Dans sa volonté de rester compétitif face à ses concurrents traditionnels mais également à la pléiade de constructeurs chinois, le groupe Stellantis s’est lancé dans une opération de réduction drastique des coûts. Cela pas certes par un partage maximisé de plateformes et composants pour les véhicules afin de réaliser des économies d’échelle ou par une révision du modèle commercial – tant pour la vente que la distribution – mais aussi par une nouvelle approche dans la conception de ses voitures. Comprenez que Stellantis veut améliorer le rapport coût/productivité/créativité de ses équipes d’ingénieurs. Pour y arriver, le groupe a décidé de recruter massivement dans des pays tels que le Brésil, l’Inde ou le Maroc où les salaires sont parfois jusqu’à 3 fois moins élevés. Mais cette option moins chère est-elle pour autant moins qualitative ?
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50.000 euros par an
Actuellement, les ingénieurs et cadres du groupe Stellantis basés en Europe ou en Amérique du Nord représentent un coût salarial annuel variant entre 120.000 et 150.000 €, tous avantages compris, là où des employés engagés au Brésil ou en Inde, notamment, ne réclameraient que 50.000 €/an environ. Soit un coût divisé par 3 sans pour autant perdre en compétence. Selon un porte-parole de Stellantis, cette démarche doit permettre d’ajouter « de l'expertise dans des domaines tels que les logiciels, l'intelligence artificielle et la chimie des cellules de batteries ». Des domaines essentiels tant sur le plan technique qu’industriel et donc économique. À plus forte raison lorsqu’il s’agit de concevoir et produire des véhicules électriques abordables, tels que la Citroën ë-C3 qui est commercialisée à partir de 23.300 € par exemple.
Vases non communicants
Démonstration de cette approche pragmatique, Stellantis a récemment licencié environ 400 ingénieurs - dont des personnes travaillant sur l'étalonnage des véhicules, l'électronique et les commandes – aux États-Unis mais cherche à renforcer ses équipes d’ingénieurs au Brésil déjà riches de 4000 collaborateurs en embauchant 500 candidats supplémentaires. Dans le même ordre d’idées, la rémunération parfois astronomique des cadres supérieurs – à commencer par Carlos Tavares, CEO de Stellantis qui a touché 36,5 millions € en 2023, soit 250 fois le coût moyen d’un ingénieur « américain » – contraste fortement avec ces mesures d’économie salariale et d’ascétisme dans les conditions de travail au niveau industriel. Deux poids deux mesures ?
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