Le «Big Oil» a fait des affaires en or sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la crise énergétique qui s’en est suivie. Les six grandes compagnies pétrolières occidentales – TotalEnergies, Shell, BP, Chevron, Exxon Mobil et Equinor – ont annoncé l'une après l'autre, en janvier et février, des bénéfices record en 2022. Additionnées, leurs mannes s'élèvent à 219 milliards de dollars, soit environ 205 milliards d'euros. C'est plus du double des bénéfices combinés de 2021, et du jamais vu dans l'histoire de l'industrie.
Alors que l'Europe cherche à s'affranchir des fournisseurs de pétrole et de gaz russes, des pics sont apparus sur les marchés de gros au cours de l'année 2022. Au cours de l'été, les prix du pétrole ont à nouveau dépassé les 100 dollars le baril, tandis que les tarifs du gaz naturel ont même brièvement décuplé en raison de la spéculation. Et les consommateurs se sont fait fusiller à la pompe, les prix de l'essence et du gazole franchissant le seuil effrayant des 2 euros le litre, une première dans l'histoire de la Belgique. Depuis la fin 2022, le pire semble derrière nous, même si les prix restent de loin les plus élevés jamais affichés.
En septembre dernier, la Commission européenne annonçait son intention d'instaurer une taxe de 33% afin d'écrémer les «superprofits» du secteur pétrolier, qui sont massivement convertis en dividendes pour les actionnaires.
Pendant ce temps, la demande mondiale en pétrole repart à la hausse car le gouvernement chinois assouplit les mesures liées à la pandémie. Cela incite les producteurs de pétrole, après plusieurs années de ralentissement, à relancer de plus belle l'extraction. Ce faisant, les grandes compagnies pétrolières revoient à la baisse les ambitions précédemment affichées en matière d'action climatique. BP, par exemple, avait envisagé une réduction de 35 à 40% de sa production de combustibles fossiles d'ici à 2030, mais a depuis ramené cette intention à 20-30%.
En septembre dernier, la Commission européenne annonçait son intention d'instaurer une taxe de 33% afin d'écrémer les «superprofits» du secteur pétrolier, qui sont massivement convertis en dividendes pour les actionnaires. Le produit de cette nouvelle taxe est estimé à 25 milliards d'euros. Cependant, l'ONG Transport & Environment a déjà calculé que ce montant est inférieur aux réductions de taxes et d'accises que les pays européens réunis ont appliquées aux ventes de combustibles fossiles l'année dernière pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens. Elle estime le coût de cette mesure à près de 30 milliards d'euros.
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