Joe Biden, Président des États-Unis, devrait prendre le contre-pied de son prédécesseur et signer un décret demandant que 50 % des véhicules neufs vendus en 2030 soient électriques. Un objectif plus raisonnable que l’abolition totale des véhicules thermiques dès 2030 au Royaume-Uni ou 2035 en Europe, mais qui reste ambitieux pour un pays qui fait encore la part belle aux gros pick-ups et SUV couvant un V8 ou V6 turbo sous le capot.
Le soutien des Big Three
Ce décret voulu par l’administration Biden n’imposerait rien aux constructeurs de prime abord et se veut non contraignant, mais il a d’ores et déjà reçu le soutien officiel des 3 grands groupes américains, communément appelés Big Three. En effet, Ford, General Motors et Stellantis – qui reprend les marques de l’ex-troisième larron, Chrysler - ont publié une déclaration commune confirmant leur "aspiration commune" à atteindre cet objectif.
Toutefois, le système politique des États-Unis laissant une certaine marge aux états pour gérer ce genre de matière, certains ont fait état d’objectifs plus ambitieux encore. La Californie s’érige en « exemple » avec la volonté d’atteindre 80 % des ventes de véhicules neufs en électrique à l’horizon 2035, tandis que les 20 % restant seraient exclusivement constitués de modèles hybrides rechargeables répondant à des normes plus strictes que celles en vigueur actuellement. Il n’y aurait, dès lors, plus de voitures uniquement propulsées par un moteur thermique.
L’exemple californien, déjà soutenu par BMW, Ford, Honda, Volkswagen et Volvo, servira de base à l’établissement de normes d'émissions plus strictes étudiées par l’Agence de protection de l'environnement (EPA) et l'Administration nationale de la sécurité routière (NHTSA).
Concurrence de la Chine
Selon un communiqué publié par la Maison Blanche, « le moment est propice à la réalisation d'objectifs ambitieux en matière de ventes de VE en raison de facteurs tels que la baisse du coût des batteries, l'augmentation de l'autonomie moyenne et le plus grand nombre de modèles désormais disponibles ». Il est vrai que les États-Unis accusent un certain retard face à leur principal concurrent, le marché chinois dont la proportion de véhicules neufs électriques est trois fois supérieure au marché américain.
Mécanisme global
Pour soutenir cet effort d’électrification, Joe Biden et son gouvernement vont investir dans un mécanisme global de soutien incluant un réseau de recharge national, une chaîne d’approvisionnement nationale – batteries, puces électroniques, etc. - pour la production de véhicules électriques et les traditionnels incitants à l’achat. Un projet qui serait soutenu par un financement estimé à 174 milliards $, soit près de 150 milliards €.
Que faut-il en penser ?
En optant pour des mesures qui restent ambitieuses pour un pays-continent comme les États-Unis, mais avec un timing et des restrictions plus « raisonnables », Joe Biden se donne le temps de réussir son pari de la conversion à la mobilité électrique. Surtout il offre aux constructeurs du temps et une vision claire pour réagir de manière constructive. En outre, l’ampleur du financement et les domaines concernés par ce dernier sont sans commune mesure avec les décisions prises par l’Union européenne et se veulent bien plus conséquents et pertinents… du moins sur le papier !
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