Selon Swamy Kotagiri, CEO de Magna, l’arrêt de la production du SUV électrique Fisker Ocean en mars et la probable faillite du constructeur ressuscité par Henrik Fisker auront un impact sérieux sur les activités du groupe Magna International, que ce soit sur le plan opérationnel ou financier. De prime abord, si la production du Fisker Ocean ne devait pas reprendre, cela induirait une perte de 400 millions de dollars - soit environ 372 millions d’euros au moment de rédiger cet article – sur le chiffre d’affaires annuel du groupe. Des revenus revus à la baisse qui pourraient entraîner une restructuration au sein de l’entreprise, comme l’a indiqué M. Kotagiri : « Nous avons parlé de la restructuration de certaines divisions au cours de l'année écoulée... Nous examinons actuellement chaque programme d'ingénierie et sa pertinence. Je pense qu'il s'agit d'une démarche globale ».
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Pas péril en la demeure
Certes, l’arrêt de la production du Fisker Ocean s’est fait sentir sur les bénéfices de Magna International qui sont passés de 209 millions de dollars au premier trimestre 2023 à 9 millions seulement pour la même période en 2024 pour ce programme. AU total, le chiffre d’affaires trimestriel de 11 milliards de dollars a permis de dégager un bénéfice ajusté de 469 millions de dollars au premier trimestre 2024. De même, la tendance au ralentissement des ventes de VE en Amérique du Nord n’inquiète pas outre-mesure le patron de Magna qui rappelle que les modèles électriques font certes beaucoup de bruit dans les médias mais ne représentent qu’une portion congrue des activités du groupe qui figure au quatrième rang des fournisseurs mondiaux de l’industrie automobile selon Automotive News. Toutefois, Swamy Kotagiri concède que les prochains accords, qu’ils concernent des start-ups façon Fisker ou de grands constructeurs, feront l’objet d’une attention toute particulière quant aux détails et aux conditions générales contractuelles.
La charrue avant les bœufs
N’est pas Tesla qui veut. On peut le constater avec les difficultés rencontrées par Lucid ou Rivian, mais la situation de ces deux marques reste bien plus enviable que celle de Fikser. Très ambitieux, le constructeur relancé par Henrik Fisker avait lancé le SUV Ocean dans des délais très courts qui se sont payés par de nombreux soucis d’ordre électronique tandis que les tarifs pratiqués par Fisker, bien qu’attractifs, n’ont pas su séduire la clientèle. En effet, Fisker a vendu 4929 Ocean en 2023 dont 3818 au quatrième trimestre 2023. Soit moins de la moitié des 10.000 exemplaires produits par Magna l’année dernière. La présentation de trois autres modèles n’aura pas suffi à convaincre les investisseurs ni à conclure un accord avec Nissan et ne permettra pas d’éviter la faillite sachant que Fisker a nommé en avril un « responsable de la restructuration » après que le constructeur n’ait pas été en mesure de payer des intérêts à un investisseur institutionnel et à un détenteur d'obligations.
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