCON (Alpine)
9. Lando NORRIS (McLaren)
10. Valtteri BOTTAS (Alfa-Romeo)
Classement du championnat du monde Pilotes
1. Max VERSTAPPEN – 416 points (Champion du Monde)
2. Sergio PEREZ - 280 points
3. Charles LECLERC – 275 points
4. George RUSSELL – 231 points
5. Lewis HAMILTON – 216 points
6. Carlos SAINZ – 212 points
Classement du championnat du monde Constructeurs
1. Red Bull – 696 points (Championne du Monde)
2. Ferrari – 487 points
3. Mercedes – 447 points
4. Alpine – 153 points
5. McLaren – 146 points
6. Alfa Romeo – 53 points
Tops
Max Verstappen rentre un peu plus dans l'histoire de la Formule 1. Déjà codétenteur du nombre de victoires en une saison avec 13 succès, comme Sebastian Vettel (2013) et Michael Schumacher (2004), le Néerlandais en compte désormais 14 avec deux weekends de course encore à disputer. Voilà qui est impressionnant, même si en termes de pourcentage, Verstappen fait encore moins bien que les deux champions allemands : 67 % de victoires contre 68 % à Vettel et 72 % pour Schumacher. C'est cette valeur qui fait vraiment foi étant donné que Verstappen dispute une saison à 23 courses contre 19 à Vettel et 18 à Schumacher. En remportant encore une victoire cette saison, il égalerait Vettel et en gagnant les deux derniers Grands Prix, il porterait son total à 16 succès en une saison. Rapporté aux 23 courses, cela revient à un pourcentage de 69,6 %, soit toujours moins bien que le Baron Rouge en 2004.
Daniel Ricciardo n'est pas aussi mort que certains aiment à l'annoncer. Auteur d'une course intelligente, opiniâtre et résilient, l'Australien a démontré - comme à Monza en 2021 - qu'il était encore capable de très belles choses en F1. Certes, il n'y a qu'une septième place au bout du compte, mais cela fait de lui le "meilleur des autres" derrière les trois top teams et lui a valu d'être élu "Driver of the Day".
L'enthousiasme des Mexicains fait chaud au coeur. Passionnés et fair-play, les compatriotes de Sergio Pérez ont su donner à ce rendez-vous en altitude une coloration "footballistique" avec une ambiance sonore et visuelle qui exprime toute la passion de cette nation pour la Formule 1. E viva Mexico !
Flops
Dans sa lutte face à McLaren, Alpine a une nouvelle fois galvaudé de précieux points par manque de fiabilité. Et une nouvelle fois, c'est la monoplace de Fernando Alonso qui en subit les conséquences. Bien entendu, l'Espagnol ne réalisait pas sa meilleure prestation, mais il devançait Lando Norris et donc marquait plus de points que l'Anglais. Au championnat les hommes de Woking se rapprochent à 7 petits points seulement de leurs adversaires d'Enstone et Viry-Chatillon.
Ferrari est passée totalement à côté de son sujet à Mexico. Sur un tracé qui aurait dû sourire aux F1-75 pourtant très à l'aise en termes de motricité depuis le début de la saison. Jamais Charles Leclerc et Carlos Sainz n'ont semblé en confiance avec leur monture. Entre sous et survirage intempestifs, les monoplaces rouges étaient bien trop instables pour permettre à leurs pilotes de briller, aussi bien en qualifications qu'en course. Attention, Mercedes revient au triple galop pour la deuxième place du championnat Constructeurs.
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